Marie Lourdes (prénom modifié), 55 ans, est une mère désemparée.
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Depuis de nombreuses années, elle dit vivre sous le joug de ses trois fils, tombés sous l’emprise de la drogue. Vol, agression et injures résument la vie de cette commerçante de Baie-du-Tombeau. Le 6 décembre, elle a été une énième fois volée puis agressée par l’un de ses fils.
« Mo pe rod enn lakaz pou mo ale. Mo nepli kapav », explique Marie Lourdes qui a attendu dix ans avant de devenir mère. « Je voulais tant avoir des enfants », lâche-t-elle, la voix remplie de regret.
Propriétaire d’une boutique, elle y passe la majeure partie de son temps. Cela fait dix ans que son époux a été emporté par la maladie. Du jour au lendemain, elle a eu trois fils à sa charge. « À l’époque, ils étaient âgés de 10, 12 et 13 ans », explique-t-elle.
C’est seule qu’elle a élevé ses enfants. Elle est parvenue à les faire étudier. « Pourtant, ils n’ont pas reçu une mauvaise éducation. Deux ont eu la possibilité de passer leur School Certificate », dit-elle. Mais par la suite, les choses ont commencé à aller de travers pour elle.
« Ils ont commencé à avoir de mauvaises fréquentations. Ils se sont laissés tenter par la drogue », indique-t-elle. C’est ainsi que sa vie a commencé à devenir un véritable calvaire.
« Lartik komanss disparet dan laboutik ». Marie Lourdes ayant pris connaissance des agissements de ses fils a tenté de les raisonner. « Zot vinn violan. Zot zour mwa devan dimoun », ajoute-t-elle.
Lorsque le stock du commerce ne suffit pas, c’est la maison que les enfants pillent. « Je ne peux plus avoir le moindre bijou dans la maison. Ils ont tout pris pour les vendre », raconte-t-elle. Las de cette situation, elle les a dénoncés à la police. « Zot pa kontan kan mo al la polis », poursuit-elle.
Protection order
« Mo gran garson tir kouto ek moi. Li menass mwa. Linn mem deza donn mwa enn kout dan mo lizie ». Pour éviter d’autres vols, elle a dû mettre des barreaux dans sa réserve et dans sa boutique. « J’ai mis des verrous à ma porte, mais ils les ont fait sauter pour pouvoir me demander de l’argent », dit-elle.
Elle a demandé un ordre de protection. Mais celui-ci est arrivée à terme et ne semble pas avoir freiné leur attitude. Le 6 décembre, alors que Marie Lourdes est dans sa boutique, vers 7 heures, son fils aîné lui demande de lui remettre Rs 40. « Je lui ai dit que je n’avais pas cette somme. À 8 heures, il m’a à nouveau réclamé de l’argent. Il a eu la même réponse. Il y avait une livraison de boisson gazeuse par la suite. J’ai mis mon sac qui contenait Rs 1 500 sur le comptoir. Sa mem ena pou travay », fait-elle remarquer.
Cependant, en une fraction de seconde, son sac avait disparu. « C’est en ne voyant pas le sac que j’ai réalisé mon erreur. J’ai vu mon fils partir en vitesse », relate Marie Lourdes qui l’a suivi. Elle lui a réclamé l’argent. « Je lui ai fait les poches et j’ai eu Rs 500. Il m’a dit que cet argent lui appartenait. Il venait de se procurer sa dose », poursuit-elle.
Son fils lui aurait ensuite donné un coup de poing à l’estomac et elle s’est rendue au poste de police de la localité pour porter plainte pour vol. Le fils a été arrêté. « J’ai un problème au cœur. Je n’en peux plus. Il ne reste plus rien à vendre dans cette boutique. J’ai d’énormes retards dans le paiement de mes factures. Comment vais-je pouvoir continuer ? » demande-t-elle. « Le tribunal a fixé le montant de la caution de mon fils et c’est moi qui dois trouver l’argent. Mais je n’en ai pas. Arive mo ferm lizie ki zot pou fer », fait-elle ressortir.
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