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Un Réunionnais réclame que l’engagisme soit qualifié de crime contre l’humanité

C’est une question qui fait débat depuis longtemps. Un Réunionnais d’ascendance indienne a décidé de porter l’affaire devant la justice. Cet homme de 78 ans souhaite que l’État français reconnaisse que l’engagisme a été un crime contre l’humanité, comme c’est le cas depuis 2001 pour l’esclavage. Son locus standi : il est lui-même descendant de « coolies ».

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Selon Le Quotidien de La Réunion, la démarche d’Abady Egata-Patché est motivée par les souffrances que les travailleurs indiens ont subies et les répercussions qu’elles ont eues sur la vie de milliers de Réunionnais de souche indienne. Abady Egata-Patché indique que c’est après un voyage en Inde pour remonter vers ses racines qu’il a découvert et ressenti ces douleurs, d’où sa démarche auprès d’un tribunal. Il déplore aussi qu’il y ait un fort courant de discrimination dans son île malgré le mélange culturel.

L’historienne mauricienne Vidya Teeluck réagit à cette démarche. Selon elle, on ne peut pas comparer l’engagisme à l’esclavage. « Il y a un phénomène de revendications un peu partout dans le monde, comme aux îles Fidji, au Surinam, en Nouvelle-Zélande, dans des pays qui ont été colonisés par les Anglais, les Hollandais, les Français ou une autre nation.  La question avait été soulevée au sein de la Commission Justice et Vérité. L’Aapravasi Ghat avait même envoyé un dossier sur l’engagisme. Mais ce n’était pas assez solide pour demander des réclamations. On a bien reconnu que les travailleurs engagés, les « coolies », subissaient des injustices et que leur santé était mise à mal par le dur labeur, mais de là à qualifier cela de crime contre l’humanité, j’estime que le terme est fort. »

Pourquoi ? Elle répond : « L’engagisme n’est pas l’esclavage. Les coolies sont venus de leur propre gré pour travailler à Maurice ou ailleurs, comme à La Réunion. Ce sont deux expériences complètement différentes. Il y a une grande nuance. L’esclavage était forcé, contrairement à l’engagisme qui était volontaire. C’était un choix des travailleurs. »
 

 

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