Le rapport d’une enquête judiciaire n’est pas tenu d’être tamponné d’un sceau ou d’arborer la signature du magistrat qui l’a rédigé sur chaque page. C’est ce qu’a indiqué Raj Pentiah, en sa qualité d’ancien magistrat et de membre du bureau politique du Parti travailliste, le vendredi 28 octobre 2022. C’était durant l’émission « Au cœur de l’info » de Radio Plus.
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Raj Pentiah prend ainsi à contre-pied des membres du gouvernement qui, a-t-il dit, ont mis en doute l’authenticité de l’extrait du rapport d’enquête judiciaire sur la mort de Soopramanien Kistnen rendu public. Le rapport a été dévoilé sur TéléPlus durant une émission animée par Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul.
« De tous les rapports d’enquête que j’ai rédigés pendant les 13 à 14 années durant lesquelles j’ai eu l’occasion de servir mon pays comme magistrat, aucun, que ce soit dans le cadre d’une enquête préliminaire ou judiciaire, n’était tamponné d’un sceau », a indiqué Raj Pentiah. Ce qu’il signait, selon lui, c’était la « covering letter » adressée au bureau du Directeur des poursuites publiques. « ‘Here is my finding…’ Mais je ne signais pas sur toutes les pages », a-t-il précisé, tout en demandant de stopper « cette fausse propagande ».
Il a souligné que c’est la même chose pour le jugement rendu par un juge. « Il y a certes sa signature, mais pas obligatoirement sur toutes les pages. » Il a déploré le fait qu’un membre du gouvernement ait déclaré que le rapport est et doit rester confidentiel. « Où exactement dans les articles 110, 111 et 112 de la District and Intermediate Courts (Criminal Jurisdiction) Act est-il écrit que le rapport d’une enquête judiciaire est confidentiel ? » a-t-il demandé. Citant la même loi, l’ex-magistrat a indiqué qu’il n’est pas non plus exigé qu’un rapport soit scellé « avec du ruban ». Dans ce même registre, Bernard Saminaden, journaliste et observateur, considère que la presse a eu raison de distiller l’extrait du rapport de la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath. « Que le document soit tamponné ou pas, c’est un faux débat », estime-t-il.
Il cite des publications de renommée internationale, notamment le Washington Post ou encore Le Canard enchaîné. « Elles ont fait des révélations sans pour autant mettre en avant des documents tamponnés, des bandes sonores et autres. »
Intervenant en sa qualité de membre de la société civile, Ali Jookhun a souligné la difficulté de la police d’élucider des meurtres teintés politiquement, citant l’affaire Gorah Issac, Kaya et Ramlugun, entre autres.
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