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Suite à un appel de solidarité sur Radio Plus : elle offre un lopin de terre à une SDF

Rencontre entre la samaritaine, Mme Rekha et Shahana.
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À 19 ans, Shahana a longtemps erré dans les rues avec son mari avant de se réfugier dans  l’unique pièce où habite son père. Elle, qui va bientôt accoucher de son deuxième enfant, a témoigné à la radio des conditions difficiles dans lesquelles elle vit. Elle n’a pas les moyens de louer une maison. Son appel a été entendu par une bonne samaritaine : une femme qui a connu un passé similaire a souhaité lui tendre la main… 

Mercredi 17 octobre. À l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, l’équipe de Xplik ou K a organisé une émission spéciale afin de donner la parole aux personnes vivant dans la pauvreté comme le préconisait le Père Joseph Wresinski fondateur du mouvement ATD Quart-Monde. C’est ainsi que deux femmes vivant dans des conditions difficiles faisaient partie des invités du jour.  L’une d’elles, Shahana Jawaheerkhan, 19 ans, a expliqué qu’elle a connu une enfance difficile et qu’aujourd’hui, elle vit dans la pauvreté, mais souhaite s’en sortir. « Mo mama inn mor kan mo ti ena 4 an. Mo papa inn avoy mwa res kot enn tonton ek monn res laba ziska mo marie. Mo ti panse tou pou korek me kan mo misie inn perdi so travay nou inn retrouv nou san manze ek lor sime. » Elle raconte qu’elle a dû à contrecœur quitter son fils de deux ans chez sa belle-mère. « Mo pa ti kapav amen li ek nou dan sa ban kondition la ».

Shahana Jawaheerkhan.
Shahana Jawaheerkhan.

Ne sachant pas où aller, elle est obligée de frapper à la porte de son père. Ce dernier travaille comme vigile et loue une chambre dans une grande maison avec plusieurs autres locataires, environ 15 au total. « Mon père, mon mari et moi dormons tous dans une seule pièce. Il y a deux toilettes et des salles de bain communes. Pu al twalet bizin fer lake. Bizin veye kan sal de bin lib », raconte-t-elle.  Elle explique également que son mari travaille comme maçon, mais n’a pas de travail tous les jours. « Kan li gayn kas nou manze, sinon nou res kumsa mem. » Une situation difficile pour elle qui est à son sixième mois de grossesse. « Parfois, je demande à manger aux voisins et parfois je reste sur ma faim », avance  Shahana. Faute de moyens financiers, elle  ne peut pas louer une maison. « Je rêve de pouvoir avoir une maison pour y habiter avec mon mari et récupérer mon fils. Malheureusement, les loyers coûtent Rs 7000 par mois à monter. Je suis allée vers la NEF pour obtenir de l’aide et on m’a dit que je dois posséder un terrain pour qu’on m’aide à y bâtir une maison. Je n’ai pas de quoi manger, comment vais-je trouver de l’argent pour acheter un terrain », s’écrie-t-elle. 

Une femme au cœur d’or 

Rekha a été émue en écoutant le témoignage de Shahana.
Rekha a été émue en écoutant le témoignage de Shahana.

Ce message rempli de tristesse n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Plusieurs auditeurs ont appelé pour lui venir en aide, mais elle était loin de s’imaginer qu’une personne en particulier allait être autant bouleversée par son témoignage. Cette personne, c’est Rekha X, 68 ans. Divorcée et mère, elle habite à Mont Goût, Pamplemousses. 

« J’écoute Radio Plus tous les jours. Je faisais le ménage quand j’ai entendu le témoignage de cette jeune maman. Je me suis retrouvée des années en arrière à l’époque où j’avais été abandonnée par mon mari avec deux enfants sur les bras. L’un avait 9 ans et l’autre avait 3 mois. J’avais auparavant travaillé à l’étranger pour pouvoir  envoyer de l’argent à ma fille. Puis, soudain, je me suis retrouvée à la rue avec mes deux filles, ne sachant pas où aller et comment gagner ma vie. J’ai dû travailler dur pour m’en sortir », relate cette maman. 

Heureusement, grâce à l’aide de quelques personnes, elle est arrivée à s’en sortir. En 2012, elle a eu l’occasion d’acheter un terrain. « Je travaillais dans une compagnie de textile et je faisais quelques autres petits travaux de temps en temps. Il y a 4 ans, j’ai pu m’installer sur le terrain après avoir reçu de l’aide de sociétés et de quelques personnes pour construire ma maison. J’ai été arnaquée, mais j’ai aussi eu la chance de bénéficier de l’aide d’un maçon qui s’est occupé de tout le crépissage gratuitement ». 

Si Rekha a tenu à répondre à l’appel de cette jeune maman, c’est par reconnaissance pour toute l’aide qu’elle-même a reçue quand elle était dans le besoin. « Shahana aurait pu être ma fille. De plus, c’est une jeune maman qui comme moi veut se retrouver avec son fils. Je souhaite lui donner cette chance ». C’est ainsi que Rekha est allée annoncer cette bonne nouvelle à Shahana jeudi dernier dans un moment rempli d’émotions. « Je vais lui offrir une partie du terrain où j’habite pour qu’elle y construise une maison. Je vais l’accompagner et l’aider à bien s’occuper de sa famille ». 

Quant à Shahana, elle n’en croyait pas ses oreilles. « Je ne sais pas quoi dire. Je ne savais pas qu’il existait des gens aussi bons. Je suis tellement heureuse de savoir que mon fils et moi serons bientôt réunis. Je ferai de mon mieux et j’aiderai mon mari à construire cette maison. Je remercie Madame Rekha de tout mon cœur ». 

Elle rêve d'avoir une maison.
Elle rêve d'avoir une maison.

Elle aura bientôt l’occasion de découvrir où elle habitera. Il faudra maintenant qu’elle trouve de l’aide pour la construction de la maison. Pour le moment, c’est avec le cœur rempli d’amour et de bonheur que ces deux mamans vont se coucher. L’une submergée de joie d’avoir bientôt une maison et l’autre extrêmement contente d’avoir tendu la main à une personne en détresse… 

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