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Trafic de drogue : le policier Joly aurait fait capoter l’exercice de ‘controlled delivery’

Au fil de l’enquête chapeautée par le Deputy Commissioner of Police Choolun Bhojoo, directeur général de la brigade antidrogue, le rôle qu’aurait joué le constable Joly est mis au jour.

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Kamlesh Radha est allé encore plus loin dans ses dénonciations. Le bailleur de fonds avait d’abord affirmé que lors d’une rencontre entre le constable Joly, Ashish Dayal, Westley Jasmin et lui même, le policier aurait assuré à ses complices : « Pena traka, ladrog pou rantre 200 %. » Il leur auraitexpliqué comment dissimuler la drogue dans une valise pour ne pas se faire prendre par les contrôles douaniers.

Cette fois, cet habitant de Solferino, Vacoas, âgé de 27 ans, raconte un autre épisode des aventures du réseau de drogue. Selon lui, le 25 octobre dernier, quand le policier-passeur de drogue Arvind Hurreechurn est rentré à Maurice avec deux kilos d’héroïne d’une valeur marchande de Rs 35 millions, la bande au complet devait se rendre dans le Nord pour récupérer la valise et la marchandise.

Kamlesh Radha a précisé que ce soir-là, Ashish Dayal, Westley Jasmin, le constable Henry Joly et lui-même avaient pris place dans sa BMW. C’est dans la région de Rivière-du-Rempart, non loin du domicile d’Arvind Hurreechurn, que la livraison devait avoir lieu.

Mais alors que ces compagnons et lui se dirigeaient vers leur destination, Henry Joly devait constater la présence d’un tout-terrain de la brigade antidrogue. C’est alors qu’il a prévenu ses complices de la présence des policiers et du fait qu’Arvind Hurreechurn avait été pris dans les filets de l’Anti Drug & Smuggling Unit (Adsu). La bande à Ashish Dayal s’est alors abstenue de prendre possession du colis de drogue. Après ces allégations de Kamlesh Radha, le policier Henry Joly sera confronté à ces accusations.

Virement bancaire

La brigade antidrogue est aussi en présence de « direct evidences »  sur l’implication de Kamlesh Radha et d’Ashish Dayal dans l’achat de drogue. Les analyses du cellulaire de l’homme d’affaires ont montré des images des reçus d’un virement bancaire qu’ils avaient effectué. Rs 150 000 ont été transférées à Madagascar sur le compte d’Arvind Hurreechurn qui se trouvait dans la Grande île. Les quatre suspects demeurent derrière les barreaux.

Quand les trafiquants sollicitent les agents de l’Adsu

Qui dit trafic de drogue, dit gros sous. Ce commerce florissant permet de récupérer plus de 20 fois la mise. Le trafic est passible de lourdes peines d’emprisonnement. L’Adsu est sur tous les fronts pour combattre ce trafic illicite. Pour éviter la saisie de leur marchandise et toute arrestation, les trafiquants sont prêts à tout. De nombreux limiers de l’Adsu se sont déjà vu proposer monts et merveilles pour laisser le champ libre aux trafiquants. « Un détenu m’a déjà téléphoné pour me demander de laisser entrer un passeur à l’aéroport. En retour, j’aurais obtenu une maison ou un campement (qui serait enregistré au nom d’un proche) et de l’argent. Je lui ai répondu que mon salaire me suffisait, confie un membre de l’Adsu. Quand on me fait de telles propositions, je redouble de vigilance à l’aéroport même si cela prend plus de temps. Une fois que vous entrez dans ce jeu, vous devenez esclave des trafiquants. Ils n’auront aucun respect pour vous, pour votre vie. »

Me Neil Pillay, avocat du policier : «Pourquoi tarde-t-on à prendre la déposition de mon client ?»

Le constable Henry Joly a été arrêté le 4 janvier à la suite des allégations de Kamlesh Radha. Son avocat, Me Neil Pillay déplore que la police n’ait pas encore enregistré sa version des faits. « Cela fait dix jours que mon client est en détention, mais aucune date n’a été fixée pour le début de son interrogatoire, malgré mes nombreuses requêtes écrites et verbales. Mes tentatives pour rencontrer le commissaire de police Mario Nobin se sont avérées vaines », affirme-t-il.

 

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