«Smart Port-Louis»

Rs 52 milliards d’investissements, création de 12 000 jobs, des marchands ambulants régularisés et recasés, un réseau de transport vert, 2 000 places de parking, un centre-ville fermé au transport individuel, des « Cultural Art Districts »... Bref, la capitale totalement réinventée, intelligente, touristique et écologique. C’est le menu de l’ambitieux projet servi par les ministres Vishnu Lutchmeenaraidoo, Nando Bodha , Anwar Husnoo et l’architecte Gaëtan Siew. Il y a de quoi rêver ! Finalement, Maurice aura une capitale digne de ce nom, une ville dont elle peut être fière. Mais voilà, le rêve est tellement beau qu’on a peur qu’il bascule dans l’utopie. Que les choses soient claires : un tel projet est réalisable ! Il faut pour cela : des compétences, de la bonne volonté, la participation de tous et que le projet se poursuive en cas de changement de gouvernement d’ici 2020 – quand le Port-Louis « new look » sera complété, selon le plan présenté vendredi à la presse. Bref, beaucoup de conditions qui permettent d’avoir des appréhensions. Déjà que le seul problème des marchands ambulants n’a pu être résolu en plusieurs décennies et que la congestion routière demeure un souci au quotidien pour bien des Mauriciens depuis des lustres. Mais, tout est possible. Tout est faisable. Dubaï s’est construite en peu de temps. Bourg modeste et isolé du monde, situé en plein désert, Dubaï est devenue l’une des villes les plus vivantes au monde en un rien de temps. En route pour devenir la première destination du tourisme haut de gamme et un centre d’affaires incontournable, Dubaï est aujourd’hui une des villes qui comptent. Alors, pourquoi pas Port-Louis ? Capitale d’un pays aussi bien perdu au milieu de nulle part, la ville a également des atouts qui peuvent séduire d’éventuels investisseurs pour peu qu’on leur vende le produit dans un emballage attrayant. L’histoire retiendra que les villes portuaires ont toujours eu un énorme potentiel de développement. New York, Amsterdam, Marseille, Dubaï, Hambourg, Melbourne, Hong Kong,… les exemples ne manquent pas. Paradoxalement, notre atout phare est l’isolement du pays. Confetti au milieu de l’océan Indien, Maurice et son port sont situés à mi-chemin entre l’Asie et l’Afrique. Culturellement proche de l’un et de l’autre, c’est une aire de repos et de ravitaillement idéale. Vouloir faire le lien entre les deux peut certainement être une stratégie gagnante, si on s’y prend bien. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que Dubai World Ports, l’un des plus grands opérateurs mondiaux dans ce domaine, s’intéresse de très près au potentiel que le port mauricien peut offrir. Alors oui, le rêve peut devenir réalité.