La révision de l’accord de non-double imposition entre l’Inde et Maurice marque la fin d’une époque. Voilà notre pays contraint de se réinventer, de trouver de nouveaux créneaux porteurs de croissance.
Le pays a surfé sur le textile durant vingt ans. Des pays comme la Chine nous étranglent désormais avec des prix plus compétitifs. Durant des décennies, le sucre s’est vendu à un prix fixe, très avantageux. La fin des accords préférentiels impose de s’adapter au marché concurrentiel.
Cette semaine, c’est une autre vache à lait qui est menée à l’abattoir. Le secteur financier et offshore espérait encore sauver l’accord Inde-Maurice à notre avantage. Hélas, le nouveau texte sème un vent de panique dans le secteur. Il signe la fin d’une époque. Les piliers de notre richesse tombent un à un. Il faut maintenant explorer d’autres créneaux porteurs.
Or, depuis vingt ans, il y a eu peu d’innovations, sauf dans les secteurs des nouvelles technologies et de l’externalisation, qui pèsent 10 000 emplois et l’offshore. On capitalise toujours sur le secteur hôtelier, en construisant plus d’hôtels, on brade nos terres pour ériger villas et résidences de luxe pour les étrangers aisés. Cela ne compense nullement ce que nous perdons. La classe politique s’est contentée de surfer sur les acquis, au lieu de proposer des solutions inventives et durables.
Maurice s’est payé le luxe de ne pas exploiter sa zone économique exclusive, qui est l’une des plus étendues au monde. Pas question de vider notre océan avec de la pêche industrielle. Prenez Hawaii : elle se fait des milliards par an avec son eau de mer profonde, mise en bouteille ou utilisée en pharmacie, en transformant les algues. Notre Land-Based Oceanic Industry, elle, en est au point mort, alors que notre eau de mer profonde est d’une pureté exceptionnelle.
Maurice a tout pour devenir un exemple mondial en termes d’énergies renouvelables. Les voitures brésiliennes roulent bien avec un mélange de 60 % d’éthanol (tiré du sucre), et 40 % d’essence/diesel. Maurice a le sucre, pas l’éthanol. Le projet de production locale d’éthanol est gelé depuis 15 ans.
La Finlande chauffe ses maisons à l’énergie solaire. Maurice, avec plus de 300 jours d’ensoleillement par an, carbure toujours aux énergies fossiles.
Notre classe politique rouillée ne parvient plus à se réinventer, alors que nos décideurs auraient dû être à la pointe du changement, de la planification de notre futur. À quand une nouvelle ère d’innovation et de créativité ?
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