Santé publique : les maladies cardiaques sont la première cause de mortalité

En 2022, les affections du système circulatoire, en particulier les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux, ont entraîné 4 377 décès. Ces troubles ont été la principale cause de mortalité, représentant ainsi 34,8 % du total des décès enregistrés. Les Drs Sunil Guness et Dhanesswur Choonee insistent sur l’importance de prendre en considération cette problématique.

Les maladies du système circulatoire figurent parmi les principales causes de décès à Maurice. Sur les 12 581 décès enregistrés en 2022, 4 377 étaient attribués à ces maladies, ce qui équivaut à 34,8 % du taux de mortalité total. Les maladies endocriniennes, nutritionnelles et métaboliques, principalement le diabète, ont été la deuxième cause de décès, avec 2 737 cas, soit 21,8 %, comme l’indique le Health Statistics Report 2022. Parmi ces 4 377 décès, plus de la moitié (60,2 %) étaient dus aux maladies cardiaques, tandis que 22,6 % étaient liés aux accidents vasculaires cérébraux.

Les maladies du système circulatoire englobent divers organes, comme le cœur, le cerveau, les reins et les membres inférieurs, impliquant ainsi l’ensemble du système artériel du corps humain, explique le Dr Sunil Guness, chirurgien cardiaque et directeur du Cardiac Centre de Pamplemousses. Maurice, souligne-t-il, présente un taux élevé de diabète, d’hypertension artérielle, de tabagisme et d’obésité, ce qui expose les artères à une maladie générale connue sous le nom d’athérosclérose. Celle-ci se développe lorsque des substances telles que le cholestérol, le calcium et des composés inflammatoires s’accumulent dans les artères, provoquant leur obstruction. Plusieurs facteurs de risque, tels que l’hypertension artérielle, le tabagisme, le diabète, le stress, l’obésité et le manque d’activité physique, favorisent son développement. 

Les patients diabétiques peuvent développer des problèmes cardiaques, une insuffisance rénale nécessitant parfois une dialyse, et même des problèmes artériels graves pouvant entraîner des amputations. « Il existe plusieurs types de maladies potentielles associées aux maladies du système circulatoire, notamment les infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux, entre autres », indique le Dr Guness.
De son côté, le Dr Dhanesswur Choonee, consultant en endocrinologie au ministère de la Santé, explique que les maladies non transmissibles (MNT) représentent un fardeau mondial et peuvent avoir une composante génétique. Les enfants de parents atteints de MNT ont un risque plus élevé de développer la maladie et doivent surveiller leur alimentation, faire des exercices, éviter l’alcool et le tabac. De plus, de nombreuses personnes ont du mal à modifier leur régime alimentaire, allant à l’encontre des recommandations. « Au lieu de manger légèrement le soir, nombreux sont ceux qui consomment un repas copieux le soir, sans voir le temps de brûler cette énergie avant de se coucher, ce qui peut causer une accumulation », explique-t-il. C’est mieux de prendre un bon petit-déjeuner le matin, manger un peu moins à midi et prendre un repas plus léger le soir. 

De plus, le surmenage, avec des emplois multiples ou de longues heures de travail, limite le repos et l’exercice, contribuant aux MNT, selon le Dr Choonee, qui considère que les statiques mondiales et locales sont sous-estimées. Beaucoup de gens se soignent dans le privé et ne sont donc pas comptabilisés dans les statistiques du ministère de la Santé. Parfois, les gens ignorent leurs problèmes de santé jusqu’à ce qu’ils s’aggravent et nécessitent des soins médicaux.

Les deux docteurs insistent sur l’importance de la prévention, notamment en adaptant une bonne alimentation et en gérant les MNT, notamment l’obésité et le taux de cholestérol LDL élevé, afin de prévenir l’athérosclérose. Le Dr Guness rappelle que le défi de changer ses habitudes alimentaires n’est pas unique à Maurice. De nombreux pays font face à des problèmes similaires.

Causes de décès selon la classification internationales des maladies (ICD-10)