Economie

Travailleurs étrangers : un maillon important de la croissance

La république de Maurice commémore en ce mercredi 2 novembre 2016 l’arrivée des premiers travailleurs engagés indiens en 1834. Deux siècles après, le pays dépend toujours énormément sur les travailleurs étrangers pour sa croissance économique.

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Chaque année, la journée du 2 novembre est consacrée à la commémoration de l’arrivée des travailleurs de l’Inde en tant que travailleurs engagés. Après l’abolition de l’esclavage, le pays, dont l’économie reposait essentiellement sur la canne à sucre, avait besoin de main-d’œuvre. C’est ainsi que sous, l’engagisme, les migrants indiens étaient recrutés sous un contrat de cinq ans. Près de 500 000 travailleurs engagés sont arrivés à Maurice entre 1834 et 1920. La grande majorité des immigrants indiens ont choisi de s’installer à Maurice.

Après l’Indépendance, les premières bases économiques furent jetées, avec l’introduction des ‘Import Substitution Industries’, ces entreprises locales qui se lancèrent dans la fabrication des produits de base pour la consommation locale. C’est la création d’emplois à divers niveaux. Peu après, le secteur ‘Export Processing Zone’ se déclenche et ce secteur connaît un essor dans les années 80. Mais une décennie après, un manque de main-d’œuvre accrue se fait sentir. Maurice a donc recours à la main-d’œuvre étrangère. Ainsi, nos entreprises, surtout dans le textile, font appel à des milliers d’ouvriers chinois. Aujourd’hui, les secteurs textiles emploient principalement des ouvriers bangladais.

En 2015, il y avait 22 951 travailleurs étrangers à Maurice, affectés dans plusieurs secteurs (voir tableau plus loin). Le nombre a augmenté depuis 2013. Les travailleurs étrangers sont, pour la plupart, engagés dans le manufacturier, la construction et l’hôtellerie. D’autres secteurs, qui ont également recours aux travailleurs étrangers, sont l’éducation, la grande distribution, l’agriculture, les services financiers et la technologie informatique. La demande pour la main-d’œuvre étrangère est en hausse, car certaines entreprises n’arrivent pas à trouver des travailleurs, même si, selon les derniers chiffres officiels, le pays compte 43 100 chômeurs. Toutefois, tous les secteurs ne sont pas éligibles pour la main-d’œuvre étrangère. 

Secteur   2013     2014     2015  
  Homme Femme Total Homme Femme Total Homme Femme Total
Agriculture 63 3 66 197 3 200 129 2 131
Manufacturier 12,637 9,207 21,844 14,257 9,197 23,454 14,869 9,304 24,173
Construction 2,957 18 2,975 2,692 14 2,706 2,675 5 2,680
Commerce 184 32 216 226 25 251 266 37 303
Transport 97 5 102 106 8 114 117 6 123
Hotellerie 303 125 428 278 159 437 278 136 414
Technologie informatique 230 59 289 250 81 331 267 76 343
Financiers et assurances 122 13 135 133 21 154 125 22 147
Education 75 102 177 82 92 174 73 87 160
Santé 105 70 175 111 84 195 113 91 204
Autres 366 92 458 354 91 445 320 85 405
Total 17,139 9,726 26,865 18,686 9,775 28,461 19,232 9,851 29,083
Entreprises exportatrices 11,681 9,113 20,794 13,227 9,127 22,354 13,735 9,216 22,951
                 

L’‘Occupation Permit’

Il existe trois catégories d’Occupation Permit : investisseur, professionnel et ‘self-employed’. Pour être éligible comme investisseur, il faut que le ressortissant étranger investit un minimum de 100 000 dollars américains (ou son équivalent en d’autres devises convertibles) à Maurice. L’activité de l’investisseur doit, en outre, pouvoir générer un chiffre d’affaires dépassant Rs 4 millions annuellement.

Dans le dernier Budget, le ministre des Finances a assoupli cette condition. Désormais, le chiffre d’affaires pour la première année seulement doit être de Rs 2 millions, mais cumulativement sur les deux prochaines années, il doit être de 10 millions. La raison est que certains projets prennent du temps à se mettre en place et il est difficile, voire impossible, de réaliser un gros chiffre d’affaires la première année.  Pour obtenir un permis professionnel, le titulaire doit être un employé avec un salaire de base dépassant Rs 60 000.

Toutefois, le secteur de l’informatique bénéficie d’une dérogation, le salaire minimum étant de Rs 30 000. Le ‘self-employed’ s’applique à la profession libérale et l’étranger doit d’abord investir au moins 35 000 dollars américains à Maurice et son activité doit générer plus de Rs 600 000 par an. Le délai du traitement d’un dossier est d’environ deux semaines. À noter que les dépendants des titulaires de permis de travail ou d’’occupation permit’ sont éligibles à un permis de résidence.

Les permis de travail

Il y a deux types de permis de travail pour les étrangers à  Maurice : le ‘Work Permit’ et le ‘Occupation Permit’.  Le ‘Work Permit’, régi par la ‘Non-Citizens (Employment Restriction) Act est délivré par le ministère du Travail et concerne principalement les travailleurs dont le salaire mensuel est d’un maximum de Rs 60 000. Pour les salariés touchant plus de Rs 60 000, il faut faire une demande d’’Occupation Permit’ auprès du Board of Investment (BoI). Le dossier d’’Occupation Permit’ est traité par le BoI, mais le permis est délivré par le Passport and Immigration Office (PIO). 

 

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