Pallavi Jagessur, une habitante de Curepipe, indique ne pas être en mesure de se faire vacciner contre la Covid-19, car elle souffre de la myélite transverse. Elle a récemment fait face à l‘Eligibility Board’ du ministère de la Santé. Or, malgré les risques de rechute de la maladie, les médecins lui ont recommandé de se faire injecter.
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«Je ne peux pas me faire vacciner. Je suis atteinte de la myélite transverse, aussi appelée le syndrome de Guillain-Barré. Depuis plusieurs jours, je mène un combat pour faire comprendre que les personnes souffrant de cette maladie ne peuvent se faire inoculer contre la Covid-19. Car, à la base, je ne peux même pas faire un vaccin antigrippe. De plus, dans d’autres pays, des personnes qui ont cette maladie ont fait une rechute après s’être fait administrer une dose de vaccin. Quel que soit le type de sérum, le risque est réel », avance Pallavi.
La jeune femme de 29 ans explique qu’elle a été paralysée à cause de cette maladie pendant deux ans et qu’elle ne souhaite pas revivre la même situation. « J’ai passé deux ans de ma vie clouée au lit. Je ne veux pas que cette situation se reproduise, car c’était un moment dur et une étape traumatisante de ma vie. Je travaillais dans un hôtel dans le département des ressources humaines et j’ai perdu mon emploi à cause de cela. J’ai retrouvé ma santé petit à petit. Je ne veux pas tout mettre en péril pour un vaccin. La myélite transverse est une maladie mortelle, mais j’arrive pour le moment à vivre avec. Je peux tomber de nouveau malade à n’importe quel moment. C’est pour cela que je ne suis pas en mesure de faire le vaccin qui pourrait me causer du tort », avance Pallavi.
L’Eligibility Board recommande, malgré tout, le vaccin
Comme le veut la procédure pour une personne souffrant d’une maladie ou ayant des allergies et qui ne peut se faire vacciner contre la Covid-19, elle est appelée à faire face à l’‘Eligibility Board’. Lors de son rendez-vous, Pallavi Jagessur explique que les médecins ont reconnu verbalement qu’elle ne peut pas se faire vacciner, mais ils l’ont malgré tout conseillé de se faire injecter.
« Les médecins ont reconnu que je peux faire une rechute et qu’il y a des risques de paralysie si je me fais inoculer. À ma grande surprise, je n’ai pas obtenu de papier attestant que je suis exemptée du vaccin. Ils m’ont conseillé de me faire injecter malgré tout. C’est comme si on me disait de braver les risques. Je me suis fait porte-parole des gens souffrant du même syndrome que moi. Ils ont peur de parler ouvertement, parce que la maladie est méconnue. Nous nous sentons comme des rejetés de la société, car nous n’avons pas de papier pour être exemptés du vaccin. Nous devons effectuer des tests PCR au coût de Rs 2 500 et ils sont valides pour sept jours uniquement. Parfois, nous sommes interdits d’accès à certains endroits lorsque nous informons que nous ne sommes pas vaccinés », déplore Pallavi.
Intervenant à ce propos, Geerish Soodhoo, responsable des plaintes au ministère de la Santé, explique que les médecins de l’Eligibility Board lui ont recommandé de faire le vaccin anti-Covid-19, car cela ne posera pas de problème par rapport à la maladie dont elle souffre. « Selon les informations obtenues au sein du ministère, les médecins ont conseillé à Pallavi de se faire immuniser, car il n’y a pas de contre-indication concernant la vaccination pour ceux souffrant de cette maladie. Nous pouvons toutefois considérer une nouvelle comparution de Pallavi face au Eligibility board », a conclu Geerish Soodhoo.
Selon les dernières informations, la prochaine comparution de Pallavi face au board est fixée au 12 novembre prochain. Suite à son intervention sur les ondes, l’avocate Priya Balgobin a accepté d’accompagner Pallavi pour sa deuxième comparution.
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