Le talent est inné chez certains. Pourtant, ils n’exploitent pas toujours ce potentiel comme ils le devraient. D’autres, en revanche, utilisent leur don de manière optimale pour faire de leur passion un métier. Zoom sur le parcours de ces professionnels qui ont su saisir la balle au bond.
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Jason Mahadea : La cuisine dans les gènes
Les apparences sont souvent trompeuses. Cet adage prend d’autant plus son sens quand on rencontre Jason Mahadea. De petite taille avec un grand sourire, le jeune homme renverse tous les stéréotypes sur sa passion pour la cuisine. Si pour lui, cuisiner est avant tout une passion et un excellent moyen de joindre l’utile à l’agréable, il en a fait aujourd’hui son métier en créant sa propre boîte de chef à domicile.
Originaire d’une famille de cuisiniers de père en fils, comme Obélix, Jason a été poussé très tôt dans la marmite. C’est de là qu’il puise toute son inspiration. « J’ai hérité de ma passion pour la cuisine de mon grand-père qui l’avait, lui, hérité de mon arrière-grand-père. J’ai su trouver ma juste place dans le domaine de la gastronomie. À Maurice, il est quasi impossible de résister à l’immense palette de saveurs avec des influences venues des quatre coins du monde », explique le jeune homme.
Animé par une grande passion pour la gastronomie, Jason décide d’exploiter son talent en créant sa propre boîte : Jason Mahadea – Votre chef à domicile.
« Je cible les personnes qui aiment bien manger mais qui ne sont pas forcément des cordons bleus. Je leur offre la possibilité d’accueillir leurs invités sans avoir à se préoccuper de la confection du repas. La cuisine que je fais est inspirée de recettes classiques auxquelles j’ajoute ma petite touche personnelle afin de raviver les papilles de mes clients et de leur faire vivre une expérience gustative unique. » Jason Mahadea offre aussi à ses clients la possibilité de s’instruire en interagissant avec lui.
Après un parcours parfois semé d’embûches, le chef à domicile continue de perfectionner son talent. « Les miracles n’existent pas en ce qui concerne le talent. Chaque personne doit faire une introspection pour connaître son talent. Elle doit ensuite se donner la chance de l’exploiter. Dans mon cas, je continue à me perfectionner. Je suis persuadé qu’on ne cesse jamais d’apprendre », conclut-il.
Djemilla Soobrayen : une artiste-peintre touche-à-tout
Née à Vacoas, Djemilla Soobrayen est une jeune artiste-peintre et photographe autodidacte. Ayant grandi avec sa passion pour la peinture qui la suit comme son ombre depuis sa plus tendre enfance, la jeune femme tente aujourd’hui de vivre de son talent. Son penchant pour les paysages est manifeste dans ses tableaux. Elle reproduit avec une touche qui lui est propre les paysages de l’île.
Djemilla Soobrayen refuse de s’enfermer dans un bureau. Elle préfère parcourir l’île à la recherche d’inspiration. « J’ai ajouté tout au long de mon parcours académique une touche artistique personnelle à chacun de mes motifs. Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai travaillé pour une agence de publicité en tant que designer. J’ai continué mon parcours professionnel en tant que photographe sur un bateau de croisière. Ce travail m’a permis de découvrir le monde et je suis rentrée au pays la tête pleine d’inspiration », dit-elle.
La démarche artistique de la jeune femme est très simple. Elle mixe différents éléments dans ses œuvres en ayant recours à plusieurs techniques et produits, dont l’acrylique et la peinture à l’huile. En matière d’art, Djemilla Soobrayen se décrit comme une touche-à-tout. Elle explore plusieurs sujets et puise son inspiration dans ses propres photos, notamment celles de vues panoramiques, de montagnes, etc. « Ma spécialité c’est la peinture des paysages. Je prends pour modèle le grand artiste-peintre israélo-américain Leonid Afremov. J’ai une grande admiration pour les œuvres artistiques de James Rizzi. »
Au cours de son parcours artistique, la jeune femme a participé à des expositions d’art. « Je souhaite vivre de ma passion. C’est essentiel pour moi d’aller au bout de ma passion et d’en faire un moyen de subsistance. Même si cette démarche est parfois compliquée, il ne faut pas baisser les bras », confie-t-elle. Djemilla Soobrayen expose des photos de ses tableaux sur sa page Facebook The Rainbow Painter.
Alvin Joyejob : Le «vlogging» dans les veines
Vlogging. Ce néologisme ne vous dit peut-être pas grand-chose. Et si on vous dit Alvin Joyejob fait des vidéos qu’il poste ensuite sur un blog, vous y voyez plus clair ? Si pour la grande majorité des gens le simple fait de parler en public leur donne des sueurs froides et des crises d’angoisse, ce n’est pas le cas d’Alvin Joyejob. À l’âge de 24 ans, il voue une véritable passion à la fabrication de vidéos dans lesquelles il donne des conseils.
Orateur public certifié, Alvin Joyejob organise ponctuellement des ateliers de travail où il vit à fond sa passion pour le coaching et l’art oratoire. « C’est très important de vivre sa passion car nous ne vivons qu’une fois. J’ai du mal à imaginer un monde dans lequel on ne ferait pas ce qu’on aime », explique-t-il.
Durant sa formation, il a puisé son inspiration de plusieurs recherches dont la formule IKIGAI. Il s’agit, dit-il, d’un art de vivre qui consiste à rester positif en toutes circonstances, mais surtout à se connaître et à s’accepter en profondeur. « Cela encourage les gens à faire ce qu’ils aiment et à mettre à profit leurs forces », souligne-t-il.
En organisant des ateliers de travail, Alvin Joyejob vise à exploiter au maximum son talent. « Même s’il est parfois difficile de joindre l’utile à l’agréable, cela ne coûte rien d’essayer. C’est mieux que de vivre avec des regrets. » Le vlogging est donc un excellent moyen pour lui de faire ce qu’il aime sans obstacles.
« Mes vidéos me permettent de m’exprimer et de partager ma passion sans avoir à acquérir decompétences particulières en montage ou en production vidéo. Grâce à ce passe-temps, j’ai appris à mieux me connaître, car le contenu de mes vidéos se rattache à ma personnalité. Il s’agit sans aucun doute d’un principal atout pour mon développement personnel », fait valoir Alvin Joyejob.
Archana Bhiwajee Rama : la danse comme moyen de survie
La danse a toujours été la passion d’Archana Bhiwajee Rama. Cette dernière participait activement à la préparation de shows en marge de fêtes religieuses. Elle y mettait à chaque fois tout son cœur. Elle était tellement impliquée qu’elle trouvait toujours de nouvelles idées de chorégraphie. « Je ne me rendais pas compte que j’avais ce talent qui sommeillait au fond de moi. Mes proches et amis m’ont toujours encouragée à vivre de ma passion. Cela m’a donné confiance en moi. Ils m’ont aidé à aller de l’avant », avance-t-elle.
Archana Bhiwajee Rama s’est inscrite au cours de kathak car pour elle, la danse classique est un excellent moyen de développer son potentiel. « La danse m’a aidée à développer, voire à améliorer ma personnalité. J’ai beaucoup appris en passant par la gestion de mon temps et le développement de mon expression corporelle. J’ai aussi acquis des qualités qui m’ont permise d’affronter les difficultés de la vie. En somme, j’insiste sur le fait que la danse est la force qui me permet d’exister », affirme-t-elle.
La jeune femme ne s’est jamais reposée sur ses lauriers. Après avoir complété son diplôme en danse kathak, elle poursuit sa passion. « La danse est pour moi comme rêver avec ses pieds. Pendant mes sessions de pratique, je ne laisse aucune tension, ni aucun événement de ma vie personnelle entraver ma concentration. C’est comme une connexion spirituelle avec l’être suprême. »
Elle croit dur comme fer que Maurice regorge de talents qui n’attendent qu’à être découverts. « Davantage d’ateliers de travail et de coaching à l’instar du Mahatma Gandhi Institute et de l’Indira Gandhi Centre for Indian Culture permettraient aux jeunes d’exploiter leurs talents », avance Archana Bhiwajee Rama.
Nalini Aubeeluck, mentor de jeunes talents : «La passion est l’ingrédient clé du succès»
Nalini Aubeeluck, très connue dans le monde artistique mauricien, se fait mentor pour de nombreux jeunes talents. Directrice d’une école de danse et organisatrice de plusieurs activités artistiques à l’instar de Beauty Queen, elle croit fermement que les enfants doivent être exposés dès la maternelle à une discipline artistique afin de les aider à découvrir leur talent. « Le talent est un don inné. Chaque individu en a un en lui, mais c’est à la personne seule de le découvrir. Quelqu’un de talentueux doit être passionné. Il ne faut pas oublier que la passion est l’ingrédient clé du succès. On doit être déterminé et laisser notre passion guider nos choix », dit-elle.
Aujourd’hui une artiste connue, Nalini Aubeeluck se souvient du moment où elle a découvert son talent. « Tout a commencé quand j’avais cinq ans. Ma mère nous a inscrites, ma sœur et moi, au cours de danse kathak. Je m’appliquais avec beaucoup de sérieux. C’est là qu’est née ma passion pour la danse. À 13 ans, je me suis affirmée et je savais déjà que j’allais être une danseuse. J’obligeais parfois mes cousins à me regarder danser. À 17 ans, j’ai pris la décision de faire de la danse un métier », souligne-t-elle.
Nalini Aubeeluck croit fermement dans les capacités des jeunes Mauriciens. « J’ai au cours de ma carrière été membre du jury dans de nombreuses compétitions artistiques. Cette expérience me permet d’affirmer que Maurice possède de nombreux jeunes talents. On a été surpris par des enfants d’à peine six ou sept ans qui sont déjà très talentueux. Toutefois, il est indéniable que le soutien de la famille est indispensable. De nombreux jeunes veulent se lancer dans des métiers conventionnels tels que la médecine ou le droit – ce qui fait que l’appui des parents est important », dit-elle.
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