Il n’est plus le directeur de la Tourism Authority. Sa démission prend effet ce jeudi 31 mars, après six mois passés à ce poste. Des « raisons personnelles » seraient à l’origine de cette décision. Robert Desvaux, le président du conseil d’administration, a confirmé la nouvelle au Défi Quotidien.
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Sen Ramsamy, un proche du Mouvement socialiste militant (MSM), avait été nommé directeur de la Tourism Authority (TA) en septembre 2015. Son nom avait été cité pour une investiture dans la circonscription Belle-Rose/Quatre-Bornes (n°18), puis pour la circonscription Souillac/ Rivière-des-Anguilles (n°13). Mais il avait été supplanté par Koomaren Chetty et Menon Murday, respectivement. Cette démarche intervient après une première menace de démission en janvier. À l’époque, les raisons évoquées étaient «les rapports difficiles et conflictuels » entre le principal concerné et Robert Desvaux, le président du conseil d’administration. Mais Sen Ramsamy était revenu à de meilleurs sentiments après l’intervention de son ministre de tutelle, Xavier-Luc Duval. Il faut croire que la situation ne s’est pas vraiment améliorée pour que Sen Ramsamy décide de claquer la porte pour de bon cette fois-ci. Selon son entourage, il avait décidé de rester pour ne pas déplaire au ministre Duval. « Mais les choses n’ont pas vraiment changé et il a soumis sa lettre le 29 février, laquelle a été cette fois-ci acceptée sans négociation. »
Deux fortes têtes
Selon nos renseignements, en janvier dernier, c’était « une différence de culture du travail » opposant les deux hommes à la tête de la TA qui avait motivé la décision de Sen Ramsamy de plier bagage. Tous deux, de fortes têtes, peinaient à se mettre d’accord sur certains dossiers importants. Au Défi quotidien, Sen Ramsamy a confirmé la nouvelle de son départ mercredi. « Je pars pour des raisons personnelles que je ne vais pas divulguer », a-t-il déclaré. Interrogé quant à ses objectifs futurs, il révèle qu’il va exercer comme consultant en tourisme. Il admet aussi avoir rencontré le ministre Duval. « Je lui ai expliqué mes raisons. Il a compris mes motivations et a accepté ma décision. Je le remercie pour sa compréhension. » Robert Desvaux a aussi confirmé la nouvelle mercredi après-midi. « Oui, c’est vrai qu’il part. C’est son dernier jour aujourd’hui. Il n’y a aucun problème. Il a expliqué que sa décision est motivée par des raisons personnelles. » Nommé au poste de directeur en septembre 2015, Sen Ramsamy, 56 ans, est un professionnel du tourisme. Il a travaillé, entre autres, à l’ex-Mauritius Government Tourism Office et a été la cheville ouvrière de la relance, en 1996, de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice. Il est consultant à son propre compte. Il a aussi fait une incursion à Enterprise Mauritius et a travaillé à Dubayy.
« En bon patriote, je vais continuer à servir mon pays »
Deux démissions en six mois… Est-ce si difficile de travailler à la Tourism Authority ? Pas du tout. Mon départ est motivé par des raisons personnelles que je ne suis pas obligé de vous divulguer. Après une première tentative en janvier, vous récidivez un mois plus tard… Pas du tout. En janvier, j’ai accepté de revoir ma décision après en avoir discuté avec le ministre de tutelle. Mais j’ai des contraintes. Sont-elles en relation avec vos « rapports difficiles » avec Robert Desvaux? Je n’ai aucun problème avec Robert Desvaux. Vous n’avez passé que six mois à la tête de la Tourism Authority. Avez vous un bilan ? Je suis fier de ce que j’ai accompli au sein de cet organisme. La classification des hôtels est devenue une réalité. C’est une grande première pour le pays. J’ai aussi lancé le projet d’informatisation de la TA, qui permettra aux clients de faire leur demande de permis en ligne. Ce projet permettra aussi aux clients de suivre leurs dossiers et d’imprimer leurs permis. Nous avons ouvert une antenne à Trou-d’Eau-Douce, dans le but de renforcer la sécurité dans cette partie de l’île. Un desk de service-client et de relations publiques ou encore un service SMS Alert pour prévenir le public et les opérateurs du mauvais temps sont opérationnels. Mais encore ? J’ai lancé un grand projet d’embellissement à travers l’île avec la collaboration d’Airports of Mauritius Ltd et du secteur privé. Nous avons aussi sécurisé les permis délivrés par la TA à travers un QR Code. C’est un système infaillible à travers lequel les inspecteurs utilisent leurs smartphones pour tracer les permis contrefaits. Je me suis assuré que Pereybère devienne une boat free zone. La même décision sera appliquée à la plage de Mon-Choisy incessamment. Mais ma plus grande satisfaction a été d’avoir pu soumettre un projet de restructuration de la TA à Xavier-Luc Duval. Contrat rempli, on peut dire… Oui. J’ai le sentiment du devoir accompli. J’ai travaillé pour faire la TA devenir un modèle parmi les organismes parapublics. J’ai jeté les bases pour qu’elle devienne une structure visionnaire en ligne avec la Vision 2030 du gouvernement. What next ? Je vais rester dans mon domaine de prédilection, le tourisme. Je vais reprendre mon job de consultant. Si on fait appel à moi dans une autre capacité ou rôle, je vais répondre présent. En tout cas, en bon patriote, je vais continuer à servir mon pays.
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