Il a passé 40 ans dans l’antichambre du pouvoir public, à conseiller les ministres, étudier des dossiers et donner son avis. Depuis le mercredi 14 septembre, Suteeaved Seebaluck a remis les clefs de Secrétaire au Cabinet et chef de la fonction publique à Nayen Balah, son successeur (voir ci-dessus). Il est désormais conseiller spécial du Premier ministre.
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Ce n’est qu’après son retour de Washington, où il part ce samedi pour rejoindre sir Anerood Jugnauth, que Suteeaved Seebaluck emménagera dans son nouveau bureau, toujours dans le bâtiment du Trésor. C’est qu’il a hérité d’un dossier chaud bouillant, celui des Chagos où Maurice est en train de faire valoir sa revendication de souveraineté. « Ce dossier a connu une impulsion nouvelle et positive avec les déclarations sans ambiguïté du Premier ministre. Il a jeté toutes ses forces dans ce qu’il estime être un combat juste. »
De sir Kher Jagatsing, ministre du Plan et du Développement qu’il a servi en 1976 après des études d’économie en Inde, à sir Anerood Jugnauth, en passant par Rajesh Bhagwan à l’Environnement, Suteeaved Seebaluck a eu un parcours exemplaire. À ceux qui s’indignent que des hauts fonctionnaires servent des ministres indistinctement de leurs convictions, il répond : « Il arrive que des ministres veuillent qu’un haut fonctionnaire reste à leurs services et c’est tout simplement parce que ce dernier maîtrise ses dossiers. En fait, le fonctionnaire incarne la pérennité de l’État. Les politiques, eux, ne font que passer. »
La route est encore longue
Engagé comme conseiller du Premier ministre pour un an, il ne trouve pas les mots qui correspondent à cette nouvelle marque de confiance placée en lui. « Sir Anerood Jugnauth est un homme de convictions, de parole et un véritable patriote au sens large du terme. Sur le dossier Chagos, il ne se ménage pas. Certes, c’est un véritable travail d’équipe qui a permis d’aboutir à des résultats positifs. Mais la route est encore longue avant que le dossier atterrisse au Conseil des Nations unies. Il nous faudra la mobilisation de toutes nos ressources à l’étranger dont notre ambassade, les services des meilleurs avocats étrangers. »
Une fois cette étape franchie, poursuit-il, « ce sera une grande avancée qui permettra au monde entier de prendre connaissance du drame des Chagossiens, de leur déracinement de leur sol natal, mais aussi à Maurice de recouvrer sa souveraineté sur cette île. Il faut comprendre que notre gouvernement n’exige pas la démilitarisation de l’océan Indien, mais seulement trouver un accord avec les Américains concernant la base de Diego Garcia ».
Après cette prolongation au sein de l’appareil d’État, Suteeaved Seebaluck ne compte pas exercer une autre activité lucrative, comme d’autres qui se reconvertissent en consultants. « Je veux me consacrer entièrement à ma famille, être près de ma femme, de mon fils. Bon, je pourrais de temps à autre donner quelques conseils à quelqu’un dans la fonction publique. Je veux le faire pendant que je peux encore marcher, conduire, faire des plaisanteries… »
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