Secteur en essor : 737 tonnes de thé produites en six mois

Questions à… Asvin Bokhoree, CEO de La Chartreuse : «Le manque de main-d’oeuvre risque de freiner la croissance du secteur»

Les statistiques indiquent que la production de thé est passée de 598 tonnes à 737 tonnes. Peut-on dire que l’avenir de ce secteur est assuré ?
Le thé, surtout vanillé, étant très apprécié des Mauriciens, c’est sûr que l’avenir de ce secteur est assuré. Cela se vérifie par une hausse graduelle de la demande sur le marché local. De plus, on constate aussi que la reprise de l’industrie touristique a stimulé davantage la consommation de thé.

Quel est le volume au niveau de la consommation de thé sur le marché local ?
 D’après les chiffres disponibles au 30 juin 2023, la consommation de thé sur le marché local tourne autour de 1 600 tonnes métriques et comme je l’ai dit, la demande est en hausse.

Quid du marché de l’exportation ?
  Après un certain recul au niveau de l’exportation suivant une baisse de la production de thé en 2022, on constate heureusement, cette année, une reprise au niveau de l’exportation. Ce qui est de bon augure. 

Quels sont les principaux marchés pour le thé mauricien ?
 Le thé mauricien est grandement apprécié par la diaspora mauricienne dans plusieurs pays, principalement au Canada, en France, en Grande-Bretagne et en Australie, entre autres. Il y a aussi une grosse demande au niveau de La Réunion. De plus, on étudie actuellement la possibilité de trouver des « Niche Markets » notamment en Europe pour notre thé qui est unique au monde. 

Quels sont les principaux défis qui guettent ce secteur ?
Notre principal souci, d’ailleurs pour l’ensemble du secteur agricole, est le manque aigu de main-d’œuvre. Ce qui affecte principalement le secteur théier, car nous avons besoin des travailleurs pour faire la cueillette des feuilles de thé au quotidien. Ce qui me préoccupe davantage, c’est que ce manque de main-d’œuvre peut freiner la croissance dans ce secteur. On fait tout notre possible pour trouver de la main-d’œuvre sur le marché local, mais sans succès. Je ne pense pas que c’est une question d’argent, car nous offrons un salaire au-delà de ce qui est prescrit par la loi. Cependant, tous nos efforts restent vains.

D’où votre demande pour des travailleurs étrangers ?
Certes, on a fait une demande auprès des autorités pour l’importation de travailleurs étrangers, mais malheureusement on bute sur des procédures longues et très contraignantes. D’où mon appel pour qu’il y ait plus de flexibilité pour ce qui est l’importation de la main-d’œuvre étrangère pour travailler dans le secteur agricole.