D’importantes faiblesses dans la gestion énergétique à Maurice sont soulignées dans le rapport de la firme britannique Maxwell Stamp PLC, déposé à l’Assemblée nationale mardi. Les services de cette firme ont été retenus par l’Energy Efficiency Management Office placé sous la tutelle du ministère des Services publics en juin 2015.
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Incohérences décelées
« La gestion énergétique du ministère des Services publics est toujours aussi incohérente. » Les experts soutiennent en effet que ce ministère n’arrive pas à intégrer les énergies renouvelables dans sa politique énergétique. Les consultants soulignent aussi que le ministère souffre d’un manque de personnel, tout en précisant qu’il n’y a que quatre professionnels qui sont responsables de la politique ainsi que de la gestion énergétique et du secteur de l’eau. Les procédures administratives constituent également une difficulté. Elle mènent bien souvent à des retards et ne facilitent pas les prises de décisions.
Absence de communication
Les experts affirment que la mise en place d’une politique autour de l’efficience énergétique nécessite une « strong communication and co-operation with stakeholders on a regular basis, especially with private sector consumers and financing organisations ». Le manque de staff empêche la mise en œuvre d’une telle pratique.
Faibles capacités financières
Les capacités financières des petites et moyennes entreprises (PME) sont limitées. Ce qui, par conséquent, décourage des investissements dans le secteur énergétique. « Furthermore, the majority of the SME’s and quite a few large ones are unable to give guarantees or collateral to the banks when they try to get loans for Energy Efficiency projects », peut-on lire dans le rapport.
Des ingénieurs du ministère des Infrastructures publiques ciblés
Les ingénieurs de l’Energy Services Division du ministère des Infrastructures publiques sont aussi pointés du doigt par les consultants. Ces derniers précisent qu’il incombe à ces ingénieurs d’assurer la gestion énergétique des bâtiments publics. Or, ils n’assument pas cette responsabilité, car ils sont en sous-effectif. « … they cannot be present in the public buildings on a daily basis which is a prerequisite of a professional energy manager », écrivent les experts. Du coup, les public sector buildings sont privés d’energy managers.
Manque d’information
Le secteur privé n’a pas suffisamment accès aux informations concernant le secteur énergétique. Les consultants sont d’avis qu’il faut assurer la mise en place d’un système qui pourrait palier un tel manquement. « More concrete and tailored information is needed to cover the needs of each sector. »
Capacités professionnelles remises en question
Les capacités professionnelles des ingénieurs mauriciens sont aussi remises en question. Les consultants estiment que les ingénieurs censés mener des études dans le secteur énergétique doivent s’améliorer afin de pouvoir offrir un travail de qualité.
Le Central Electricity Board critiqué
Les consultants mettent en exergue le manque d’intérêt du Central Electricity Board (CEB) pour l’efficience énergétique. Selon les experts, le CEB est persuadé que la mise en œuvre d’une telle politique pourrait avoir des conséquences sur ses ventes et ses profits « and therefore not prioritised in its policies and activities ».
Le secteur public invité à montrer l’exemple
Le secteur public est appelé à montrer l’exemple. Les experts indiquent que le rôle du secteur public est crucial pour prouver aux membres du public qu’une bonne politique d’efficience énergétique peut aider à réduire la consommation d’énergie tout en aidant le pays à réaliser des économies considérables. Le rapport dit cependant avoir constaté que le secteur public est toujours en train d’élaborer un plan en ce sens. « The public sector is trying to build the institutional framework in the EE sector and has not engaged in actual technical measures in its buildings. »
Ivan Collendavelloo : «Réduire la consommation de 10 % d’ici 2030»
Ce plan comprend des mesures visant à mettre en place des stratégies destinées à réduire notre consommation énergétique de 10 % d’ici 2030. Des mesures sont aussi énoncées pour sensibiliser la population mauricienne à l’efficience énergétique. « The Plan contains 31 strategies, with specific measures for financing, creating awareness, regulation, creation of energy efficiency service companies and energy auditing. The objective is to attain an overall 10% reduction of energy consumption by 2030 », a dit Ivan Collendavelloo, ministre de l’Énergie et des Services publics.
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