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Prisheela Mottee de Raise Brave Girls : « Vote-t-on pour le parti ou pour une femme compétente ?»

Prisheela Mottee est la présidente de Raise Brave Girls.

Le quota est-il une solution pour une meilleure représentation des femmes au Parlement ? Prisheela Mottee, présidente et fondatrice de Raise Brave Girls, répond par l’affirmative, en s’appuyant sur de nombreuses études concernant cette problématique. « Un système de quota contribue à surmonter les barrières dans la société qui limitent l’accès des femmes à un siège politique. Il ne fait aucun doute que l’une des principales barrières est le patriarcat », dit-elle.

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Et à quoi contribuerait exactement ce système de quota ? Prisheela Mottee évoque non seulement une meilleure représentation féminine dans le processus de prise de décision, mais aussi l’amélioration des capacités de leadership des femmes ou encore l’investissement dans les femmes en tant que capital humain. Comment mettre en place ce quota ? Selon la fondatrice de Raise Brave Girls, cela peut se faire à travers des étapes telles que les quotas de parti volontaires, de candidats ou de sièges réservés. 

« Cependant, nous devons admettre que le système de quota est un système de préférence qui peut sembler aller à l’encontre de l’ensemble du processus démocratique. » Ce système de quota, fait-elle comprendre, donne la préférence aux femmes sur la simple base du genre. 

Prisheela Mottee va plus loin : les électeurs votent pour le parti politique de la candidate plutôt que pour ses propres compétences. 

« Dans le système mauricien, si les électeurs décident de voter ‘bloc’, par défaut, la candidate sélectionnée par quota sera élue sur la base d’un ‘système partisan’. » Donc, pour elle, la question est de savoir si le système de quota vise uniquement à garantir un siège à une candidate ou à ce qu’elle soit élue selon la volonté du peuple, sur la base de ses compétences. 

Toujours est-il que plus de femmes au Parlement signifie plus de voix au chapitre dans le processus de prise de décision. Elle reconnaît cependant que « si la parlementaire est affiliée à un parti politique, elle devra suivre les directives du chef et prendre la même position. C’est inévitable ». N’empêche, insiste Prisheela Mottee, en 2024, il est primordial d’éliminer le cliché des femmes élues se voyant confier le ministère des Genres et de la protection de la famille. 

Les compétences sont-elles indispensables pour assurer une représentation des femmes forte au Parlement ? 

« C’est nécessaire car les femmes auront le discernement et les compétences analytiques requis. » Pour elle, ces capacités d’analyse et de résolution de problèmes mèneront à des propositions de politiques, à des débats sur des projets de loi au Parlement de meilleure qualité. « Cela s’applique également aux hommes. » Car choisir des candidats, hommes et femmes, n’ayant pas les compétences requises aura un impact sur la mise en œuvre des politiques, prévient-elle.

Quelques exemples de femmes influentes en politique ? Prisheela Mottee mentionne Simone Veil, qui a plaidé en faveur du droit à l’avortement et a combattu la discrimination à l’égard des femmes ; la dame de fer britannique Margaret Thatcher ; ainsi que Jacinda Ardern, ancienne Première ministre de la Nouvelle-Zélande, qui a légiféré sur l’interdiction des armes militaires. 

Et à Maurice ? « Nous avons des femmes comme Sheila Bappoo qui a plaidé en faveur des droits des femmes. Kalpana Koonjoo-Shah qui a pris des mesures contre la violence domestique, et Joanna Bérenger qui a pris des positions fermes sur les questions environnementales etc. »

Son parcours

À travers son ONG, Prisheela Mottee contribue à l’Objectif du développement durable (ODD 5) en promouvant l’égalité des sexes. Elle a fait du lobbying pour l’intégration de politiques de genre et la distribution de serviettes hygiéniques gratuites aux filles nécessiteuses, approuvées par le gouvernement mauricien. Diplômée en sciences politiques, en droit et détentrice d’un master en politique publique, elle possède une expérience internationale notamment grâce à des formations en Afrique du Sud et à des participations à des forums soutenus par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). 

 

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