Son allocation d’invalidité supprimée : elle juge sa pension de veuve insuffisante

Durant 25 ans, elle a touché une pension d’invalidité. Chantal N., âgée de 53 ans, souffre de plusieurs complications de santé : épilepsie, asthme, dépression. En novembre dernier, stupeur : sa pension est supprimée. Elle perçoit désormais une pension de réversion. Elle en juge le montant insuffisant car elle suit toujours des traitements à l’hôpital.

« Pourquoi a-t-on supprimé ma pension d’invalidité ? » se demande cette habitante de Cité-La-Cure. « C’est scandaleux de supprimer ainsi ma pension d’invalidité après 25 ans de bénéfice. J’ai perdu ma maison dans un incendie, ce qui m’a plongé dans une dépression. Je suis des traitements à l’hôpital psychiatrique de Beau-Bassin. Je souffre d’asthme, de crises épileptiques. Je ne peux travailler », confie-t-elle.

Chantal N. a perdu son époux, emporté par la maladie, en juin 2016. « Je percevais une pension d’invalidité. C’est en novembre 2016 qu’elle a été annulée, le Medical Board ayant conclu que mon invalidité est inférieure à 60 %. J’ai fait appel pour justifier mon cas, la Sécurité sociale m’a accordé une pension de veuve », souligne-t-elle. Bien que la somme soit équivalente à la pension d’invalidité, elle juge cette allocation insuffisante.

Une  fille sans emploi

« L’argent ne suffit pas : je dois prendre le bus pour suivre mes traitements à l’hôpital Brown-Séquard. J’ai mes factures du CEB et de la CWA. J’ai du mal à joindre les deux bouts. Je dois compter sur la générosité des voisins », indique Chantal N., qui dit vivre avec une fille de 24 ans qui est sans emploi.

Sollicité pour une réaction, Thakoorparsad Bhoyroo, commissaire adjoint à la Sécurité sociale, indique que c’est à la suite d’une décision prise par le Medical Board que la pension d’invalidité de Chantal a été supprimée. « La dame perçoit la pension de veuve, du même montant que sa précédente pension d’invalidité. Si sa fille avait moins de 23 ans et étudiait, elle aurait reçu une allocation supplémentaire, précise le commissaire adjoint. Chantal N. devra désormais dépenser judicieusement sa pension de réversion. »