Globalement, l’industrie des services financiers est restée endurante. D’une part, le pays garde un certain avantage sur le marché indien sur la restructuration des dettes et, d’autre part, les investissements en Afrique transitant par Maurice sont en nette croissance. C’est ce qu’a déclaré Sudhir Sesungkur, ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance, à l’issue d’une rencontre avec une délégation de haut niveau du Fonds Monétaire International dépêchée à Maurice dans le cadre des discussions autour de l’élaboration de l’Article IV concernant le secteur des services financiers.
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Le secteur du Global Business est très compétitif au niveau international. Un des concurrents le plus sérieux est Singapour. «Nous avons évalué la situation. Des membres de la délégation ont soulevé certaines questions sur la solidité de ce secteur. Notre position est très claire à ce sujet, surtout que le dernier bulletin des statistiques sur six mois de la Banque de réserve de l’Inde indique que le Singapour a raflé le plus gros flux d’investissements en direction de la Grande-Péninsule. C’est dans la logique des choses avec le démantèlement du traité de non-double imposition indo-mauricien qui était à notre avantage en matière d’arbitrage fiscal.
J’ai expliqué au FMI que notre analyse est différente, car Maurice reste cependant le deuxième plus grand investisseur en Inde. Certes, les nouveaux investissements transitent désormais par Singapour. Il y a encore des investisseurs étrangers qui utilisent notre centre financier pour effectuer des placements en Inde. Au départ, les craintes suggéraient que beaucoup d’investisseurs allaient quitter notre juridiction. Elles se sont avérées inexactes. Nous estimons, par ailleurs, que nous avons toujours un solide avantage dans la filière de la restructuration des dettes. C’est un marché plus important que des investissements dans des titres boursiers indiens», a-t-il expliqué.
Sudhir Sesungkur a avancé qu’avant la révision du traité fiscal, les gains dans la revente des actions étaient taxés à Maurice. À l’issue de la modification de cette convention, c’est désormais l’Inde qui s’accorde l’imposition. C’est l’avantage qu’a perdu Maurice. « En revanche, en ce qui concerne la restructuration des dettes, nous préservons l’avantage fiscal. Nous avons un gros travail à faire pour développer cette filière de façon plus importante et d’en faire la promotion auprès des investisseurs ».
Il a ajouté qu’il y a eu une croissance de 19% sur le marché africain en matière de flux financiers passant par le centre financier mauricien. Globalement, le nombre d’entités de Global Business ne cesse d’augmenter. « Cela ne veut pas dire que je suis satisfait avec la présente situation, mais on a pu préserver notre position, car le secteur démontre de la résilience. Il y a toujours de la création d’emplois, de sociétés, de richesses et de dépôts effectués par les entités de Global Business. La stratégie de diversification de marché sur l’Afrique commence à porter ses fruits. Mais on ne néglige pas pour autant le marché indien. Si demain il y a un bond, un bumper crop dans ce secteur, ce sera possible si on se repositionne correctement sur le marché indien », a affirmé le ministre.
La délégation du FMI est menée par Mahvash Qureshi, Mission Chief et comprend Torsten Wezel, Senior Economist, Financial Sector and Systemic Risks ; Lennart Erickson, Senior Economist, Fiscal and Monetary Sectors ; Sandesh Dhungana, Economist, Real Estate Sector et Salifou Issoufou, Economist External Sector.
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