Interview

Rashid Imrith, président de la FSSP: «Le Budget 2016-2017 doit être un tournant pour le pays»

Le président de la Fédération des syndicats du secteur public (FSSP) souhaite que le ministre des Finances Pravind Jugnauth donne dans son prochain Grand oral les moyens nécessaires  à la Fonction publique pour la concrétisation de la Vision 2030 du Premier ministre.

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Qu’attendez-vous du Budget 2016-2017 ? En premier lieu, je pense que le Grand argentier Pravind Jugnauth doit s’inspirer de la Vision 2030 du Premier ministre et donner les moyens nécessaires à la Fonction publique pour que le pays atteigne les objectifs  fixés.  Il y a le développement de l’économie bleue, l’énergie renouvelable  et le développement durable, entre autres.   Comme l’a précisé sir Anerood Jugnauth, le pays compte beaucoup sur les fonctionnaires pour la réalisation du plan gouvernemental. Que pensez-vous de la Vision 2030 de SAJ ? Je pense sincèrement que ce  plan ambitieux est voué à l’échec, sans une unité spéciale pour travailler uniquement sur  des projets à long et moyen termes. Ce n’est un secret pour personne que depuis la disparition du ministère du Plan en 2006, les projets de développement ont beaucoup souffert. Cela dit, je pense que le gouvernement doit mettre en place un Strategic Policy  & Planning Department pour prendre la relève du défunt ministère du Plan. Ce nouveau département, qui sera placé sous la tutelle du Bureau du Premier ministre, devra recruter les fonctionnaires qui faisaient partie  de ce ministère. Je dirais même que l’avenir du pays et du gouvernement de l’Alliance Lepep dépend de ce nouveau département. Le Budget 2016-2017 doit être un tournant pour le pays et redonner espoir à la population. Êtes-vous satisfait  de la mise en œuvre des mesures annoncées pour la Fonction publique dans le dernier budget ? Là, je suis vraiment déçu. Le gouvernement avait promis la création de 8 000 emplois dans la Fonction publique, mais, malheureusement, tel n’a pas été le cas. Outre ces recrutements, il faut ajouter les quelque 1 500 fonctionnaires qui partent à la retraite chaque année et qu’il faut remplacer. Je pense que sans une refonte en profondeur de la Public Service Commission et la Disciplined Forces Service Commission, cet objectif ne sera jamais atteint. J’ai proposé qu’il y ait trois commissions séparées : Education Sector Service Commission, Health Sector Service Commission et General Service Sector Commission. Et cela pour s’occuper des recrutements, mais, malheureusement, je pense qu’il y a réticence de la part des autorités. Le manque de personnel influe-t-il négativement sur les services offerts par la Fonction publique ? Dans son rapport, le directeur de l’Audit ne cesse de faire remarquer que le manque d’effectif dans la Fonction publique a un impact négatif sur le service. Pour moi, le plus grave, c’est qu’avec le manque de fonctionnaires, toutes les procédures ne sont  pas suivies. Des inspecteurs du travail ont limité le nombre d’inspections. Je souhaite que le ministre des Finances prenne des mesures en vue d’un recrutement massif dans la Fonction publique. La « lourde bureaucratie » de la Fonction publique est souvent décriée. Vos commentaires ? Certes, les détracteurs de la Fonction publique  ne cessent de dénoncer ce qu’ils appellent une lourde  bureaucratie, mais  ils ne vous diront pas que cette bureaucratie est aussi source de bonne gouvernance et d’accountability. Contrairement au secteur privé, la Fonction publique doit rendre compte de chaque sou dépensé car c’est de l’argent public dont il s’agit. Elle est redevable au parlement, au Bureau de l’Audit et au Public Accounts Committee. Je dois reconnaître que la bureaucratie dans la Fonction publique est un mal nécessaire.  Mais avec l’informatisation, certains services  deviendront plus rapides.

 

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