Les négociations entre les Independent Power Producers et le Central Electricity Board autour du renouvellement des contrats donnent lieu à un véritable duel entre le privé et le ministère des Services publics. Ce dernier veut mettre un terme à la mainmise des IPP sur le secteur énergétique.
La guerre contre les Independent Power Producers (IPP) est déclarée. Du moins au niveau du ministère des Services publics. Les récents développements et des déclarations du ministre de l’Energie et des services publics laissent apparaître une certaine animosité et un désir de tourner un nouveau chapitre pour le secteur énergétique du pays. Il y a eu d’abord, dès la rentrée parlementaire, cette déclaration d’Ivan Collendavelloo à une question parlementaire du député de l’opposition, Rajesh Bhagwan. « N’oublions pas que le contrat des IPP va prendre fin dans quelques mois ou dans un ou deux ans.
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Nous savons ce qui se passe, je ne veux pas jeter de l’huile sur le feu pour le moment », avait-il répondu. Il y a, en deuxième lieu, eu une nouvelle déclaration du ministre Collendavelloo, à Amaury à l’occasion de l’inauguration du grid-scale battery energy storage system où il a parlé des lobbies anti-Liquefied Natural Gas (LNG) ainsi que de l’augmentation conséquente de l’utilisation du charbon par les unités productrices d’énergie électrique. Elle est passée de 200 000 à 800 000 tonnes, entre 2000 et 2018.
Fin à la mainmise
Une source proche du dossier des IPP au ministère de l’Énergie et des services publics laisse entendre qu’Ivan Collendavelloo est déterminé à mettre fin à la mainmise des IPP sur le secteur énergétique. On apprend aussi que le ministère des Services publics, a, ces dernières semaines, fournis plusieurs renseignements au bureau du Premier ministre pour démontrer à quel point le pays a été l’otage des IPP depuis les années 2000 et que cette situation n’a que trop duré. Et selon une source proche d’Ivan Collendavelloo, le nouveau chapitre énergétique du pays doit passer par le LNG. « Si ce projet entre en opération, le pays sortira gagnant, car cela va considérablement réduire la dépendance du pays sur le charbon », explique cette source. La dépendance de Maurice sur le charbon est considérée comme étant un fardeau financier.
La facture des IPP concernant l’achat du charbon est réglée par le Central Electricity Board (CEB). « Selon les clauses du contrat, ce sont les IPP qui doivent s’approvisionner en termes de charbon, mais c’est le CEB qui doit passer à la caisse », explique une source au niveau du CEB. « Nous sommes obligés de nous adapter au prix du marché. Entre 2000 et 2018, le prix du charbon est passé de 40 à 80 dollars la tonne et nous avons, au cours de certaines années, dû payer jusqu’à 100 dollars la tonne», ajoute cette source. C’est donc une somme environnant les Rs 2 milliards que le CEB s’engage à verser aux IPP pour l’achat du charbon.
Par ailleurs, en ce qu’il s’agit des négociations qui ont été entreprises entre le CEB et les IPP depuis le début de cette année, le message a été on ne peut plus clair au niveau du ministère de tutelle. « Les termes du contrat qui sera négocié ne seront pas autant avantageux pour les IPP. »
Le Défi Plus, a tenté de solliciter plusieurs représentants des IPP afin d’obtenir leurs commentaires sur ce dossier, notamment Terra, Médine ou encore Omnicane. Du côté de Terra et de Médine, on nous fait comprendre qu’ils ne seraient pas en mesure de commenter dans l’immédiat. Jacques d’Unienville, Chief Executive Officer d’Omnicane, a, lui, indiqué qu’il ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet.
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