SAJ au Morne: «Attention aux autres formes d’esclavage»

Pour le PM, l’abolition de l’esclavage n’est pas qu’une date, mais le rejet d’un système qui a bafoué la dignité humaine et les valeurs de nos « gran dimoun ». Il met cependant en garde contre « d’autres formes d’esclavage ». C’est sur la plage publique du Morne qu’ont eu lieu les célébrations officielles marquant le 181e anniversaire de l’Abolition de l’Esclavage. Dépôt de gerbes, discours des dignitaires et spectacle culturel étaient à l’agenda. Les personnalités, dont la vice-Présidente Monique Ohsan-Bellepeau (Ameenah Gurib-Fakim étant en mission), étaient présentes. Dans son discours, le Premier ministre a souligné l’importance de « reconnaître l’histoire de notre pays ». Selon lui, les esclaves n’ont pas seulement subi, mais ont aussi fait preuve de résistance. Ce qui a donné naissance au marronnage. « La montagne du Morne est tout un symbole de la résistance des esclaves… Ils ont préféré mettre fin à leur vie que de subir », déclare sir Anerood Jugnauth, qui souligne que la reconnaissance du Morne et de l’Aapravasi Ghat comme patrimoines mondiaux est « la preuve » tangible que l’histoire de notre pays est unique.

Éducation et formation

SAJ a également salué les efforts des membres de la communauté créole.  « Je compte sur vous pour continuer à agir en patriotes. De tout temps j’ai cru dans le partage équitable du gâteau national. Je peux vous dire que mon gouvernement est déterminé à combattre la pauvreté ». Le gouvernement, dit-il, a beaucoup oeuvré pour améliorer le pouvoir d’achat et désormais, l’accent est mis sur l’éducation et la formation. Selon le chef du gouvernement, « le pays est en marche vers une nouvelle destinée et cette année est cruciale ». SAJ a expliqué que le redécollage économique est la priorité de son gouvernement. Il insiste que s’il « faut s’inspirer du passé » et ne pas commettre les mêmes erreurs du passé, il faut « néanmoins faire attention à d’autres formes d’esclavage », comme la drogue, l’alcoolisme et les jeux de hasard. Xavier-Luc Duval est, lui, d’avis qu’il ne faut pas être l’esclave du passé. « Maurice a fait un bon bout de chemin. Il reste du chemin à faire », affirme le Premier ministre adjoint, qui précise que le « gouvernement a la responsabilité de construire un pays sans discrimination aucune ». Il salue la communauté créole « qui a fait beaucoup d’efforts ». Il s’est attardé sur les réalisations du gouvernement. « Tout est gratuit à Maurice au niveau de la protection sociale. Des médecins étrangers viennent chez nous pour prodiguer des soins. La pension de vieillesse a augmenté. C’est une grande chose », souligne-t-il. Xavier-Luc Duval a énuméré une série des mesures prises par le gouvernement pour venir en aide aux familles se trouvant au bas de l’échelle. Il promet que le plan Marshall et le salaire minimal seront une réalité pour l’éradication de la pauvreté à Maurice.

Musée et ségatorium

Xavier-Luc Duval a de plus fait part du projet de convertir l’ancien hôpital militaire à Port-Louis en un musée de l’esclavage. Concernant les artistes qui font parler d’eux en ce moment, il dit qu’ils ont son soutien. « Nous avons tous vécu la souffrance des artistes. Je leur ai promis toutes les dispositions nécessaires. Tous les Mauriciens sont interpellés par ce problème », promet le Premier ministre adjoint. Le ministre des Arts et de la Culture explique, de son côté, qu’on ne peut « rectifier ni corriger ce qui s’est passé », mais que « notre responsabilité consiste à voir les choses au-delà de nos différences ». Dan Baboo a, d’autre part, annoncé que plusieurs projets verront le jour, dont un musée de marronnage à Le Morne ou encore la mise sur pied d’un ségatorium.  

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XLD: « Un GM pas prisonnier des lobbies »

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"10166","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-16657","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Abolition de l\u2019Esclavage"}}]] Xavier-Luc Duval a souligné qu’il est « fier d’appartenir à un gouvernement qui n’est pas prisonnier des lobbies ». Selon lui, le fait que les membres du gouvernement Lepep ne prennent pas la parole lors des cérémonies religieuses a aidé à « assainir la situation ».

SAJ fait les éloges de Bérenger

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"10167","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-16658","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Abolition de l\u2019Esclavage"}}]] Le PM a affirmé que c’est son gouvernement qui avait amendé la Public Holidays Act 2001 pour décréter le 1er février jour férié. SAJ n’a pas manqué de prononcer quelques mots flatteurs à l’égard de Paul Bérenger, à l’époque le no 2 du GM. « Je dois dire en toute justesse que le leader de l’Opposition a eu à l’époque une contribution dans cette décision. Je lui avais confié la responsabilité de présider un Select Committee pour étudier toute la question et venir avec des recommandations. »

Le leader de l’Opposition s’en va

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"10168","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-16662","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Abolition de l\u2019Esclavage"}}]] L’année dernière, Paul Bérenger avait quitté la cérémonie pendant que le chef du gouvernement prononçait son discours. Cette année, il est parti après le dépôt des gerbes. Contacté par Radio Plus, il explique qu’il « n’assiste plus » aux discours prévus à cette cérémonie, car il n’est pas d’accord avec l’arrangement protocolaire.

Baboo et son attachée de presse

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"10169","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-16659","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Abolition de l\u2019Esclavage"}}]] Le ministre des Arts et de la Culture a une attachée de presse. Il l’a présentée aux journalistes, lundi, lors de la cérémonie officielle de l’Abolition de l’Esclavage. Mais elle n’a pas voulu indiquer son nom, se présentant comme Pooja « tout simplement ».

Messe à St-Benoît

« Les chaînes de la discrimination à l’égard des créoles sont toujours là, même si elles ne sont pas forcément visibles. Il appartient à chacun d’user de ses talents pour se libérer de ces emprises afin de pouvoir se mettre debout et avancer ». C’est ce qu’a soutenu le père Alain Romaine dans son homélie lors de la messe organisée en la chapelle St-Benoît, Tamarin. Pour le père Romaine, les descendants d’esclaves « renferment en eux des talents que Dieu lui-même leur a donné ». Il les a exhortés à les utiliser pour prendre leur destin en main.