L’annonce de la démission de sir Anerood Jugnauth comme Premier ministre et de la passation de pouvoir à son fils Pravind Jugnauth, leader du MSM, a provoqué une vague de réactions sur Radio Plus lors d’un plateau spécial animé par Nawaz Noorbux samedi soir 21 janvier.
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Quelques réactions :
Jocelyn Chan Low, historien et observateur politique :
«Sir Anerood Jugnauth a fait d’emblée son bilan en répondant aux critiques de ses adversaires. Il a même évoqué l’affaire BAI et le problème d’eau dans le pays. Il faut retenir qu’il a attaqué le PTr. En revanche, il n’a pas attaqué frontalement le MMM. Il faut noter aussi qu’il a laissé le soin à Pravind Jugnauth de nommer le prochain Cabinet ministériel.»
Shakeel Mohamed, chef de file du PTr à l’Assemblée nationale :
«L’annonce de sir Anerood Jugnauth n’est pas tant une surprise, mais il est temps que les électeurs prennent note et analysent les conséquences de leurs votes. Une grande majorité du gouvernement est choquée et étonnée par cette démission.
«La raison : aucune mention n’a été faite auparavant. La population n’est pas d’accord avec cette décision. En ce qu’il s’agit de la démission en bloc annoncée par la députée PMSD Aurore Perraud, puis relayée par le leader de l’Opposition Xavier-Luc Duval et le leader MMM Paul Bérenger, il faut consulter la population d’abord. Il faut penser aux conséquences.»
Ajay Gunness, secrétaire général du MMM :
«C’est un “hijacking” politique. Sir Anerood Jugnauth avait annoncé qu’il voulait sauver le pays, mais ce n’est pas le cas. Il a voulu sauver son fils Pravind Jugnauth. C’est une escroquerie politique. À aucun moment l’alliance Lepep n’a annoncé que sir Anerood Jugnauth ferait deux ans comme Premier ministre et son fils Pravind en ferait trois. Nous mènerons campagne contre cette passation de pouvoir.»
Eddy Boissézon, député et secrétaire général du Muvman liberater :
«C’est une décision prise en toute logique, comme c’est le cas dans les pays westministériens. Sir Anerood Jugnauth soumettra sa démission à la présidente de la République Ameenah Gurib-Fakim, et elle nommera le prochain Premier ministre.
«Certains émettent des critiques, mais ils n’évoquent pas cette défunte alliance PTr-MMM où Navin Ramgoolam devait prendre le pouvoir si elle avait remporté les législatives. Mais comme il n’a pas été élu, c’est Paul Bérenger qui a pris le poste de leader de l’Opposition. Où sont les critiques ?»
Sudesh Rughoobur, député MSM :
«Il était prévu que Pravind Jugnauth prenne le pouvoir. Aujourd’hui, la priorité est de consolider le gouvernement et relancer l’économie et de poursuivre la lutte contre le chômage. Le travail continue.»
Alan Ganoo, député et président du Mouvement patriotique :
«Il y a un désaccord dans la population. Nous sommes choqués par la vitesse, l’accélération et l’empressement de cette passation de pouvoir. Il faut une réflexion autour de l’idée d’une démission en bloc, car le gouvernement détient déjà la majorité à l’Assemblée nationale, mais pas une majorité de trois quarts.
«Au niveau du Mouvement patriotique, nous ne voulons pas déstabiliser le pays. C’est le bureau politique qui décidera de la marche à suivre.»
Ashok Subron, porte-parole de Rezistans ek Alternativ :
«C’est un coup d’État de palais qui est dangereux pour le pays. Au niveau de Rezistans ek Alternativ, nous maintenons que Pravind Jugnauth ne peut pas devenir Premier ministre, car sir Anerood Jugnauth n’a pas démissionné comme député, comme c’était le cas en 2003. C’est anticonstitutionnel».
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