Scènes de vie: comment trouver le bonheur ?

Il « réside en nous », estimait le révérend John B. Sheerin. Pour Kafka, il « supprime la vieillesse ». En même temps, selon un proverbe, il « fuit celui qui le cherche ». D’où la raison que Nietzsche trouvait qu’il « est une femme ». Le bonheur est à ce point complexe, qu’il est presque indéfinissable. Ce qu’on sait, en revanche, c’est que l’homme est à sa recherche depuis les temps immémoriaux. C’est ce qui constitue ce fameux bonheur qui change au fil du temps.  D’ailleurs, en 1839, Benjamin Delessert publiait son « guide du bonheur » où il indiquait qu’on « ne fait son bonheur qu’en s’occupant de celui des autres ». Comment être heureux aujourd’hui ? Où trouver le bonheur ? En quoi se compose-t-il ? Telles sont les principales questions que l’émission Scènes de vie, sur Radio Plus, a posées au Life Coach Bruneau Woomed mardi. « La conception du bonheur est individuelle », répond-il. Évoquant une étude faite récemment chez les jeunes à l’étranger, il a indiqué qu’à une question (De quoi avez-vous besoin pour être heureux ?), 80 % ont répondu la richesse et 50 % la notoriété. « Tous ceux qui sont riches et qui vivent dans la gloire sont-ils heureux ? On sait tous que nombre de vedettes, qui ne manquent de rien, sont malheureuses », fait ressortir le Life Coach.

Donner un sens à sa vie

Alors, comment définir le bonheur ? La meilleure façon de comprendre ce concept, souligne Bruneau Woomed, c’est de penser à ses antonymes (contraires) : tristesse, frustration, insatisfaction, mécontentement. Le Life Coach évoque une autre étude, effectuée par Harvard Adult Group, étalée sur 75 ans. La vie de 700 personnes a été passée à la loupe. Parmi, plusieurs sont décédés durant l’étude. « Certains  avaient accompli beaucoup de choses. D’autres, en revanche, ont sombré dans la dépression ou sont devenus alcooliques. Les chercheurs se sont penchés sur les ingrédients ayant pu les rendre heureux. Ils ont remarqué que le rapport avec autrui était un facteur essentiel. C’est-à-dire que ceux qui étaient en relation avec le plus grand nombre de personnes étaient les plus heureux dans la vie. En fait, pour trouver le bonheur, il faut apprendre à donner un sens à sa vie. Le problème, c’est que nous n’y réfléchissons qu’à partir d’un certain âge. Ce n’est certainement pas à 20 ans que nous allons y accorder de l’importance », indique Bruneau Woomed. C’est la raison pour laquelle, selon lui, beaucoup de gens d’un certain âge se lancent dans « une quête spirituelle pour trouver leur mission » sur Terre. « Il est essentiel de donner un sens à sa vie si l’on veut être heureux », souligne le Life Coach, qui raconte avoir été surpris de rencontrer, lors d’une causerie dans le Sud, des ménagères qui se disaient stressées. « On est tenté de croire que des personnes qui ne travaillent pas n’ont pas de stress. Sauf que j’ai compris plus tard qu’elles se posaient des questions sur le sens de leur vie étant donné que leurs enfants ont grandi. Si on ne sait pas ce qu’on veut, on est frustré et donc malheureux », estime le Life Coach.  Et de préciser que « le bonheur est en fait en soi ». Encore faut-il savoir le chercher !

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Vijay Ramanjooloo psychologue: « Les difficultés font partie de la vie »

Nous avons tendance à croire que certaines personnes n’ont aucun problème et qu’elles sont toujours heureuses. Or, tout le monde a ses soucis, précise le psychologue Vijay Ramanjooloo. « Difficultés et conflits font partie de la vie. C’est illusoire de penser que certains sont tout le temps heureux », souligne-t-il. Il indique qu’il faut distinguer entre bonheur et plaisir. Le bonheur, dit-il, est un état émanant d’un processus ou d’une construction. Le plaisir, selon lui, est éphémère, immédiat, passager et ponctuel. « Grâce aux conflits et aux difficultés, certains ont découvert un aspect d’eux-mêmes qu’ils ignoraient, notamment leur capacité à rebondir », indique-t-il. Pour le psychologue, « il n’y a pas de recette magique » pour trouver le bonheur. « Ce que je peux conseiller aux gens, c’est de ne pas chercher dans les objets ou facteurs externes. Le bonheur se trouve à l’intérieur de soi. Et il faut apprendre à gérer ses frustrations et ses émotions », ajoute-t-il.

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71e sur l’indice du bonheur

Il existe un rapport sur l’indice du bonheur. Alain Jeannot, travailleur social qui s’intéresse au concept du bonheur, nous parle du dernier rapport, datant de 2015: « La Suisse est en tête du peloton. Maurice est à la 71e place, sur 150 pays. Parmi les éléments pris en considération pour calculer l’indice du bonheur : le support social, l’espérance de vie, la liberté, la générosité, la perception de la corruption. Le classement de Maurice n’est guère réjouissant. Mais je suis persuadé que les choses vont s’améliorer. Gardons espoir ! »