Législatives 2024

[Satiriquement Vôtre] L’huile rend le PM glissant

À quelques jours des élections, le Premier ministre sortant Pravind Jugnauth pensait avoir tout prévu : des promesses bien huilées, des discours bien ficelés et un plan infaillible pour séduire les électeurs. Mais un adversaire inattendu a fait déraper son joli plan : la hausse des prix. Et surtout l’huile. Oui, l’huile, ce pilier de la cuisine mauricienne, est devenue le véritable candidat surpris de la campagne, laissant l’Alliance Lepep sur une pente… glissante.

Les prix s’envolent : l’huile devient une denrée presque précieuse, et chaque goutte représente une menace pour le portefeuille des citoyens. Les gâteaux piments, les samoussas, et même le vénérable dholl puri sont à la merci de cette flambée. L’Alliance du Changement, principale alliance de l’opposition, n’a qu’à se frotter les mains. Enfin, elle a un allié de poids : une inflation qui se charge de rappeler au peuple, avec chaque ticket de caisse, que la vie sous le gouvernement de Pravind coûte cher. La campagne de l’opposition est devenue une affaire de prix de l’huile, et ils n’ont même pas eu besoin de la faire frire.

En réponse, Pravind Jugnauth tente de garder l’équilibre. Face aux opérateurs économiques qu’il accuse de « faire de la politique », il est monté au créneau. Dans un discours aussi épicé qu’un massala bien dosé, il a averti : « Mo lans zot enn avertisman. Zot pe rod fer politik. Zot pe rod rant dan politik. Na pa vinn badine ar mwa. Na pa vinn badine ar lepep. » Dans sa vision, ces opérateurs deviennent des « chamchas », de simples serviteurs de l’opposition qui, armés de leurs bouteilles d’huile, auraient comploté pour lui faire perdre pied.

Quant au peuple, il reste spectateur impuissant de cette comédie où l’économie se mêle à la politique dans une bataille aux allures de cuisine interne. Doit-on alors voter en pensant au prix du dholl puri ou en écoutant les mises en garde du Premier ministre ? L’huile, cette discrète héroïne des fourneaux, est-elle devenue le baromètre de la justice sociale ? Dans cette farce électorale, le verdict s’annonce piquant : le peuple saura-t-il dissocier le goût amer de l’inflation de ses choix dans l’urne ?

Ainsi va la campagne, où l’huile glisse et fait trébucher les certitudes. Les urnes n’ont peut-être jamais été aussi bien huilées… ou aussi glissantes.

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