Son bébé dans ses bras, une vendeuse attaquée par un voleur - Le malfrat : «Donn tou seki to ena, sinon mo pou pik twa ek to zanfan»

Elle a été la cible d’un voleur sans scrupule. Une jeune femme âgée de 25 ans, qui vend des légumes dans un petit bazar situé sur la route principale du village de Calebasses, dans le Nord de l’île, a frôlé le pire. Comme chaque jour, cette mère d’un nourrisson d’un an et demi se trouvait dans son commerce. Le lundi 14 octobre, elle a reçu la visite d’un client, Nooreddin Jaumally, un ami d’enfance de son époux. « Linn vini enn premie kout gramatin, ti ena klian, linn ale », explique l’époux. Dans l’après-midi, vers 14h30, il est revenu. 

« Linn dir li pou aste 10 liv tomat ek 10 liv patat » 

À cette heure de l’après-midi, la rue est déserte, et ce client s’est retrouvé seul face à la vendeuse. « Linn dir li pou aste 10 liv tomat ek 10 liv patat », raconte-t-il. La vendeuse a sorti son téléphone cellulaire pour calculer le prix de cet achat. Mais, sans crier gare, Nooreddin Jaumally a brandi une arme tranchante et menacé la vendeuse, sans défense, qui, à ce moment précis, tenait dans ses bras son nourrisson. « Tir tou seki to ena avek twa, donn-mwa, sinon mo pou pik twa avek to zanfan avek sa kanif-la », a-t-il lancé. 

Face à ces menaces et craignant le pire, la vendeuse s’est vue obligée de se plier aux demandes de ce malfaiteur présumé. « Pou separ mo zanfan, mo madam inn bizin donn li tou so bann zafer », dit le mari. Le malfrat s’est ainsi emparé de son téléphone cellulaire, d'une chaîne en or que portait la victime, ainsi que de la recette du jour, estimée à Rs 6 000. Son forfait accompli, il a ensuite quitté les lieux à bord d’une motocyclette. La victime, accompagnée de son époux, s’est précipitée au poste de police de Terre-Rouge, où elle a déposé plainte pour vol. Elle évalue ses pertes à Rs 76 000. 

Mo madam inn tromatize 

Depuis cette attaque, la vendeuse est toujours sous le choc. « Mo madam inn tromatize », avance l’époux. Ce dernier a dû installer des caméras de surveillance sur place. « De tanzantan, mo chek camera lor mo portab kan mo madam pe travay », indique-t-il. 

Saisie de cette enquête, la police a pu retracer le présumé voleur le lendemain de cette attaque à main armée grâce à des caméras Safe City. Les enquêteurs de la Criminal Investigation Division de Terre-Rouge, dirigée par l’inspecteur Forod, ont vite établi que Nooreddin Jaumally circulait à bord d’une motocyclette volée. Le 28 septembre, son oncle avait rapporté à la police que ce suspect avait volé son engin lors d’une visite à son domicile. 

Le mardi 15 octobre, des agents ont repéré la motocyclette dans les rues de Belle Vue Maurel. Diverses unités policières, notamment l’Emergency Response Service, la Quick Response Team et des limiers du poste de Rivière-du-Rempart, se sont mobilisés et ont ordonné au motocycliste de stopper. Mais ce dernier a ignoré les ordres et a accéléré, empruntant un chemin menant à un chantier dans un champ de canne. Une course-poursuite est déclenchée, et le motocycliste a perdu le contrôle de son engin avant de se retrouver à terre. Il a été blessé lors de cette chute, selon la police. Malgré cela, il a tenté de s’enfuir à pied, mais il est rapidement arrêté par les policiers. 

Soumis à un interrogatoire serré, Nooreddin Jaumally a avoué sa participation dans ces deux cas de vol. La police a récupéré la motocyclette volée. Blessé au moment de son arrestation, le suspect a été admis à l’hôpital du Nord. Il est également soupçonné d’être impliqué dans deux autres vols commis dans la capitale et dans l’Est de l’île.