Salaires et privilèges - Rs 175 millions : le coût des députés additionnels

D’après la proposition de réforme électorale du gouvernement, l’Assemblée nationale sera constituée de 81 à 85 députés. La moyenne des salaires et des privilèges des députés additionnels (entre 11 et 15) oscillera autour de Rs 35 millions par an et Rs 175 millions pour un mandat de cinq ans.

Entre 11 et 15 parlementaires additionnels. Cette hausse de densité dans l’hémicycle interviendra dans l’éventualité de la mise en application de la réforme électorale proposée par le gouvernement. Quel sera le coût pour les contribuables ?

Actuellement, pour un député, l’État dépense environ Rs 200 000 par mois, Rs 2,6 millions par an et ainsi Rs 13 millions pour un mandat de cinq ans. Chaque mois, l’État verse environ Rs 150 000 à un député comme salaire et privilèges. Il faut souligner que la totalité n’entre pas dans la poche de l’élu du peuple. En sus de son salaire (dit allocation) de Rs 69 000, il reçoit comme une Facilities Allowance (Rs 24 000), une Petrol Allowance (Rs 18 000), une Entertainment Allowance (Rs 13 000) et une Duty Allowance (Rs 8 000). Sans compter que l’État lui verse Rs 13 000 pour un Clerk et Rs 7 500 pour un chauffeur. En sus de cela, dès qu’il est élu, il a droit à une voiture hors-taxe. Sans compter les dépenses administratives au Parlement.

Ainsi, si le nombre de députés est augmenté par 11, le coût s’élèvera à Rs 28,6 millions par an et Rs 143 millions pour un mandat de cinq ans. Dans l’éventualité de 15 députés additionnels, le coût s’élèvera à Rs 39 millions par an et Rs 195 millions pour un mandat de cinq ans.

Un Parliamentary Private Secretary (PPS) reçoit mensuellement environ Rs 250 000, contre Rs 350 000 à un ministre, Rs 370 000 à un vice-Premier ministre, Rs 390 000 au Premier ministre adjoint et Rs 500 000 au Premier ministre.

La révision à la hausse du nombre de députés fait débat. Reza Issack, ancien PPS, se pose des questions : « Pour quoi faire ? Y a-t-il urgence ? Cela servira à quoi ? À ne pas froisser certaines susceptibilités et à rassurer différentes communautés ? Ne laissons pas nos appréhensions corrompre notre intelligence et fausser nos calculs. 70 députés pour 1,3 million d’habitants, c’est suffisant. Plus de députés, c’est aussi puiser plus d’argent du porte-monnaie du contribuable. Pour être juste, il faut redessiner, contrebalancer nos circonscriptions et inventer une formule qui garantit la paix sociale. »

De son côté, Dharam Gokhool, ancien ministre, juge exagéré d’augmenter le nombre de députés par 16 au minimum. « Dans le cadre de la RP, cela aurait dû être moindre. Que quelques sièges pour faire la balance. Déjà, la proportion de nos députés par rapport à la population est relativement élevée », précise-t-il.

À son avis, on aurait dû revoir le rôle des députés. « En dehors des travaux parlementaires et des réunions des comités au sein desquels ils siègent, nos députés ne font pas grand-chose. J’estime qu’on aurait dû les utiliser à bon escient auprès des ministres. Un député serait attaché à un ministre, avec des tâches spécifiques à temps partiel. Cela allègerait le fardeau des ministres », propose-t-il.