Un train déraille au Sri Lanka après une collision avec des éléphants

Un train de passagers sri-lankais a déraillé jeudi après avoir percuté une famille d'éléphants. Aucun passager n'a été blessé, mais six éléphants ont trouvé la mort dans ce qui constitue le pire accident de ce type sur l'île, a indiqué la police.

Le train express circulait près d'une réserve naturelle à Habarana, à environ 180 kilomètres à l'est de la capitale Colombo, lorsqu'il a percuté un troupeau traversant les voies avant l'aube.

"Le train a déraillé, mais il n'y a eu aucune victime parmi les passagers", a précisé la police, ajoutant que les autorités en charge de la faune soignaient deux éléphants ayant survécu à l'accident.

Des vidéos tournées après la collision montrent un éléphant veillant sur un jeune blessé, allongé près des rails, leurs trompes entrelacées.

Tuer ou blesser un éléphant est une infraction pénale au Sri Lanka, où l'on estime la population d'éléphants sauvages à environ 7 000. Ces animaux sont considérés comme un trésor national, notamment en raison de leur importance dans la culture bouddhiste.

En septembre 2018, un accident similaire avait coûté la vie à deux éléphanteaux et à leur mère enceinte, percutés par un train dans la même région.

Depuis, les autorités ont ordonné aux conducteurs de train de respecter des limites de vitesse afin de réduire le risque de blessures pour les éléphants dans les zones où ils traversent les voies.

Cette tragédie survient quelques jours après que les autorités ont exprimé leur inquiétude face à l'aggravation des conflits entre humains et éléphants, alors que l'habitat naturel de ces derniers est de plus en plus grignoté par l'expansion humaine.

Les agriculteurs, dont la survie dépend de petites exploitations, se défendent souvent contre les éléphants qui pillent leurs cultures.

Le vice-ministre de l'Environnement, Anton Jayakody, a déclaré dimanche à l'AFP que 150 personnes et 450 éléphants avaient été tués lors de ces affrontements en 2023.

Ce chiffre est en hausse par rapport à l'année précédente, où l'on comptait 145 décès humains et 433 éléphants tués, selon les données officielles.

Ces deux années représentent à elles seules plus d'un dixième de la population d'éléphants de l'île.

Néanmoins, Jayakody se dit confiant quant à la capacité du gouvernement à trouver des solutions.

"Nous prévoyons d'installer plusieurs types de barrières — il peut s'agir de clôtures électriques, de fossés ou d'autres dispositifs dissuasifs — pour limiter l'incursion des éléphants sauvages dans les villages", a-t-il déclaré.

© Agence France-Presse