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Transport public : recrudescence de la violence dans les bus

Les agressions sur les receveurs et chauffeurs d’autobus par des passagers sont légion.

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Beaucoup sont terrorisés aujourd’hui et ne veulent plus travailler sur les lignes dites chaudes. Le syndicat des employés déplore un manque d’effectif policier.

Albion. Dimanche 22 octobre. Il est 18 h 30 quand l’autobus de la United Bus Service (UBS) quitte ce village côtier en direction de Rose-Hill. Il est bondé et la plupart des passagers reviennent de la plage. C’est l’avant-dernier voyage pour le chauffeur Gangaram, la quarantaine, et le receveur Goolaumally, 27 ans. Ils ne veulent laisser personne en rade, d’autant qu’il reste encore quelques places.

Le bus quitte la plage. Direction le terminus selon l’itinéraire prévu pour récupérer certains passagers qui y attendent.

Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Des voyageurs qui attendent de monter à la plage, dont certains sont sous l’emprise de l’alcool, insistent pour que le chauffeur évite le terminus d’Albion et mette le cap directement sur Rose-Hill. Le chauffeur insiste pour se rendre au terminus avant de venir les récupérer. Furieux, des passagers se mettent en travers de sa route. Plusieurs d’entre eux s’engouffrent dans le bus et commencent à tout saccager, arrachant les sièges, déchirant le maroquin et lacérant le plafond. La scène de violence est inouïe, comme en témoignent les photos que nous publions.

Les employés Gungaram et Goolaumally craignent pour leur vie. Le receveur téléphone au chef de gare qui leur recommande de se rendre au poste de police d’Albion. Les vandales fuient par la porte de secours. Finalement, les policiers escorteront le bus jusqu’à la gare de Rose-Hill.

Ce cas est un exemple du quotidien du personnel de la UBS et d’autres compagnies de transport public. Pour le receveur Goolaumally, c’était le deuxième cas de violence vécu en deux semaines. Il l’a échappé belle, n’ayant subi aucune agresion physique. Mais tel n’a pas été le cas pour d’autres employés d’autobus.

Citons le cas de cette receveuse admise à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo il y a quelques jours après avoir été agressée par deux femmes à pont Bruniquel, Baie-du-Tombeau.  Elle avait rapporté, à la police, des collégiens qui ne voulaient pas régler les frais du ticket en l’absence de leur ‘bus pass’. Ou encore de cet autre receveur qui a été poussé d’un bus en marche.

Rien qu’au sein de la UBS, le syndicat déplore plus 12 cas d’agression et d’actes de violence depuis janvier. Les localités les plus chaudes sont : Albion, Bambous, Résidence La Cure, Chebel, Baie-du-Tombeau, Résidence Vallijee et Camp-Levieux.


Yousouf Sairally, Assistant Traffic Manager À la UBS : « Les caméras dans les bus opérationnelles bientôt

« Des mesures fortes. L’Assistant Traffic Manager de la UBS avait précédemment déclaré à la rédaction que cette compagnie de transport comptait lutter contre cette violence en installant des caméras dans les bus. « Une formation plus poussée sera donnée au personnel concernant leur interaction avec les passagers, surtout les plus récalcitrants. Un problème technique a retardé le fonctionnement des caméras. Les caméras sont déjà intégrées dans les bus low-floor.

Il faut procéder à un réglage technique, ce qui n’a pas été fait dès la réception des bus. Nos techniciens planchent dessus. Le problème sera résolu dans les jours qui suivent », a-t-il déclaré. L’Assistant Traffic Management déplore également un manque d’effectif policier sur les lignes desservies par les bus. « C’est définitivement le cas, notamment à Baie-du-Tombeau : il n’y avait qu’un seul policier au poste à cette heure-là. Comment voulez-vous qu’il assure la sécurité des employés du transport ?  » s’est-il demandé.


L’Association des Travailleurs Transport Autobus : « Les employés refusent de travailler sur ces lignes »

Le président de l’Association Travailleurs Transport Autobus, Aufogul Mohamed Goolam Hossen, et la secrétaire Jessica Frivet, se plaignent d’un manque d’effectif policier sur les lignes desservies par la UBS (les 43, 45 et 229). Ils déplorent aussi que leurs courriers adressés au ministre du Transport soient restés sans réponse. « Si rien n’est fait, le syndicat demandera à ses membres de ne plus desservir ces régions chaudes. D’ailleurs, les employés refusent de travailler sur ces lignes à problèmes », révèle la secrétaire.

« Tous ceux qui ont vécu ces violences sont traumatisés. Faut-il qu’on descende dans les rues pour faire entendre nos griefs légitimes ? » se demande-t-elle. Leur souhait : c’est qu’une escouade de la police puisse intervenir sur-le-champ en cas de problème. Ils disent qu’actuellement, il y a deux hotlines sur lesquelles on peut appeler : « Hélas, insistent les employés, il n’y a jamais personne au bout du fil quand nous appelons. » Xplik Ou K a contacté le bureau du commissaire de la National Transport Authority.

Le commissaire nous a, par le biais de sa secrétaire, expliqué que ce problème de violence relève plutôt de la force policière. La rédaction a alors contacté la police. L’inspecteur Shiva Coothen, de la cellule de communication, commentera sur le sujet sur Radio Plus ce matin.

 

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