Stelio Brasse: l’art comme lien entre l’homme et la nature

Dans son exploration plastique, il utilise divers matériaux, allant des feuilles mortes aux pelures de banane, en passant par le rotin. Il réalise des tableaux et des vitraux géants. Pour les trente ans d’existence du centre Nelson-Mandela à La Tour-Koenig, il a réalisé une carte de l’Afrique haute de 2 m 50 et large de 1 m 20, à partir d’une vingtaine de matériaux végétaux : pelures et feuilles de banane, feuille d’acacia, fibre et feuille de coco, feuille de badamier, collier cipaye, « voon », écorce de bois noir et feuille de sapin, entre autres. « C’est la deuxième fois que le Centre me sollicite. La première fois, c’était pour le portrait de Nelson Mandela qui faisait 2 m 50 par 2 m. C’est une grande fierté pour moi », dit-il.

« Je n’utilise pas de peinture dans mes ouvrages. Que des matériaux naturels. C’est un exercice très difficile. Pour atteindre mon objectif, il me faut être un bon observateur, conservateur et vigilant. C’est un casse-tête pour trouver la couleur que je veux dans la nature. Fort heureusement, j’y parviens », avance-t-il.

Art durable

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"17147","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-29046","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"666","alt":"Stelio Brasse"}}]]« Mes tableaux ne sont pas périssables. Les matériaux végétaux que j’utilise pour mes ouvrages sont conservés et traités à l’aide d’un vernis », explique-t-il. Spécialisé dans le domaine de la récupération, Stelio Brasse réalise aussi de beaux tableaux décoratifs en utilisant des bouchons en plastique de toutes les couleurs. Il compte tenir une exposition afin de montrer son talent et son savoir-faire. « Certaines personnes ramassent les bouteilles en plastique pour les recycler, mais pas les bouchons. Je laisse libre cours à mon imagination pour créer des œuvres. C’est un travail de fourmi, qui requiert beaucoup de patience et une bonne dose de créativité », dit l’artiste. Il collectionne également des parasols usés, des morceaux des marbre ou de miroirs cassés pour réaliser des vitraux. Selon lui, le recyclage est primordial, si on souhaite sauvegarder notre planète et les espèces qui y vivent. Pour lui, l’homme doit changer ses habitudes de consommation, mais également apprendre à trier et à réutiliser ses déchets. « Les plantes et les fleurs que je collectionne sur les berges des rivières trouvent l’immortalité dans mes œuvres. Je sais qu’ils disparaîtront dans les années à venir », ajoute l’artiste. « La création artistique donne une seconde vie aux matériaux que j’utilise. Parfois, elle sensibilise et véhicule un message », confie-t-il. Il y a quelques années, l’artiste a réalisé plusieurs tableaux religieux et des portraits de personnalités. À titre d’exemple, en 1998, pour la mairie de Port-Louis, il a réalisé un bas-relief du bienheureux Jacques-Désiré Laval, en blanc et noir, à partir de « rocksand » et de polystyrène. Il a également exposé un Christ ressuscité, conçu à partir de tissus de parasol et mis en valeur par des néons. Ses réalisations sont surprenantes et superbes. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"17148","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-29047","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"900","height":"1087","alt":"Stelio Brasse"}}]] [row custom_class=""][/row]