Live News

Recensement des électeurs : Il faudra une approche globale, affirme le PM

« Toute tentative pour amender la loi pour que des ‘Commonwealth citizens’, ayant vécu à Maurice pendant un minimum de cinq ans, ne soient pas autorisés à s’enregistrer comme des électeurs doit être soigneusement examinée. » C’est ce qu’a fait ressortir Pravind Jugnauth, ce mardi 17 mai. Le Premier ministre (PM) répondait à la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, Xavier Luc Duval, à l’Assemblée nationale. PNQ qui était axée sur l’enregistrement des électeurs auprès de la Commission électorale.

Publicité

« En décembre 2015, le leader de l'opposition, qui était alors vice-Premier ministre, présidait lui-même le comité ministériel sur la réforme électorale. Il a même présenté un premier rapport le 1er avril 2016 avec neuf recommandations sur plusieurs aspects de notre système électoral. Il aurait pu saisir cette opportunité pour faire des recommandations sur cet aspect particulier de l'enregistrement des citoyens du Commonwealth résidant à Maurice en tant qu'électeurs », a lancé le PM à l’égard de Xavier-Luc Duval. 

La réplique du leader de l’opposition ne s’est pas fait attendre. « Suite aux vives inquiétudes, voire des anomalies découvertes aux dernières élections, il n’y a aucune volonté politique pour apporter des améliorations. Les pays comme l’Inde, les Seychelles, les Maldives, l’Afrique du Sud entre autres ne laissent pas les étrangers voter dans leurs élections générales. Pourquoi Maurice ne suit pas l’exemple de ces pays ? », a déclaré Xavier Luc Duval. Et d’ajouter : « Nous avons quelque 30 000 travailleurs étrangers qui sont pauvres, donc sujets à être influencés ou achetés. Ils sont vulnérables. (…) Je demande au gouvernement à ce que seuls les étrangers qui ont cinq ans de résidence à Maurice puissent voter ». 

Pour Pravind Jugnauth, les « inquiétudes » sont plutôt de la part de l’opposition et non pas de la population. « Des parties de l’opposition ont entré des pétitions en cour avec toutes sortes d’allégations contre la Commission électorale. Celle-ci est une institution indépendante qui contribue énormément pour que Maurice soit reconnu comme un pays démocratique, mais également pour que le processus électoral adopté soit reconnu largement dans le monde. 

« Parlant des ‘anomalies’, nous avons la preuve sur des pétitions qui ont été purement rejetées par la cour, car les allégations sont frivoles. (…) Sur une caisse de savon, ils (Ndlr : certains membres de l’opposition) peuvent dire n’importe quoi. Mais, en Cour suprême, ils ne peuvent pas dire n’importe quoi. Il y a un juge qui va écouter les arguments et analyser les preuves », rétorque le PM. 

‘Point of order’ du député Uteem 

Suivant la déclaration du PM, le député du Mouvement militant mauricien, Reza Uteem, a soulevé un ‘point of order’. Le député mauve a rappelé Pravind Jugnauth qu’il ne peut pas commenter sur la question des ‘pétitions électorales’, car il y a deux pétitions électorales qui sont toujours en cours et qui portent de sérieuses allégations. « L’honorable Uteem prend des points qui sont sans fondement. Soit il ne comprend rien soit il fait des commentaires pour interrompre. Je suis en train de parler des cas où la cour a rejeté des pétitions électorales. Ces cas ont été déjà jugés », réplique Pravind Jugnauth.

« Que le door-to-door canvassing soit aboli » 

Autre point soulevé par le leader de l’opposition, le recensement porte-à-porte. Xavier-Luc Duval estime que cette méthode est dépassée. « Avec l’arrivée des technologies, le système ‘door-to-door canvassing’ est aboli dans plusieurs pays du monde. Bref, il est important de moderniser nos lois. Il faut appliquer le rapport de Sachs Commission de 2002 », suggère le leader de l’opposition. 

Proposition qui a été contestée par le PM. « Au contraire, le door-to-door canvassing donne plus de possibilité pour capter le maximum de gens qui sont éligibles pour être enregistrés sur la liste des électeurs », précise-t-il. 

« Institution d’un ‘Select Committee’ » 

En ce qu’il s’agit des anomalies relevées sur la liste des électeurs, Xavier-Luc Duval se dit en faveur de la mise sur pied d’un ‘Select Committee’. Pravind Jugnauth ne s’est pas prononcé sur cette demande même s’il se dit ouvert à des suggestions. 

Le chef du gouvernement soutient qu’il faudra une approche globale sur toute la question de recensement des électeurs. Et d’ajouter qu’il faut voir quelles sont les raisons derrière une baisse du nombre des électeurs sur la liste depuis quelques années.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !