L’alliance PTr/MMM/PMSD a commémoré le 189e anniversaire de l’Abolition de l’esclavage le jeudi 1er février 2024 à Mahébourg. Durant son intervention, Navin Ramgoolam a mis en garde Pravind Jugnauth, le menaçant de dévoiler des dossiers compromettants pour lui. Divers sujets d’actualité ont aussi été abordés. Les leaders de l’alliance ont souligné l’importance du devoir de mémoire.
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Le coup d’envoi des manifestations politiques de l’opposition parlementaire de cette année a été donné le jeudi 1er février 2024, dans le cadre de la commémoration de l’Abolition de l’esclavage à Maurice. Et c’est à Mahébourg que l’alliance, composée du Parti travailliste (PTr), du Mouvement militant mauricien (MMM) et du Parti mauricien social-démocrate (PMSD), a commémoré la mémoire des esclaves. Navin Ramgoolam a consacré une grande partie de son intervention à leur combat et aux conditions inhumaines qui leur avaient été imposées.
Mais il a aussi mais surtout lancé une sévère mise en garde à l’encontre de son adversaire direct, Pravind Jugnauth. « Taler to pou konn bann dosie nou pou tire lor twa. Kontign rode… » lui a-t-il lancé. Le leader du PTr s’est longuement appesanti sur les efforts déployés par son gouvernement à partir de 2005 auprès de l’United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (UNESCO) pour faire inscrire la montagne du Morne à la liste du patrimoine mondial.
« C’était une procédure longue durant laquelle plusieurs experts de l’UNESCO ont dû venir à Maurice afin d’examiner minutieusement notre requête. À l’époque, Armoogum Parsooramen était ambassadeur à l’UNESCO. Il a beaucoup travaillé sur ce dossier, tout comme mon ancien ministre, Mahen Gowressoo qui a travaillé d’arrache-pied », a-t-il dit.
Au même moment, un groupe d’investisseurs anglais avait approché le gouvernement pour réaliser un projet tombant sous l’Integrated Resort Scheme aux alentours du Morne. Ce projet, selon Navin Ramgoolam, allait générer des investissements directs étrangers sans précédent pour Maurice. Il a précisé que des personnalités, à l’instar du footballeur anglais David Beckham, avaient même décidé d’acheter un logement dans ce projet de luxe.
« Mo dir ou fran, monn tike. Ti ena presion pou donn zot permi », a concédé le leader des rouges. Il a cependant décidé d’attendre la décision de l’UNESCO avant d’envisager de donner un accord aux investisseurs anglais. « Ce ne sont pas ces investissements étrangers qui étaient les plus importants, mais de faire du Morne un patrimoine », a-t-il avancé.
Navin Ramgoolam a ajouté qu’en attendant, les pressions pour qu’il accède à la requête de ce groupe d’investisseurs étaient de plus en plus fortes. Il a fait référence à celles exercées par un ambassadeur anglais qui, selon lui, lui avait fait comprendre que si le dossier était rejeté, cela aurait des conséquences néfastes sur l’image de Maurice.
Le leader des rouges a révélé qu’il avait alors décidé de faire savoir aux Britanniques que leur requête au sujet du projet serait acceptée mais « subject to the decision of the UNESCO ». Au final, la demande des investisseurs a été rejetée car l’agence spécialisée des Nations unies avait établi qu’un tel projet compromettrait l’intégrité du site. Le groupe d’investisseurs avait réclamé des dommages de 80 millions de livres sterling au gouvernement mauricien de même qu’un terrain.
« Je me souviens que lors d’une réunion du Conseil des ministres à laquelle il était présent, Pravind Jugnauth m’avait dit qu’on n’avait pas le choix. Un de ses ministres avait dit la même chose. J’avais alors pris la décision de confier ce dossier à l’avocat Geoffrey Cox et il m’avait fait comprendre que les conditions que j’avais imposées allaient faire qu’on remporte cette affaire », a raconté Navin Ramgoolam. C’est plus tard, selon lui, qu’il a appris que le Mouvement socialiste militant (MSM) « ti pe negosye komision lor ledo esklav ». Il a ensuite lancé ceci : « Taler to pou konn bann dosie nou pou tire lor twa. Kontign rode… »
Commentant l’alliance entre le PTr, le MMM et le PMSD, Navin Ramgoolam a une fois de plus affirmé qu’il s’agit de trois partis qui sont nés dans le combat, « en comparaison avec le MSM qui est né dans le pouvoir et l’argent ». Il a ensuite dit : « Nous ne pouvons pas laisser notre liberté se faire confisquer par un clan. »
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