Le ministre de la Santé a révélé le nombre de jeunes usagers de drogues admis à l’hôpital en 2023. Le Dr Kailesh Jagutpal répondait à une question du député MMM, Franco Quirin.
En 2023, 55 jeunes, âgés de 15 à 19 ans, ont été hospitalisés pour usage de drogues dans des hôpitaux régionaux. 46 adolescents, dont 44 garçons et deux filles, ont bénéficié d’un traitement de réhabilitation et/ou de désintoxication. Cependant, la plupart d’entre eux ont rechuté dans les semaines ou les mois suivant leur traitement, a répondu le ministre de la Santé, Dr Kailesh Jagutpal à une question de Franco Quirin (MMM) concernant l’usage de la méthadone comme moyen de traitement chez les usagers de drogue.
« Les jeunes sont les plus vulnérables à la consommation de drogues et sont également les plus gravement touchés. Le cerveau de l’adolescent est encore en développement, et la consommation de drogues peut avoir des effets négatifs à long terme. Les overdoses sont beaucoup plus fréquentes chez les adolescents », a souligné le Jagutpal.
Faisant état de l’ampleur de la toxicomanie à travers le monde, le ministre de la Santé a ajouté que Maurice est confronté à la même situation et aux mêmes risques pour la santé, parmi lesquels le VIH, dont le risque est 35 fois plus élevé chez les injecteurs de drogues. Ce qui peut entraîner d’autres problèmes de santé comme l’hépatite C.
Citant les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le ministre Jagutpal a souligné que 23 % des nouveaux cas d’hépatite C sont chez les usagers de drogues par voie intraveineuse à travers des seringues souillées. Il a également précisé que « les maladies du foie attribuées à l’hépatite C représentent plus de la moitié des décès liés à la consommation de drogues, tandis que les surdoses de drogues représentent un quart des décès liés à la consommation de drogues ».
C’est dans cette optique que, sur recommandation du rapport 2023 de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), que le ministère de la Santé a adopté cette mesure. « L’organisation onusienne a en effet donné son assentiment pour l’utilisation de la méthadone comme moyen de traitement chez les jeunes à partir de 15 ans ayant un sérieux problème de drogue et se trouvant dans une impasse thérapeutique après l’échec d’autres moyens », a précisé le ministre Jagutpal. Il a aussi expliqué qu’un protocole national a été mis en place par un groupe de professionnels, qui a été entériné par le Dr David Mété, Chef de Service d’Addictologie, au Centre Hospitalier Universitaire Bellepierre de l’île de La Réunion.
RECHUTE
« Le protocole ne concerne pas tous les adolescents injecteurs de drogues, mais ceux qui, malgré un ou deux traitements de sevrage, accompagnés d’un soutien psychosocial, ont rechuté dans une addiction sévère et se trouvent dans une impasse thérapeutique », a affirmé le ministre Jagutpal.
Il a également souligné que « le consentement des parents ou des tuteurs légaux sera obligatoire pour les mineurs avant leur inscription au programme de thérapie de substitution à la méthadone ». Ce programme comprendra également une prise en charge psychosociale, comme c’est le cas pour les adultes bénéficiaires de ce type de programme, a-t-il dit.
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