Tout enfant à le droit d’être éduqué. Qu’il soit porteur d’un handicap ou pas. Trop souvent, les enfants et adolescents handicapés sont victimes de discrimination et de maltraitance.
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Nous nous sommes penché sur le cas de Danilo Julie, le fils de l’ex-champion de boxe Bruno Julie, qui a été accueilli à bras ouverts au collège Lycée Mauricien, à Phœnix, pour être admis en Grade 11 (ex-Form V). Danilo est paraplégique et ne se déplace que sur fauteuil roulant. Il nous raconte qu’il avait été admis en Form I dans un collège à Rose-Hill, mais l’année dernière, après cinq ans passés dans ce collège, la direction l’a prié de voir ailleurs pour cause de mauvais résultats. Cela l’a profondément bouleversé et blessé, parce qu’il croit qu’un adolescent en fauteuil roulant n’est pas moins intelligent qu’un enfant normal. Danilo est d’avis que la direction de son ex-collège aurait dû prendre en considération son handicap et aurait pu le laisser intégrés la Form V.
Danilo est toujours de bonne humeur, malgré son handicap. D’ailleurs, il nous dit qu’il se sent comme ses autres amis. Au Lycée Mauricien, Danilo a reçu un accueil chaleureux de tous les élèves, de même que de la direction et du personnel enseignant. « Depi premie zour, kouma dir lontan mo dan sa kolez-la », nous dit-il avec le sourire.
Chaque matin, il fait le trajet de sa maison à Rose-Hill jusqu’à Phœnix, aidé par ses deux amis, Guillano Keisler et Jason Stafford. Ses deux potes le prennent en charge depuis sa maison et aussi à l’école. Danilo ne reste jamais seul. Pour changer de classe, aller au laboratoire, dans la salle multimédia, à la cantine et aussi aux toilettes, il est toujours aidé par ses deux potes, qu’il qualifie d’amis sincères.
Danilo passe sa journée entouré d’amis et les enseignants lui accordent une attention toute particulière. La direction du collège a compris que le cas de Danilo méritait une attention spéciale et qu’il a besoin d’aide pour réussir dans ses études.
Il aime écouter de la musique et faire des recherches sur Internet. « Mo kontan zwe games », concède-t-il. Danilo à le support de ses parents, qui comprennent que leur fils a besoin de beaucoup d’amour pour son épanouissement. Depuis son enfance, Danilo souffre d’un handicap de deux pieds et de la moitié du corps. Sa mère Sabrina et son père Bruno font tout pour le rendre heureux.
Danilo mène une vie normale. Le week-end, toujours accompagné de ses amis, il se rend à Rose-Hill et parfois à Bagatelle pour casser la croûte. « Je n’ai jamais mis dans ma tête que j’étais différent des autres. J’ai tout le temps positivé et cela me rend heureux », laisse-t-il entendre. Depuis que le Lycée Mauricien lui a ouvert ses portes, Danilo s’est senti pousser des ailes et ses performances académiques se sont améliorées.
Il nous fait comprendre que son objectif est de réussir aux examens de School Certificate cette année et après, il verra quelle orientation donner à sa vie. Il remercie, du fond du cœur, Guillano Keisler et Jason Stafford, qui sont deux adolescents au cœur d’or. Ses remerciments vont aussi à la direction du collège, qui l’a accepté sans faire grand cas de son handicap.
Nazlee Foondun, directrice du Lycée Mauricien : «Tous les enfants ont de l’espoir et des rêves»
Nazlee Foondun, directrice du collège Lycée Mauricien, fondé en 1975, nous brosse un tableau de sa politique d’intégration des enfants handicapés dans son école. Elle explique que depuis des années, elle accepte des enfants autrement capables, car elle croit sincèrement que les enfants handicapés ne doivent pas être traités, ni considérés uniquement comme bénéfisiante un quantité de privilèges. « Ils ont les mêmes droits que les autres, y compris le droit à la vie et aux soins de santé, une nutrition et une éducation de qualité », dit-elle.
Nazlee Foondun explique que sa politique d’admission au collège repose sur le critère humain. « Je ne fais jamais de différence de religion, ni de communauté, ni de couleur, ni d’appartenance ethnique. Toutes les communautés se côtoient pour s’épanouir, entraînées des enseignants de toutes les communautés », ajoute-t-elle.
Elle est d’avis que, si les enfants handicapés reçoivent les mêmes possibilités pour s’épanouir, ils peuvent mener une vie normale et contribuer à la vie sociale, culturelle et économique.
Nazlee Foondun est d’opinion que lorsqu’on leur en donne les moyens, les enfants handicapés sont plus aptes à surmonter les obstacles à leur inclusion, d’occuper sur un pied d’égalité la place qui leur revient dans la société et d’enrichir la vie de leur communauté.
La directrice s’élève contre les privations dont souffrent les enfants et adolescents handicapés. Pour elle, cela constitue des violations de leurs droits et du principe d’équité.
Elle lance un appel aux parents à travers l’île pour faire confiance à son collège et elle considère l’enseignement comme un sacerdoce. La directrice du collège donne la garantie aux parents de Danilo Julie que leur fils sortira du collège comme un adolescent modèle et prêt à affronter la société, malgré sa mobilité réduite.
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