- Les cellulaires des suspects envoyés à l’IT Unit pour être analysés
Jamilloudeen Khalil Hymabaccus, 24 ans et Wazeem Fadil Lalloo, 33 ans, ont comparu devant le tribunal de Port-Louis le lundi 8 mai 2023. Ils sont provisoirement inculpés du meurtre d’Imran Hossenboccus, 52 ans, qui est décédé dimanche après avoir été séquestré et torturé. Les suspects, maintenus en cellule policière, seront amenés à donner leur version des faits en présence de leurs hommes de loi respectifs.
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Toutefois, l’un d’eux aurait dit aux enquêteurs que c’est après avoir vu une vidéo qu’il aurait reçue sur son téléphone portable qu’ils ont décidé de parler à Imran Hossenboccus. Selon lui, on y verrait le quinquagénaire, à travers une fenêtre, faire des gestes obscènes en direction d’une enfant. L’incident se serait produit quelques jours avant son agression.
Les cellulaires des suspects ont été placés sous scellés. Ils seront envoyés à l’IT Unit pour être analysés. Dans le cadre de ses investigations, la Major Crime Investigation Team, chargée de l’enquête, tente également d’établir s’il y a un commanditaire derrière cette agression mortelle. Elle est aussi sur la piste de trois autres individus. Il se pourrait qu’ils se rendent à la police dans les jours à venir.
Les proches des suspects étaient présents en cour lundi. « Ce qui s’est passé est malheureux. Mais il faut mettre les choses au clair. Il y a des actes indécents qui ont été commis par la victime. Des vidéos sont en circulation. C’est honteux », a lancé la mère de Jamilloudeen Khalil Hymabaccus, présente à sa comparution.
Elle a ajouté qu’il n’a jamais réclamé de l’argent à Imran Hossenboccus et ses proches. « Mon fils ne ferait jamais une telle chose. Il n’y a jamais eu de demande de la sorte. Je n’y crois pas. C’est complètement faux », a-t-elle martelé.
Le père de Wazeem Lalloo, qui était également présent, dit sympathiser avec la famille du défunt.
« C’est triste. Il ne fallait pas en arriver là. Dans une vidéo en circulation, on le voit avoir des gestes indécents envers mes petits-enfants. C’est cette vidéo qui est le détonateur. J’espère que la police en a pris connaissance », a-t-il dit.
Lui non plus ne croit pas aux accusations selon lesquelles son fils aurait réclamé de l’argent au défunt et à ses proches. « Ces jeunes font du travail social. Ils font des dons aux gens qui sont dans le besoin. Ils aident les nécessiteux. C’est impossible qu’ils aient demandé de leur verser Rs 200 000 », a-t-il soutenu.
Selon Shehzad, le fils d’Imran Hossenboccus, lorsque les deux suspects et leurs complices ont déposé son père ensanglanté vendredi soir après l’avoir torturé, ils les ont menacés, sa famille et lui. Dans sa déposition à la police, il dit qu’ils leur auraient montré la vidéo dans laquelle son père aurait été filmé à moitié nu.
Le fils du défunt ajoute que les suspects leur ont alors réclamé Rs 200 000 en guise de « compensation » pour le « geste déplacé » qu’aurait eu le quinquagénaire. Cette somme, selon Shehzad, aurait même été revue à la baisse jusqu’à atteindre un montant de Rs 50 000.
« Ena enn lekip. Kan enn dimoun finn fer enn erer, sa lekip la pran desizion pou koriz li », confie un proche. C’est d’ailleurs comme cela qu’Imran Hossenboccus aurait accepté de les suivre vendredi dans leur voiture lorsqu’ils sont allés le voir. « Zot inn dir nou koze. Fer zot konfians. Linn al avek zot », ajoute le proche en question.
Lorsqu’il a été ramené après son passage à tabac, Imran Hossenboccus a dû être transporté d’urgence dans une clinique car il vomissait du sang. Ses proches ont ensuite alerté la police de Vallée-Pitot. Dimanche, aux petites heures, le quinquagénaire a rendu l’âme. L’autopsie pratiquée par le Dr Prem Chamane a conclu qu’il est décédé des suites de ses multiples blessures. Ses funérailles ont eu lieu dimanche, vers 15 heures, à Vallée-Pitot.
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