L’hôpital privé de Moka dispose des atouts nécessaires pour être converti en centre hospitalier universitaire. Tel est le constat de Dominique Noiré, expert du Centre national d’expertise hospitalière de France.
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La possibilité de transformer l’hôpital Apollo Bramwell en un centre hospitalier Universitaire (CHU) a été évoquée pour la première fois en juillet 2015. Les Special Administrators et la Financial Services Commission étudiaient ce « Plan B », n’ayant pas reçu d’offres satisfaisantes pour la reprise de cet hôpital, jadis le fleuron du groupe BAI. Le mois suivant, soit en août 2015, le Centre National d’expertise hospitalière (CNEH) a été appelé à effectuer un rapport d’expertise sur les conditions de fonctionnement de l’hôpital Apollo Bramwell. Intitulé « Mission courte d’expertise de l’hôpital Apollo-Bramwell – Rapport Final », il a été réalisé du 10 au 14 août 2015. Selon les conclusions de ce rapport d’une dizaine de pages, « Apollo dispose d’atouts pour être labellisé CHU par le gouvernement mauricien ». Pour réaliser un CHU à Maurice, indique l’expert du CNEH, Dominique Noiré, il faudrait un engagement conjoint de financement des pays africains. « Concernant la création d’un CHU assurant la formation des médecins à Maurice dans l’intégralité du cursus, avec des partenariats CHU Bordeaux/et ou Descartes, je préconise de définir quels seraient les pays africains intéressés et d’accord pour un engagement conjoint de financement de la structure CHU sur Maurice ».
Structure de recherche
Dominique Noiré ajoute qu’un partenariat avec la Réunion pourrait être une alternative. Le CHU ne devra pas non plus se contenter de former des étudiants mauriciens uniquement. Il faudrait, selon le rapport, attirer des étrangers, surtout ceux des pays africains. « L’intérêt de réaliser un CHU me semble devoir s’inscrire dans une démarche plus large que l’île Maurice et être élargie à une formation pour d’autres pays africains ». L’expert français préconise, dans un premier temps, d’accueillir une structure de recherche et à étendre le champ de formation de l’école paramédicale (école des cadres) réalisable à court-terme. D’ailleurs, souligne le rapport, Apollo Bramwell avait été contacté par un promoteur de recherche clinique, Cap Research, impliqué dans le dépistage précoce sur l’hépatite C, le diabète, le HIV, pour servir de centre d’accueil des patients et accessoirement d’accueil des bureaux de la société.
200 employés de trop
L’hôpital Apollo Bramwell en chiffres (2014)
- Admissions: 12 055
- Journées: 28 493
- Taux d’occupation: 53,83%
- Durée moyenne de séjour (DMS): 2,34
- Consultations: 23 519
- Passages aux urgences: 14 000
[row custom_class=""][/row] Ou encore, à travers des réformes structurelles à expertiser, soit le mode de financement de l’hôpital, car posant des questions politiques dépassant le cas d’Apollo. Ainsi, Dominique Noiré estime que la question du CHU « ne peut être traitée sans une réflexion avec les pays susceptibles d’être partenaires ». [row custom_class=""][/row]
Points forts:
- L’établissement, ouvert il y a six ans, dispose d’équipements médicaux relativement récents et adaptés à des conditions de prise en charge optimisée en fonction des pathologies traitées.
Le bâtiment est récent et opérationnel.
Il répond aux normes de sécurité et dispose des installations techniques nécessaires pour réaliser dans des conditions de sécurité et de confort, la prise en charge des patients (ascenseurs en nombre suffisant avec circuit propre/sale/climatisation/sécurité incendie/surveillance centralisée/gaz et fluides médicaux/ eau osmosée/traitements des eaux/incinération des déchets/chambres froides/…). Il dispose d’un parc informatique et d’un système d’information (par ex : transfert d’image/dossier médical) et de communication interne très performant avec un fort potentiel d’extension d’exploitation.
Sous réserve d’une vérification plus fine et exhaustive des taux de vétusté des principaux équipements et du détail de l’état du bâti (par exemple l’étanchéité des terrasses) et des installations techniques (par exemple les ascenseurs), on peut considérer que la modernité de la structure, les équipements lourds (médicaux/non médicaux) et le système d’information constituent un atout important et fait de l’hôpital Apollo un outil opérationnel performant qu’il importe de pérenniser ;
- la qualité de la prise en charge (certification Joint Commission International) et des services proposés à la population (urgences/officine de ville) ;
- l’existence de médecins qualifiés et des équipes soignantes maîtrisant les techniques de soins de pointe ;
- une souplesse d’utilisation des lits (pas de lit dédié à une discipline) permettant d’adapter l’offre au type de demande de soins ;
- un potentiel de développement important en termes capacitaire et en personnels disponibles ;
- la qualité des conditions d’hospitalisation (100 chambres individuelles / 145 lits) ;
- Une information très détaillée sur le plan financier et en compatibilité analytique (sous réserve d’en vérifier la fiabilité) et ;
- l’existence d’une école de d’infirmiers.
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Points faibles:
- Une situation financière très dégradée.
Le compte administratif 2014 présente une situation déficitaire pour l’exercice 2014 de l’ordre de 440 millions, soit 49% (charges : 1,3 milliards/ProduitsL 884 millions).
Le compte administratif anticipé 2015 peut être évalué à 1,2 milliards de charges pour 730 millions de produit soit un déficit prévisionnel de 566 millions (77%) supérieur de 126 millions au déficit 2014 (+ 20%)
La dégradation de la situation, sensible à partir du mois d’avril, résulte en grande partie de la chute des recettes (- 154 millions) non compensée par la réduction des charges (-28 millions);
- absence d’une véritable politique de maintenance durant six ans, avec pour résultante un taux d’obsolescence des équipements et de vieillissement des équipements techniques générateur de pannes lourdes en coût de réparation et en perte de recettes d’activités ;
- des procédures lourdes (facturation/exigences liées au contrôle qualité Joint Commission International) très consommatrices en temps de travail sans garanties de résultats satisfaisants ;
- une politique anarchique de négociation des contrats de salaires pour certaines catégories ;
- un surdimensionnement ou mauvaise utilisation de locaux compte tenu du niveau d’activité (ex : le nombre de boxe de consultation par rapport au nombre de consultations réalisées par an) et/ou de l’utilisation réalisée (ex : suite présidentielle) ;
- un état du bilan à clarifier compte tenu du rachat par l’État des murs et des équipements, du positionnement du Holding BAHEL, de la situation de la dette (prêt de BA Investissement de 200 millions), des encours de leasing (142 millions) et des fonds propres dus au Bramer Property fund (311 millions) ;
- une productivité insuffisante de services (ex : service du business développement) ;
- des activités peu rentables (La DAF dispose d’un tableau de palmarès significatif) et/ou proposant une offre de soin dont l’utilité pour la population mauricienne pose question (chirurgie plastique) et ;
- des services concédés coûteux (laboratoire/cuisine)
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