Privatisation de l’eau - Jane Ragoo: «Une perte d’emplois massive envisageable»

La privatisation de l’eau à Maurice pourrait entraîner une perte d’emplois à la CWA et une hausse des tarifs de l’eau. C’est ce qu’ont affirmé les invités d’Abdoollah Earally lors du Grand Journal de Radio Plus, jeudi 14 juillet. « Avec la privatisation, nous pourrons enregistrer une perte d’emplois massive à la Central Water Authority (CWA)», a déclaré Jane Ragoo, de la plateforme anti-privatisation. Elle était aux côtés de Faizal Jeeroburkhan, de Think Mauritius, et Suttyhudeo Tengur de l’Association pour la protection des consommateurs (Apec) dans la seconde partie du Grand Journal, animé par Abdoollah Earally. Elle s’interroge sur le sort des employés. « L’insécurité d’emploi règnera et la grande question : combien de licenciements y aura-t-il ? » Faizal Jeeroburkhan a abondé dans le même sens. « Effectivement, il y aura des licenciements. Pis : avec la privatisation, le tarif d’eau grimpera.» Suttyhudeo Tengur, de son côté, a commenté les hausses des divers pays. « La majorité des pays qui ont privatisé l’eau ont vu le tarif croître de 40 à 50 %. Exemple : les États-Unis.» Le président de l’Apec insiste que la CWA connaît «  une double fuite. » Suttyhudeo Tengur assure qu’il y a « une fuite d’eau et une fuite d’argent. » De qui les politiciens se sont-ils inspirés pour privatiser la CWA ? N’ont-ils pas retenu la leçon de 2000 où le Premier ministre d’alors, sir Anerood Jugnauth, avait annulé le projet de privatisation ? « La privatisation est une faillite totale. Même des pays comme l’Argentine, l’Angleterre et l’Allemagne ont mis fin à leur système de privatisation. » Jane Ragoo a démenti que le tarif de l’eau est « moins cher » à Maurice et précise que le gouvernement n’avait pas mentionné cette mesure dans son manifeste électoral. Faizal Jeeroburkhan recommande la réduction des fuites et un meilleur stockage.  Les intervenants ont aussi mentionné la privatisation de la poste et de Mauritius Telecom qui, selon eux, pourrait être considérée comme un « échec ».