Dans le contexte de l’éventuelle délocalisation de la Compagnie Mauricienne de Textile, le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, estime que la compagnie n’arrêtera pas de sitôt ses opérations à Maurice. C’était lors d’une célébration entourant la Journée internationale des migrants à la Haute Commission du Bangladesh à Port-Louis, le dimanche 3 février.
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«Si je ne me trompe pas, à chaque fois qu’il y a une visite d’État, c’est la même rhétorique que dans le passé. La Compagnie Mauricienne de Textile (CMT) avance qu’elle va délocaliser. Il n’y a rien de nouveau. Elle a toujours des plans pour aller ailleurs. Il y a trois ans de cela, elle avait menacé de partir à Madagascar où elle compte des opérations. Si elle souhaite délocaliser, elle peut l’entreprendre. Toutefois, je souhaite que cela n’affecte pas l’emploi des Mauriciens. Si elle doit licencier, qu’elle évince les travailleurs étrangers. Mais, personnellement, je ne pense pas qu’elle va délocaliser, car tout récemment elle a fait plusieurs demandes de permis de travail. Je ne vois pas de plan de délocalisation de sitôt », souligne le ministre.
Le ministre se dit choqué par les conditions dans lesquelles les membres du Passport and Immigration Office (PIO) procèdent aux arrestations de travailleurs étrangers sans permis. « J’ai abordé la question personnellement avec le chef du PIO. Je lui ai fait part que je ne suis pas d’accord avec la manière de procéder et que de telles pratiques doivent être abandonnées. J’ai aussi évoqué cette affaire avec le Premier ministre et au niveau du conseil des ministres ».
Le ministre explique que le nombre de complaintes enregistrées est très négligeable par rapport au nombre de travailleurs étrangers à Maurice qui se chiffrent à environ presque 44 000, dont environ 24 000 Bangladeshis. «Cela démontre que la plupart des entreprises traitent bien les travailleurs étrangers, sauf quelques brebis galeuses. Nous serons intransigeants contre ces dernières. On va les poursuivre. »
Il cite ainsi le cas de la compagnie Akhilesh International Ltd où l’enquête devra déterminer s’il y a bien eu de maltraitances et de mauvaises conditions de travail. « Les travailleurs étrangers sont les forces motrices de plusieurs usines. Je serai sans pitié si un employeur maltraite un travailleur, qu’il soit Mauricien ou étranger. Maurice est une démocratie. Si les travailleurs se sentent lésés, ils peuvent déposer des complaintes ou se manifester», dit-il. Il rappelle qu’avant d’octroyer des permis pour des dortoirs, des officiers du ministère de tutelle, de celui de la Santé et des sapeurs-pompiers y sont dépêchés pour juger si les logements sont appropriés et respectent les normes.
Afin que les travailleurs étrangers puissent savoir mieux sur leurs droits en venant au pays, ils auront un pamphlet dans leur langue natale avant même qu’ils ne s’embarquent pour Maurice.
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