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Vaincre les adversités de la COVID-19 : de chômeuse à entrepreneure

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La pandémie de Covid-19 a bouleversé le monde du travail, entraînant sur son passage des licenciements et la fermeture des entreprises. Au lieu de rester au chômage, plusieurs femmes ont choisi de travailler à leur propre compte. Voici leur histoire. 

Luxmi Chengayanee: de machiniste à vendeuse de rotis et dholl puris  

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La passion d’entreprendre.

Âgée de 51 ans, Luxmi Chengayanee travaillait chez Esquel comme machiniste. Mais avec la crise économique, elle a perdu son travail l’an dernier. La compagnie a, en effet, mis la clé sous le paillasson. Luxmi Chengayanee voit alors son monde s’écrouler, mais elle se ressaisit vite fait. « Ma perte d’emploi m’a poussée à réaliser mon projet d’entreprise. Il faut avoir la passion d’entreprendre et savoir prendre des risques », relate-t-elle. « Mais, être entrepreneur n’est pas facile, à moins d’être chanceux et disposer de gros capitaux. Heureusement, j’ai bénéficié de l’aide financière de ma famille », poursuit-elle. « Mon mari Adam Ismael Teeluck et moi, avons investi de l'argent grâce à nos économies pour soutenir ma mère dans son petit business », relate Neha, la fille de Luxmi Chengayanee.

Et c’est ainsi que le 20 janvier 2021, Luxmi Chengayanee se met à son propre compte. Avec le soutien de sa fille Neha, elle décide de vendre des rotis et des dholl puris. Un pari gagnant, car depuis, elle reçoit pas mal de commandes en sus de sa vente quotidienne. Le bouche-à-oreille a fait qu’aujourd’hui, Luxmi Chengayanee compte une clientèle fidèle. « Il faut persévérer et avec le soutien de vos proches, vous pouvez réaliser tout ce que vous voulez dans la vie professionnelle. Il ne faut pas se décourager. Si vous avez perdu votre travail, vous pouvez toujours lancer un petit business », encourage-t-elle.


Zainah Desjardins a ouvert son restaurant après le confinement 

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Le couple Desjardins.

Âgée de 33 ans, Zainah Desjardins comptait une dizaine d’années dans la vente de légumes et de fruits dans des hôtels. Mais avec l’impact de la crise, elle n’a pas pu continuer son activité. Du coup, elle s’est retrouvée dans l’obligation de se diversifier afin d’être financièrement stable. Avec le soutien de son époux et grâce à ses économies, la jeune femme a ouvert un restaurant à Pailles, le 1er juin 2020. Un choix qu’elle ne regrette pas. Toutefois, elle observe que les Mauriciens hésitent à dépenser dans la restauration, en raison de la réduction de leur pouvoir d’achat et de la crise économique. « Les Mauriciens préfèrent consommer des repas faits maison », souligne-t-elle. N’empêche, les affaires marchent. Notre entrepreneure peut en être doublement fière dans la mesure où elle n’a suivi aucune formation. Et de conclure : « Je suis fière de mon parcours. Et à ceux et celles qui veulent se mettre à leur propre compte, je leur conseille d’être patients et de persévérer. C’est difficile au début, mais on finit par récolter les fruits par la suite ».


Celina Gershna Poorun, destinée à être entrepreneure   

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Un parcours atypique.

Le parcours de Celina Gershna Poorun, 24 ans, est atypique. Après avoir complété son ‘Higher School Certificate’, elle a travaillé dans une usine de textile pendant trois ans. Ensuite, elle a décidé de suivre une formation en esthétisme et coiffure, tout en travaillant dans une maison de jeu. Or, pendant la Covid-19, Celina Gershna Poorun a perdu son travail. Toutefois, elle a décroché un entretien pour travailler sur un bateau à l’étranger, mais avec la Covid-19 elle n’a pas pu y aller. Elle relate : « j’étais très stressée et je ne savais pas quoi faire ». 

Le destin fait bien les choses, dit-on. Soutenue par ses parents et poussée par sa passion pour la beauté, elle se met à son propre compte en juin 2020. Loin de baisser les bras, elle reconvertit sa salle de séjour en un salon de coiffure et beauté, baptisé Beauty Addiction. La carrière de la jeune femme est donc lancée dans le domaine de l’esthétique. « Au début, j’avais des appréhensions, car ouvrir une compagnie comporte des risques financiers. Mais, avec le soutien de mes parents, j’ai finalement fait le bon choix dans ma vie professionnelle », se réjouit-elle, tout en soulignant qu’elle a toujours voulu être une femme indépendante. 

Aux chômeurs, Celina Gershna Poorun lance ce message : « ne vous découragez pas de ne pas trouver du travail dans le contexte actuel. Au contraire, c’est l’occasion pour vous de créer votre propre entreprise afin d’être financièrement stable ».


Marie Lilette Kasseean devient experte en « chatini »

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Ses produits  bientôt disponibles dans des supermarchés.

Âgée de 54 ans, Marie Lilette Kasseean a travaillé pendant des années dans l’hôtellerie, avant d’être embauchée dans un magasin. Pendant le confinement, le commerce a procédé à une réduction du personnel et Marie Lilette Kasseean faisait partie du lot. 

Au chômage du jour au lendemain, Marie Lilette Kasseean décide de prendre son destin en main. Elle se lance alors dans l’entrepreneuriat. L’idée a germé lorsqu’elle faisait du “chatini” pour sa belle-sœur. « Ayant deux enfants qui étudient à l’étranger, j’ai décidé de commercialiser du chatini coco, du vindaye, du mazavaroo de bomli écrasé sur la “ross cari”. Avec le soutien de son époux et grâce à ses économies, elle a pu créer son petit business. La préparation de ces produits se fait à l’ancienne », précise-t-elle. Elle fait son marketing principalement sur les réseaux sociaux. « Cela fait plus de cinq mois que j’ai lancé mon business à Flacq (Produits Nou Lakaz) », explique-t-elle. Elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, car l’entrepreneure envisage d’écouler ses produits dans les supermarchés prochainement. 

« Face à la crise économique, je conseille aux chômeurs de persévérer dans l’entrepreneuriat, au lieu d’attendre d’avoir un boulot », avise-t-elle.


Fundkiss : 30% des projets financés concernent des femmes entrepreneures

Fundkiss est une plateforme de prêts 100% digitale destinée aux entreprises mauriciennes. Paul Perrier, Chief Executive Officer de Fundkiss, explique que sa société propose du « unsecured lending », c’est-à-dire que l’emprunteur n’a pas à donner des garanties ou de collatéraux. « L’année dernière, pendant la période de lockdown, nous avons lancé une offre de soutien sous forme de working capital qui a connu énormément de succès, notamment auprès de femmes entrepreneures. Aujourd’hui, environ 30% des projets financés sur cette plateforme concernent des femmes entrepreneures. Nous travaillons à ce que ce ratio soit plus élevé dans les mois à venir », soutient-il.

 

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