La demande britannique d’extension du délai pour fixer une date pour la restitution du contrôle des Chagos à Maurice est-il un signe positif ? C’est l’interprétation que font certains à l’Hôtel du gouvernement.
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Sir Anerood Jugnauth avait accordé jusqu’à minuit 30 juin, au gouvernement britannique pour lui indiquer à quelle date il comptait restituer l’archipel à Maurice. En cas de non-respect de l’ultimatum, SAJ menace de saisir la Cour internationale de justice pour un avis consultatif. Or, jeudi, Jonathan Drew, haut-commissaire britannique à Maurice, a téléphoné au Bureau du Premier ministre pour demander que l’ultimatum soit étendu de « quelques jours », le Premier ministre britannique, David Cameron, étant trop pris par le dossier Brexit. SAJ a accepté d’accorder un sursis d’une semaine « en guise de bonne foi ». Le Royaume-Uni avait jusqu’à jeudi minuit pour faire connaitre sa position. Jusqu’ici, les Britanniques ne reconnaissaient pas la souveraineté de Maurice sur l’archipel. Puis, les États-Unis sont entrés dans la danse à travers un communiqué conjoint USA/ Grande-Bretagne émis le 24 juin. Les deux puissances déploraient l’intention de SAJ de saisir la Cour internationale de justice et précisaient que « ni le Royaume-Uni ni les États-Unis d’Amérique ne reconnaissent la revendication de souveraineté de la République de Maurice sur ce territoire ». Toutefois, ils soulignent que « le Royaume-Uni s’est engagé à céder Maurice lorsque Diego Garcia ne sera plus utilisé pour des raisons de défense ». Le bail des États-Unis sur Diego Garcia expire en décembre 2016. Il a été renouvelé pour 20 ans. La base américaine restera donc opérationnelle jusqu’en 2036. Brandissant la menace de « dommages dans les relations bilatérales » entre Maurice et le tandem États-Unis/Royaume-Uni si Maurice se tournait vers la Cour internationale, ces derniers s’attendaient à un fléchissement du gouvernement. À tort. Non seulement SAJ n’a pas changé de position, mais lors d’une rencontre avec Patrick F. Kennedy, sous-secrétaire pour la gestion au Département d’État des USA, et Neil Wigan, directeur Afrique au ministère des Affaires étrangères de Grande-Bretagne, SAJ a indiqué que la posture des deux puissances est « hostile et totalement inacceptable » et que la démarche de Maurice est « légitime » et ne doit pas être perçue comme un acte malveillant.
Revers juridique pour les Chagossiens Les Chagossiens, qui souhaitaient revoir leurs îles natales, ont subi un revers mercredi avec le rejet de l’appel logé par Olivier Bancoult, président du Groupe Réfugiés Chagos devant la Cour suprême britannique. Les Chagossiens comptent riposter. « Nous ne désespérons pas, nous attendons la décision du gouvernement sur le projet pilote de relogement sur les Chagos », indique Allen Vincatassin, président du gouvernement provisoire de Diego Garcia et des îles Chagos. Alan Ganoo plaide pour l’unité opposition - gouvernement L’ultimatum lancé par SAJ au Royaume-Uni sur le dossier Chagos a été commenté par le Mouvement patriotique (MP), face à la presse hier. Alan Ganoo, président du MP a déploré le « caractère méprisant et menaçant » du communiqué conjoint États-Unis/Royaume-Uni. Il a exhorté le gouvernement et l’opposition à rester unis sur la question de souveraineté sur les Chagos. « Nous avons une bataille diplomatique devant l’ONU et avons réclamé la création d’un comité interparlementaire sur les implications du Brexit ».
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