La construction d’une plateforme religieuse au Jardin botanique de Curepipe, qui est un patrimoine naturel, continue de faire grincer des dents. Les explications du ministère de l’Environnement ne convainquent pas.
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Au ministère de l’Environnement, on parle de « consolidation » d’une plateforme existante (voir encadré). Or des citadins et citoyens engagés n’en démordent pas : ce serait bel et bien une nouvelle plateforme qui serait sortie de terre au Jardin botanique de Curepipe.
Hier, mardi 17 janvier, Ashok Subron, de Rezistans ek Alternativ, a visité le Jardin botanique. Il a fait une vidéo en direct de son constat de visu. Et d’emblée il fait comprendre que l’explication du ministère de l’Environnement ne convainc pas.
« Dans le communiqué du ministère, on parle de consolidation d’une plateforme existante. C’est un gros mensonge. J’ai été sur place. J’ai vu la plateforme existante. Les travaux concernent une nouvelle plateforme qui est sortie de terre », insiste le militant de gauche. Il invite les Mauriciens à faire un constat de visu. « Il n’y a aucun lien entre la consolidation d’une plateforme existante et ce que fait le ‘contracteur’ », martèle-t-il.
D’autre part, Ashok Subron fait valoir que le ministère n’a pas informé les citadins des travaux qui seraient entrepris au Jardin botanique de Curepipe. « Le ministère affirme que les travaux prendront fin en février alors que le début des travaux n’a pas été évoqué. » Il veut savoir « si tous les permis EIA et autres, conformément à la loi, ont été obtenus ».
Selon le militant de gauche, la plateforme existante est utilisée à des fins religieuses sans que nul y voit d’inconvénient. « La plateforme actuelle est conjoncturelle et ne dérange personne. Alors que là, il s’agit d’une structure permanente. Le ministre ne doit pas ‘beat around the bush’. Qu’il vienne dire la vérité ! »
De son côté, la citoyenne engagée et fondatrice d’Idéal Démocrate, Géraldine Hennequin-Joulia, l’une des premières à avoir contesté ce projet, attend toujours une rencontre avec le maire de Curepipe à la suite de la lettre envoyée la semaine dernière. Elle a également lancé une pétition. « On a recueilli près de 6 000 signatures. On va continuer à rencontrer les citadins afin d’en recueillir d’autres », explique-t-elle, tout en réitérant la demande d’un rendez-vous avec le maire Hans Margueritte.
Géraldine Hennequin-Joulia déplore l’« opacité » autour de ce projet. « Dans les grandes villes, on demande l’avis des citadins avant d’aller de l’avant avec un projet. Ce qui n’est pas le cas ici. On jette le blâme sur le ‘contracteur’ alors qu’il y a certainement eu un appel d’offres pour l’aménagement de cette plateforme. On nous a assez menti », dénonce Géraldine Hennequin-Joulia.
Elle souligne travailler avec un architecte paysagiste et que des propositions seront faites à la mairie pour embellir le Jardin botanique. « On ne fait pas que critiquer. On a des propositions concrètes. On leur donnera une feuille de route », dit-elle.
Les précisions du ministère de l’Environnement
Dans un communiqué mardi 17 janvier, le ministère de l’Environnement met les points sur les i concernant les travaux en cours au Jardin botanique de Curepipe. « Suivant une requête de la mairie de Curepipe, des travaux ont été entrepris au Jardin botanique de Curepipe afin de sécuriser et consolider une plateforme existante se trouvant sur la berge de la rivière du jardin », peut-on lire. Les travaux devraient être complétés en février.
Le ministère précise de plus qu’aucun arbre n’a été abattu pendant les travaux et que l’espace d’acclimatation des plantes exotiques et endémiques ne sera en aucun cas menacé. « II va de soi que la valeur historique et culturelle du jardin sera aussi préservée », rassure-t-on.
Et d’ajouter que suivant « la requête de la mairie de Curepipe, les citadins, les visiteurs et les amoureux de la nature pourront aussi profiter de l’espace pour faire du yoga, de la méditation ou autres exercices physiques ».
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