Transactions en retard, coûts supplémentaires… panne d’Internet et des services de la SBM : des entreprises sérieusement impactées 

La panne des services Internet et des services de la SBM vendredi 26 avril a ralenti les opérations de certaines entreprises. Quels sont les secteurs qui ont été les plus affectés ? Dans quelle mesure l’ont-ils été ? Comment s’assurer qu’un tel incident ne se reproduise pas ? Éléments de réponse. 

Quelle est la cause de cette perturbation en fin de compte ? Hafeez Toofail, expert dans le secteur financier, souligne la nécessité d’en comprendre l’origine et de veiller à ce que cela ne se reproduise pas. « Cela a sérieusement affecté les opérations de certaines entreprises. Elles ont subi des retards dans les transactions, des problèmes de communication avec leurs clients et leurs partenaires commerciaux, ainsi que des perturbations dans la gestion des opérations quotidiennes », indique-t-il. 

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lDe plus, poursuit-il, certains employés n’ont pas reçu leur salaire d’avril 2024 à temps en raison de ces perturbations. Ce n’est que le lundi suivant, selon lui, qu’il a été crédité sur leurs comptes bancaires respectifs. « Parallèlement, de nombreux clients se sont retrouvés dans l’impossibilité d’utiliser les guichets automatiques pour retirer de l’argent, confrontés à des files d’attente interminables, les privant ainsi d’un accès à leur argent vendredi dernier », souligne-t-il. 

Jenny Chan, présidente de l’Outsourcing and Telecommunications Association of Mauritius (OTAM), abonde dans son sens. « La récente perturbation des services Internet et de certains services bancaires a clairement mis en lumière la dépendance à Internet et la vulnérabilité en cas de problème de réseau, impactant non seulement les entreprises mais aussi le grand public », souligne-t-elle.

Avis partagé par Kamal Hawabhay, Managing Director de GWMS Ltd, une entreprise opérant dans le secteur offshore. « Lorsqu’il y a une panne d’Internet ou des chamboulements dans le système de paiement bancaire, le secteur offshore est particulièrement impacté », explique-t-il. Il souligne que le Global Business opère en se connectant à l’étranger. « Lorsque des services de la SBM étaient indisponibles, certains paiements n’ont pas pu être effectués », déplore-t-il.

Didier Sam Fat, consultant en cybersécurité et en réseau, confirme qu’Internet est devenu un outil indispensable pour les entreprises de divers secteurs économiques. « Lorsqu’il y a une panne, certaines opérations subissent des ralentissements, tandis que d’autres sont complètement mises à l’arrêt », dit-il. 

Réputation entachée 

Face à cette panne, les entreprises affectées ont dû encourir des coûts supplémentaires. Hafeez Toofail indique que les employés ont, par exemple, été contraints d’utiliser des moyens de communication alternatifs comme les SMS ou les appels internationaux pour contacter les clients étrangers. Ce qui a engendré des dépenses supplémentaires. 

« De plus, les clients qui avaient des transactions urgentes avec des entreprises basées à Maurice ont rencontré des difficultés. Elles ont dû attendre jusqu’au lundi suivant pour que les transactions soient finalisées », ajoute-t-il. Selon cet expert du secteur financier, de telles perturbations ont potentiellement nui à la réputation des entreprises, risquant ainsi de compromettre la fidélité à long terme de leurs clients.

Du côté de la SBM, cela n’a pas été une sinécure non plus, affirme Hafeez Toofail. Avec les guichets automatiques hors service, dit-il, de nombreux clients cherchaient à retirer de l’argent, ce qui a créé de longues files d’attente. « Un certain nombre de membres du personnel de la SBM ont dû travailler davantage pour répondre à cette demande accrue », ajoute-t-il.

Jenny Chan confirme que les coûts associés à une panne comme celle de vendredi dernier peuvent être significatifs pour les entreprises. « Cela peut entraîner des pertes de productivité, des pertes financières et même des dommages à leur réputation », souligne-t-elle. 

Kamal Hawabhay est du même avis. « Les employés ne pourront pas effectuer leurs opérations normalement et cela peut mener à des retards. Qui dit retard, dit coûts plus élevés », soutient-il. En outre, il souligne que toute la communication est perturbée, ce qui entrave les discussions concernant les projets futurs. De plus, les retards dans les paiements peuvent entraîner des coûts supplémentaires. 

Didier Sam Fat évoque, pour sa part, un manque à gagner et une baisse de la productivité. Il estime que cela peut avoir un effet néfaste sur le service client. « Une panne d’Internet et des services bancaires peut entraîner une baisse des chiffres d’affaires pour les entreprises directement affectées », soutient-il. Toutefois, poursuit-il, si la connexion est rapidement rétablie, le manque à gagner pourra être rattrapé.