Valérie Uppiah, chargée de cours à l’UoM: « Des milliers d’emplois créés dans l’économie bleue d’ici dix ans »

À l’occasion de la Journée mondiale de l’océan, observée le 8 juin, l’université de Maurice s’est engagée à promouvoir le développement de l’économie bleue. Pour la chargée de cours Valérie Uppiah, ce secteur apportera une bouffée d’air frais à l’économie mauricienne, surtout en termes de création d’emplois. Le gouvernement met beaucoup d’accent sur le développement de notre océan. Pourquoi ce secteur est-il important, selon vous ? Nous avons, certes, les secteurs tels que le sucre, le textile, les finances, entre autres. Mais nous sommes arrivés à un point de saturation dans certains de ces domaines. Le fait de développer l’économie océanique apportera une bouffée d’air frais à notre économie, car cela créera des emplois et des opportunités d’investissement à plusieurs niveaux, que ce soit en matière de pêche, de tourisme ou d’autres secteurs liés à l’économie océanique. Vous parlez de la création d’emplois. Quels sont les perspectives dans ce secteur ? Il faut souligner qu’il y a différents sous-secteurs dans l’économie océanique. Des emplois seront, par exemple, créés dans le domaine de l’éducation, car nous avons besoin de personnes à l’université de Maurice (UoM) pour enseigner cette matière. Par ailleurs, des emplois seront générés dans des activités liées au tourisme et à la pêche. Il y a aussi l’aquaculture et la biologie marine. Tous ces secteurs auront besoin de main-d’œuvre. Des milliers d’emplois seront créés d’ici dix ans. Où se situe Maurice en termes de développement de l’économie bleue par rapport à d’autres pays de la région ? Nous avons pris un peu le dessus comparé à d’autres pays, notamment Madagascar. On peut aller jusqu’à dire que Maurice est en tête de liste dans la région. Nous cherchons constamment des partenaires à l’étranger, tout en misant sur l’éducation. Nous avons aussi signé plusieurs accords avec des pays plus avancés en matière de développement de l’économie bleue. Ainsi, Maurice se trouve au-dessus du lot comparé à d’autres pays voisins. Quels sont les principaux défis à relever dans ce secteur ? Premièrement, je dirais l’éducation. L’accent doit être mis sur l’importance de l’économie bleue. Il faut éduquer la population sur les avantages qu’elle offre. Tous les partenaires devront travailler ensemble pour faire avancer ce secteur. On constate que chaque personne s’adonne à ses activités en solo. Or, il faudrait qu’il y ait plus de collaboration entre les parties prenantes pour que ce secteur soit florissant. Y a-t-il un engouement de la part des jeunes pour travailler dans ce secteur ? L’engouement commence peu à peu à croître. L’enthousiasme n’est pas aussi grand que pour la finance ou l’ingénierie. Mais si l’accent est mis sur la promotion du secteur de l’économie océanique, je pense que cela encouragera les jeunes à suivre des études océaniques. Maurice est-il sur la bonne voie en ce qui concerne le développement de l’économie océanique ? Comme tout projet novateur, le début est assez lent. Les développements se font déjà. Malheureusement, il n’y a pas de grande publicité sur certaines choses qui se font. Il y a, par exemple, plusieurs activités qui sont organisées afin de développer l’aquaculture. Donc je dirais que nous sommes effectivement sur la bonne voie.