Sa vie bascule après une lourde chute - Noah, 19 ans : «Je veux être comme les jeunes de mon âge»

Noah Manal se trouve actuellement en Inde où il a subi une délicate intervention. Sa vie a basculé lorsqu’il a fait une lourde chute sur son lieu de travail, il y a presque deux ans. Il rêve de reprendre le cours de sa vie.

«Je veux reprendre le travail et être comme les jeunes de mon âge… » C’est le cri du cœur du jeune Noah Manal, 19 ans. Le 14 mai 2023, cela fera deux ans que sa vie a basculé. Victime de graves complications de santé à la suite d’une lourde chute sur son lieu de travail, il se trouve actuellement en Inde pour des traitements. Et il a besoin d’aide.

Vendredi 14 mai 2021. Noah Manal a 17 ans. Benjamin d’une fratrie de sept, il se rend sur son lieu de travail, un site de construction où il exerce comme maçon. Selon sa mère, Marie Sheila Manal, qui est âgée de 50 ans, lorsque le drame s’est produit, les ouvriers sur le chantier s’apprêtaient à couler la dalle. « À l’endroit où Noah se trouvait, les plaques se sont avancées et il a été victime d’une lourde chute du deuxième étage. »

Il n’en sortira malheureusement pas indemne. L’adolescent est transporté d’urgence à l’hôpital de Mahébourg, avant d’être transféré à l’hôpital Jawaharlal Nehru de Rose-Belle. Victime d’une fracture du crâne, Noah Manal doit subir une intervention. « Comme son état s’aggravait, il a dû être plongé dans un coma qui a duré douze jours », relate avec peine sa mère.

Lorsque le garçon reprend connaissance, la mère de famille pense dans un premier temps qu’il a échappé au pire. Sa joie sera de courte durée. Quelques jours à peine après qu’il a rouvert les yeux, Noah Manal est victime d’une septicémie. 

« Il a été transféré à l’hôpital Victoria de Candos. Il a sombré une nouvelle fois dans le coma », fait savoir Marie Sheila Manal. Un coma qui durera trois semaines, les pires de la vie de la mère de famille. Sauf que mère et fils ne sont pas au bout de leurs peines. Car l’adolescent doit subir une trachéostomie pour lui permettre de respirer normalement. Il passera trois mois à l’hôpital.

En janvier 2022, le médecin diagnostique à Noah Manal un « Tracheal Stenosis », c’est-à-dire l’apparition d’une grosseur dans le tube respiratoire. Cela l’empêche de respirer normalement. La famille est désemparée. 

Elle l’est davantage lorsque, un mois après, soit le 10 février, on leur apprend que Noah Manal devra se rendre en Inde pour une opération. Selon Marie Sheila Manal, le médecin les aurait informés que cette chirurgie était trop délicate pour être effectuée à Maurice. 

C’est difficile pour nous de trouver les fonds nécessaires. Son père travaille comme menuisier et le travail ne marche pas tout le temps, il est pensionné»

« Cela a été un choc pour nous, surtout pour moi, car c’est un enfant qui a besoin qu’on s’occupe constamment de lui en raison de son état de santé. Entre-temps, on a dû se préparer à un éventuel départ vers la Grande péninsule, ses traitements n’étant pas disponibles à Maurice », dit Marie Sheila Manal. 

Le cas de son fils, poursuit-elle, a été discuté devant le board médical du ministère de la Santé pour déterminer son éligibilité à une aide du gouvernement. Il a finalement pu obtenir une subvention de Rs 800 000. « Il devait d’abord aller à Chennai car il n’y avait pas de vol direct pour Mumbai. Noah devait aussi être accompagné par un médecin, car il était sous oxygène », soutient-elle. 

Le temps que les procédures administratives soient finalisées, ce n’est que le 22 septembre 2022 que Noah Manal prend enfin l’avion pour l’Inde. Mais rien ne se passe comme prévu. Douze jours après son départ, le voilà de retour à Maurice sans avoir pu subir l’intervention. La raison étant qu’à l’hôpital Apollo, on lui a diagnostiqué une infection à la gorge.

« La décision a alors été prise de rentrer pour traiter son infection à la gorge. Au cas contraire les fonds auraient été épuisés parce que les traitements auraient coûté cher », précise Marie Sheila Manal. D’ailleurs, rien que pour ces 12 jours, Rs 285 000 ont été utilisées de l’allocation de Rs 800 000.

Une fois l’infection traitée, le jeune homme remet le cap sur la Grande péninsule le 17 décembre 2022. Il est cette fois-ci accompagnée de sa sœur. L’argent pour les billets d’avion est puisé des Rs 515 000 restantes. Une fois à Mumbai, le 22 décembre le jeune peut enfin se faire opérer et subit une greffe. Il passe six jours en soins intensifs. 

Nouveau coup dur : le 27 décembre, l’hôpital Apollo les informe que l’argent n’est pas suffisant. La famille sollicite alors des proches et l’entourage pour emprunter de l’argent. En parallèle, des démarches sont entamées auprès des Casernes centrales pour obtenir un permis de collecte afin de rassembler la somme nécessaire. 

Marie Sheila Manal ne sait plus où donner de la tête. « Les dépenses sont nombreuses, ce n’est pas évident. Il faut s’acquitter des frais médicaux, mais aussi s’assurer qu’ils ont de quoi vivre », dit-elle. 

Deux mois après son opération, Noah Manal regagne petit à petit des forces. Il a même pu recommencer à faire quelques pas. Il doit toutefois rester en Inde pour ses traitements et le suivi médical. « C’est difficile pour nous de trouver les fonds nécessaires. Son père travaille comme menuisier et le travail ne marche pas tout le temps, il est pensionné. » 

Mais Marie Sheila Manal refuse de baisser les bras. Noah, souligne-t-elle, nourrit le rêve d’être autonome à nouveau. « Il veut se construire une chambre et être autonome une fois rétabli et aussi s’acheter une moto », révèle-t-elle.