Le 20 mars 2020, la danseuse professionnelle et directrice du Nalini Dance Group, Nalini Aubeeluck, a été victime d’un accident vasculaire cérébral. Après plus de trois ans de convalescence, elle est de nouveau sur pied. Mais elle devra patienter avant de retrouver le chemin de la danse.
Plongée dans le coma pendant sept jours, Nalini Aubeeluck a frôlé la mort. Les médecins ne lui avaient laissé aucune chance. Mais elle a survécu à cet accident vasculaire cérébral (AVC) qui l’a terrassée en 2020. Après plus de trois ans de convalescence, elle est de nouveau sur pied. Mais elle devra patienter avant de retrouver le chemin de la danse. « Je prie pour qu’un jour je puisse recommencer à danser », confie-t-elle.
C’est le 27 mars 2020, soit le jour de ses 43 ans, qu’elle s’est réveillée après son hémorragie cérébrale. « J’ai frôlé la mort. Le médecin avait déclaré que j’étais un cas désespéré et que je pouvais mourir à n’importe quel moment, suggérant même de commencer à envisager mon enterrement. Mais Dieu a refusé. Il a voulu que je revienne. J’ai survécu. Cependant, à mon réveil, j’avais perdu la mémoire. Je ne me rappelais ni de mon nom ni de mon adresse. Mais petit à petit, les souvenirs ont refait surface », confie Nalini Aubeeluck.
Avec l’aide de son ergothérapeute, elle a entrepris la reprise de ses fonctions, bien que ce ne soit pas à 100 %. « Ma main et mon pied fonctionnent presque normalement. J’ai besoin de faire des exercices tous les jours et je me sens bien. J’avais perdu la mémoire, mais petit à petit, je me suis améliorée. J’arrive à parler, à écrire des petites phrases et à lire. Je suis satisfaite. Je voudrais encourager les autres survivants d’AVC à ne pas baisser les bras. Continuez à faire vos exercices. C’est très important », confie-t-elle.
Cependant, celle qui gérait son école de danse et qui était impliquée dans plusieurs activités a dû faire une pause prolongée de trois ans. En effet, elle n’arrive toujours pas à danser, une activité qui était au centre de sa vie, sa passion et son gagne-pain. Elle espère un jour recommencer à danser.
Pendant les trois dernières années, c’est son fils Hans qui a tout repris en main. Même si ce dernier travaille comme steward auprès de la compagnie nationale d’aviation, il a dû trouver du temps pour tenir le business de sa maman, le temps que cette dernière puisse se remettre sur pied.
« À un moment donné, l’ennui me guettait. Étant une personne hyperactive, l’inactivité n’était pas pour moi. Quand ma santé s’est améliorée, j’ai replongé dans le travail avec détermination. Même si je ne suis pas encore au top de ma forme d’antan, je prodigue des conseils et j’ai des échanges avec les clients. En tandem avec mon fils, nous orchestrons des chorégraphies. Tout se déroule à merveille. J’ai eu la chance de fidéliser ma clientèle », déclare Nalini Aubeeluck avec un sourire pétillant.
Ainsi, le Nalini Dance Group maintient son offre de formations en danses Bollywood pour les grands et les petits, tout en assurant des prestations dans des mariages et à d’autres événements. Si la troupe s’est imposée dans le domaine, c’est parce qu’elle a été parmi les pionniers à Maurice à proposer des cours de danses Bollywood.
Le Nalini Dance Group a vu le jour en 1997. « À l’époque, j’étais la seule à proposer des prestations de Bollywood Dance. Cela a duré au moins 10 ans. Sans compter que j’étais une fille. À l’époque, c’était mal vu qu’une fille se lance dans la danse et fasse des chorégraphies. C’était difficile au début de faire face à des jugements. Aujourd’hui, je suis contente de constater un changement de mentalité à ce niveau », se réjouit-elle.
La danse est une passion que Nalini Aubeeluck chérit depuis l’âge de six ans. Sa mère lui avait fait suivre des cours de Kathak. Mais ce n’est qu’à l’âge de 19 ans qu’elle s’est remise à danser. C’est avec Anna Patten et feu Sanedhip Bhimjee qu’elle a continué le Kathak.
« Ils m’ont inspirée et m’ont enseigné des choses extraordinaires. C’est juste après que j’ai eu l’idée de proposer de la danse Bollywood. » Cela a été couronné de succès et Nalini Aubeeluck a formé de nombreux danseurs, finissant par ouvrir sa propre école.
Ses prestations ont été largement appréciées, la plaçant en demande constante des hôtels et des événements. Avec son équipe, elle s’est rendue à la Réunion à plusieurs reprises pour des représentations. Puis elle a élargi son rayon d’action à l’Angleterre, à la Malaisie et à d’autres destinations.
La danse n’a toutefois pas été sa seule passion. Nalini Aubeeluck aspirait également à devenir actrice. Parallèlement à ses cours de danse, elle a suivi des formations, notamment de théâtre avec le metteur en scène Henry Favory.
Elle a ensuite bénéficié d’une formation en cinéma sur deux ans, dispensée par Francis Leroy. Nalini Aubeeluck a aussi perfectionné son métier aux côtés de Miselaine Duval et Lindsay Mootien. Elle a joué dans plus d’une vingtaine de courts-métrages ainsi que des longs-métrages locaux, notamment « Lonbraz Kann » de David Constantin et « The Comeback » de Sharvan Anenden, ou encore « 10 ans » de Martin Magembe.
Nalini Aubeeluck a eu l’occasion d’animer l’émission « Xpression » aux côtés de Ben Javed pour la télévision nationale. Elle a également occupé le poste de Miss Météo.
En novembre 2019, elle a été honorée du prix du Meilleur Espoir Africain lors des Sotigui Awards 2019, qui récompensent les meilleurs acteurs d’Afrique et de la diaspora. La cérémonie s’est déroulée au Burkina Faso et Nalini Aubeeluck a été distinguée pour son rôle dans « The Comeback », écrit par Ananda Devi.
Toutefois, juste avant ses problèmes de santé, elle avait lancé son projet de film intitulé « Vie ». En collaboration avec Hanshini Appannah et Stéphane Bellerose, elle a finalisé l’étape de l’écriture du scénario en 2020. Le projet a également bénéficié d’une subvention du National Arts Fund.
Malheureusement, Nalini Aubeeluck n’a pas pu le concrétiser à cause de ses soucis de santé. Maintenant qu’elle se remet de ces problèmes, elle exprime le désir de donner vie à son film.
Elle a de nombreux autres projets en tête, notamment l’expansion de ses cours de danse dans d’autres régions du pays. « Notre studio se trouve à Floréal. Nous proposons des cours à Flacq et à Quatre-Bornes également. Nous avons des demandes pour étendre nos activités dans le Nord et le Sud. Nous travaillons activement sur ces projets », conclut-elle.
Sa famille
Sa famille occupe une place centrale dans sa vie. En tant qu’aînée des trois filles, elle s’estime chanceuse d’être entourée d’une famille aimante et solidaire. « Avec ma maman, mon fils et son épouse Diksha, nous formons une équipe soudée. Nous avons traversé cette épreuve ensemble, renforçant encore davantage nos liens familiaux », confie-t-elle avec gratitude.
Ses passions
J’aime bien méditer. Pendant des années et des années, je n’ai fait que travailler. Le Bon Dieu a semblé me dire qu’il était temps de me reposer. Quand je suis à la maison, je regarde Netflix. J’aime aussi partir à la mer. J’aime voyager et j’espère pouvoir le faire très bientôt. »
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