Maurice a progressé au niveau du Global Gender Gap Report. Le pays se classe à la 98e place. Pour la syndicaliste Jane Ragoo, cela démontre que nous sommes « sur la bonne voie » en ce qui concerne l’élimination des discriminations entre femmes et hommes. « Il reste encore beaucoup à faire, notamment dans le domaine de l’emploi. On a toujours tendance à favoriser les hommes lorsqu’il s’agit de trouver un emploi », dit-elle.
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Un autre aspect important, selon elle, est d’avoir plus de femmes à des postes de responsabilité. « C’est un progrès qu’on soit venu avec des lois pour une meilleure représentativité des femmes. Ce qui est intéressant, mais encore faut-il que cela se reflète dans la mise en pratique », avance la syndicaliste.
Jane Ragoo poursuit que l’éducation est également un domaine crucial pour établir des fondations solides. « Le système éducatif doit être revu afin de préparer l’avenir, en veillant à ce que tout le monde, sans distinction, bénéficie d’une éducation de qualité. Il faut accorder une grande importance à l’éducation et mettre l’accent sur la parité », dit-elle.
Anushka Virahsawmy, Country Director de Gender Links, met en évidence plusieurs données pour soutenir qu’il y a eu des progrès, notamment la participation économique des femmes à la 100ᵉ place cette année contre la 118ᵉ place en 2021. Idem pour l’accès à l’éducation où Maurice passe à la 71ᵉ place contre la 78ᵉ en 2021. Côté santé et survie des femmes, le pays se classe régulièrement en première position.
« L’autonomisation politique des femmes a légèrement progressé, passant de la 105ᵉ à la 98ᵉ place, ce qui est encourageant. Cependant, la faible représentation des femmes, avec seulement trois sur 25 ministres, soulève des questions. Les pays d’Afrique subsaharienne font mieux que Maurice qui a davantage d’efforts à faire, en particulier sur le plan politique », avance Anushka Virahsawmy.
Écart salarial
Elle estime que la question de l’écart salarial entre homme-femme est également à prendre en compte. « Les problèmes se situent principalement dans le secteur privé. Des grandes entreprises ont de structures favorisant l’égalité des genres, mais il y a certaines entreprises où l’écart salarial persiste bien que des politiques de ressources humaines ont été créées pour favoriser l’égalité des genres », dit-elle.
Anushka Virahsawmy évoque de plus la faible représentation des femmes au sein des conseils d’administration avec seulement 7 à 8 % de femmes occupant ces postes. « Cela soulève une autre problématique. Dans le secteur informel, où de nombreuses femmes sont présentes, il est nécessaire de formaliser ce secteur et de créer des opportunités de leadership pour les femmes. Il existe toujours un plafond de verre, avec une présence plus importante des femmes dans les postes de gestion inférieurs, tandis que les postes de direction sont majoritairement occupés par des hommes », souligne-t-elle.
Pour elle, la question d’alphabétisation est également abordée dans le Global Gender Gap Report. Bien que le taux d’alphabétisation à Maurice soit faible (97ᵉ rang), Anushka Virahsawmy se montre sceptique quant à la réalité de ces données, soulignant que de nombreuses femmes, en particulier les jeunes, ne savent ni lire ni écrire. Ce qui est alarmant. « Il y a un écart entre l’inscription et la réussite », dit-elle.
La Country Director de Gender Links soutient également que la finance ne se limite pas qu’à l’autonomisation économique des femmes, mais qu’il y a d’autres aspects à prendre en compte pour réduire les écarts. « Tous ces éléments mettent en évidence la nécessité de poursuivre les efforts pour parvenir à l’égalité des genres dans tous les domaines et de travailler sur les problèmes spécifiques mentionnés », espère-t-elle.
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