Être rond et bien en chair n’est pas une tare. Pendant des décennies les magazines de mode et les sites Internet dédiés nous ont présenté comme modèles de beauté la femme svelte à l’allure de mannequin et l’homme musclé aux tablettes de chocolat. Ils ont canonisé cet attribut au point de l’enfouir dans l’imaginaire collectif. Mais les femmes aux formes généreuses et les hommes avec un embonpoint prennent peu à peu le pouvoir de la séduction, en imposant une nouvelle tendance... tout en rondeur.
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Fini le stress des kilos en trop, des bourrelets et des poignées d’amour… L’heure de la revanche a sonné pour les ronds. Alors que de grands couturiers, comme Karl Lagerfeld, font l’apologie de la minceur, les femmes et les hommes aux formes généreuses sont déterminés à faire taire les stéréotypes. Ils se rebellent, s’affirment et s’affichent sans complexes. Les émissions de télévision, comme « Belle toute nue » et « Ronde et bien dans sa peau », mettant en lumière les femmes pulpeuses se multiplient. Sans compter les concours de beauté grandes tailles.
Dans le cas des femmes par exemple, la meilleure ambassadrice des rondes est la chanteuse Adèle. Dans « la société du paraître » avec des critères établis, les femmes sont aujourd’hui épanouies et bien dans leur corps ainsi que dans leur esprit. Elles assument leurs rondeurs. Pour elles, ne pas correspondre au standard de beauté imposé dans les magazines n’est plus un frein à leur développement.
Idées préconçues
Qu’elles soient mères de famille, jeunes diplômées, grands-mères ou chefs d’entreprise, elles ont appris à se soustraire des stéréotypes péjoratifs imposés par la société. Leurs cuisses se touchent, leurs bras épais et leurs fesses rebondies… Tous ces défauts, qui sont en fait des atouts, font d’elles des femmes fortes et déterminées. Il leur arrive même de faire tourner des têtes sur leur passage. Les moqueries sont secondaires et les jugements primitifs. Cette confiance en soi les rend plus belles.
La définition de la beauté est futile car elle est différente pour chacun d’entre nous. Par ailleurs, la discrimination a pris fin avec le choix d’assumer ce qu’on est et d’en être fier. Les femmes aux formes généreuses ont fait disparaître les idées préconçues. L’heure de la révolution a sonné. La discrimination prend fin dès qu’elles choisissent d’assumer ce qu’elles sont. Et elles sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses à le faire. Elles sont de plus en nombreuses à s’accepter telles qu’elles sont. Une affaire rondement menée...
Amiirah Hosenbux, diététicienne : «Attention toutefois au surpoids»
Amiirah Hosenbux, diététicienne à l’hôpital Wellkin, souligne l’importance d’une bonne alimentation. Elle ajoute que les principes alimentaires chez l’enfant sont souvent les mêmes qui continuent durant l’adolescence et qui deviennent difficiles à modifier plus tard. « On conseille aux parents d’adopter une meilleure hygiène alimentaire et de l’inculquer à leurs enfants dès leur plus jeune âge. Il ne faut pas rater le petit-déjeuner et le déjeuner », souligne-t-elle.
Elle martèle qu’avoir un poids idéal reste une priorité pour la santé et le bien-être général. Outre le poids, il y a l’aspect psychologique dont il faut tenir compte. « Une personne trop souvent critiquée sur son poids ou qui se sent mal dans sa peau peut finir par développer des complexes. Il est important de se rappeler que chaque personne a un métabolisme différent, de même qu’une routine et un besoin d’énergie différents », affirme la diététicienne.
D’où l’importance, dit-elle, de privilégier six à huit heures de sommeil chaque nuit. Le fait de pratiquer une activité sportive régulièrement permet aussi de mieux gérer le besoin d’aller vers la malbouffe. « Même si on suit un régime contraignant, on peut se faire plaisir de temps en temps en évitant toutefois les abus. La discipline alimentaire reste le mot clé », conclut Amiirah Hosenbux.
Témoignages
Arielle : «Je m’aime comme je suis»
Arielle Grenade est une maman de 34 ans qui est bien dans sa peau. Ses rondeurs n’ont jamais constitué un obstacle pour elle car elle s’assume pleinement. « Je m’aime comme je suis. Je me sens bien ainsi. Je suis ‘boul-boul’ depuis que je suis enfant. Je pense que cela m’a aidée à forger mon caractère et à ne pas être complexée », raconte-t-elle.
Elle estime que toutes les femmes sont belles et féminines à leur façon. Arielle est convaincue que la société devrait accepter les gens qui ont des formes au lieu de les juger. « Il n’y a aucun mal à avoir des courbes. Le regard des gens devrait changer car ce n’est pas une fatalité d’avoir quelques formes. Bien au contraire, il faut le percevoir comme un avantage voire un atout de séduction », explique-t-elle.
Balayant d’un revers de la main tous les préjugés, Arielle Grenade confie qu’elle est une femme comblée. « C’est sûr que l’envie de maigrir me traverse parfois l’esprit mais au final je ne le fais pas car je me sens bien comme je suis. Je n’ai pas de complexes », conclut la mère de famille.
Kévin : «On m’appelait Tekwa à l’école»
« Quand je suis né je pesais quatre kilos. à l’école maternelle on m’appelait « Ti Touk ». à l’école primaire on m’appelait « Tekwa » et au collège simplement « Gros ». Ce sont des souvenirs douloureux. Mais je me dis que c’est le passé », se remémore Kévin, âgé de 27 ans.
Pendant toute son enfance il a été jugé sur son apparence. Il se rappelle ces moments douloureux où il rentrait de l’école en larmes, après avoir été victime des brimades de ses camarades de classe. « Je me rappelle la jeunesse perturbante que j’ai eue. J’ai essayé plusieurs régimes. à un moment je ne mangeais presque plus. J’évitais de sortir. Dans ces moments-là, je n’avais pas de grand soutien, si ce n’est celui de mes parents », raconte l’habitant de Quatre-Bornes.
Le jeune homme a eu un déclic lorsque sa mère est tombée malade. « Je faisais une dépression à cause de mon poids. Je n’avais pas de copine. Ma vie était devenue un calvaire. Je n’arrivais pas à gérer le regard des autres. En voyant ma mère malade, je me suis rendu compte que je n’avais pas le droit de sombrer. Ma souffrance était bien peu comparée à celle que vivait ma mère. Je jouis d’une bonne santé. Je suis libre de mes mouvements. Je mange à ma faim. Dès cet instant, j’ai décidé de me reprendre en main et d’arrêter de me plaindre de mon poids car la question était secondaire », explique Kévin.
Leena Soobrayen, psychologue : «On a tous une histoire avec notre corps»
Il y a plusieurs signes avant-coureurs qui permettent de dire si une personne est mal dans sa peau. « Elle se renferme sur elle-même, elle ne parle que de son poids, elle est rongée d’inquiétudes, elle a peur de la nourriture, elle prend trop à cœur l’avis des autres à son sujet. C’est un appel à l’aide », soutient Leena Soobrayen, psychologue.
Trouver le juste équilibre est fondamental. « Il faut d’abord s’aimer et s’accepter pour ce qu’on est. On a tous des compétences et de la valeur », explique la psychologue. Le fait de suivre une thérapie peut être bénéfique à certaines personnes. « En parler permet à la personne de trouver les solutions adéquates. Car souvent les gens veulent des résultats rapides sans passer par les étapes les plus dures. Mais ils doivent faire preuve de patience », souligne Leena Soobrayen.
L’apologie de la rondeur
Pleins feux sur Tara Lynn, un mannequin de 27 ans. Mensurations : 1 mètre 70 pour un tour de taille de 48. On ne parle que d’elle en ce moment. Le magazine ELLE en a même fait la couverture de son numéro Spécial Rondes. La jeune femme aux yeux magnifiques et à la bouille craquante affiche ses formes sans complexes et tout en élégance. Elle prend la pause en mettant ses formes en valeur.
Autre campagne Spéciale Rondes : la publicité de Dove où on voit des femmes en sous-vêtements s’afficher au naturel avec leurs formes et leurs défauts. La pub a fait un énorme buzz dès sa sortie il y a plus d’un an.
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