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Son époux Souvendra avoue l’avoir frappée et ébouillantée 

La victime.
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Lundi soir, Vilasha Sooriah a été retrouvée morte chez elle à Camp La Serpe, à Moka. La police a trouvé cette femme de 39 ans allongée dans son lit avec des traces de brûlures à la nuque. L’autopsie a attribué le décès à un « acute burn ». Son époux est passé aux aveux. 

«Mo madam laem li. Li inkonsian. » C’est ce qu’a lancé Souvendra Sooriah, 43 ans, de prime abord lorsque des policiers, mandés à son domicile après avoir été alertés à travers un appel anonyme, ont demandé à voir son épouse Vilasha. En entrant, les agents des forces de l’ordre n’ont pu que constater que cette femme de 39 ans avait déjà rendu l’âme. 

Le quadragénaire a immédiatement été arrêté. C’était dans la soirée du lundi 13 novembre 2023. Pressé de questions, il a fini par avouer qu’il a battu son épouse et qu’elle a perdu connaissance avant de l’ébouillanter. L’autopsie, pratiquée le mardi 14 novembre 2023 à la morgue de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo par le Dr Prem Chamane, a attribué le décès à un « acute burn ». Souvendra Sooriah a été présenté devant le tribunal de Moka mardi. Il est provisoirement inculpé de meurtre. 

Souvendra Sooriah a participé à une reconstitution mardi.
Souvendra Sooriah a participé à une reconstitution mardi. 

C’est vers 20h45 que le poste de police de Moka a été alerté à travers un appel anonyme. L’équipe du sergent Askoolum s’est immédiatement rendue au domicile de la défunte. Le suspect était présent. Il était, selon les agents, sous l’influence de l’alcool. S’il a tenté, dans un premier temps, de les convaincre que son épouse était toujours en vie et qu’elle était tout simplement inconsciente, il a finalement été contraint de leur donner accès à la maison. 

En entrant, ils ont trouvé le corps sans vie de Vilasha Sooriah dans un lit et recouvert d’un drap. Cette mère de deux garçons avait des traces de brûlures au niveau de la nuque. Après avoir jeté un coup d’œil aux dégâts sur les lieux, les policiers ont aussitôt privilégié la thèse du « foul-play » avant de réclamer l’assistance d’autres unités. La police scientifique a été mandée. L’époux a immédiatement été arrêté.

La Criminal Investigation Division de Moka a également interpellé trois proches du suspect qui étaient présents sur les lieux : un mineur de 17 ans, un individu de 20 ans et un homme de 43 ans. Ils ont tous nié leur implication dans l’agression de Vilasha Sooriah. Ils ont toutefois indiqué qu’ils ont entendu du bruit et que le couple s’est disputé lundi soir. Après avoir été auditionnés, ils ont été autorisés à partir. 

Reproches de son épouse

Interrogé à son tour, Souvendra Sooriah est passé aux aveux. Il a allégué qu’il ne pouvait plus supporter les reproches de son épouse qui l’accusait d’avoir ramené une autre femme dans la maison conjugale. Vilasha Sooriah aurait succombé après avoir reçu des coups lors d’une violente dispute. Le suspect a raconté qu’après l’avoir battue, elle a perdu connaissance et s’est écroulée. Selon ses dires, il l’a aspergée d’eau bouillante avant de l’abandonner à son sort dans une pièce de la maison. 

Le quadragénaire a participé à une reconstitution dans la journée de mardi. Il a indiqué aux enquêteurs l’endroit où le drame s’est produit. Il leur a montré comment il a lancé de l’eau bouillante sur son épouse au niveau de la nuque. Les agents ont trouvé le récipient utilisé pour bouillir de l’eau. 

Une voisine : « Si mo ti la, mo ti pou vinn tir li » 

Anita (prénom modifié), une voisine du couple, confie avec regret qu’elle n’était pas là ce jour-là. « Si mo ti la ek si mo ti tann lager, mo ti pou vinn tir li. Mo bien sagrin », se désole-t-elle. Elle ajoute qu’elle est intervenue à plusieurs reprises lorsque des disputes éclataient au sein du couple pour porter secours à Vilasha Sooriah. 

Elle raconte qu’elle connaît Souvendra Sooriah depuis qu’il est enfant. « So bann paran inn kit li. Li ti tro move », lâche-t-elle. Le suspect a ainsi été élevé par une tante, laquelle est décédée depuis un moment. Anita affirme qu’il agressait souvent sa défunte grand-mère et que cette dernière avait même subi une fracture au niveau des jambes. « Li ti pe bat so dadi. Li ti kas lipie so dadi. Mwa mo ti pe vinn tire », explique-t-elle. 

Poornima, la mère de la victime : « Li ti deza bril so lestoma ar dilo bwi » 

Poornima, la mère de Vilasha Sooriah, raconte que cela faisait un bout de temps déjà que sa fille était victime de violence domestique. « Komie fwa linn bat li. Linn bril li ar ‘Jalna’. Li ti deza bril so lestoma ar dilo bwi », relate-t-elle en larmes. Elle soutient qu’elle avait mis sa fille en garde contre cet homme. Mais selon ses dires, la jeune femme ne voulait pas abandonner le père de ses deux enfants.  

La peine de la Poornima est d’autant plus grande que sa fille a été battue puis brûlée la veille de Divali. « Linn bat li enn nwit. Linn met li deor dan lari », relate-t-elle avant d’ajouter que son gendre a ensuite enveloppé le corps de la jeune femme dans un drap avant de l’abandonner dans la maison.

Le couple se disputait souvent mais finissait par se réconcilier, selon un des fils 

Un des fils du couple a accepté de parler de l’affaire. Il se trouvait au travail quand cela s’est produit. « Mo pa ti lakaz. Mo ti pe fer ‘overtime’. Mo ti resevwar enn ‘call’, me mo tinn met mo telefonn lor silans. Se kan monn rant lakaz ek ki monn trouv lapolis devan laport ki monn kone kinn arive », lâche-t-il. Le jeune homme indique que ses parents se disputaient régulièrement mais qu’ils finissaient par se réconcilier. 

Anil : « Kan ti get so figir, ti trouve li gagn bate »

Dans le quartier, on affirme que le couple se disputait au quotidien. « Kan ti get so figir, ti trouve li ti gagn bate », lance Anil, un voisin. Une voisine soutient que Vilasha Sooriah était fréquemment battue : « Misie la ti pe ferm li deor lakaz. » Elle explique que la mère de famille semblait avoir peur et qu’elle marchait souvent dans la rue avec une paire de lunettes de soleil pour dissimuler les bleus qu’elle recevait à chaque fois qu’elle était battue. 

« Kan mo ti pe al pran dipin lindi matin, mo ti tann gran lager. Mo pa ti atann pou ariv sa », témoigne une autre voisine. Elle tient à lancer un message aux femmes battues : « Kan gagn bate, bizin aret sibir.  Enn sel kout kapav perdi lavi. Kite ale. Zordi se bann zanfan la ki pe soufer. »

 

 

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