Durant le mois de décembre 2019, plusieurs milliers de chauves-souris ont été abattues, même si un rapport de l’International Union for Conservation of Nature (IUCN) démontre que l’espèce est en danger. Cependant, le gouvernement a dû user de gros moyens afin de protéger les vergers.
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Le National Parks and Conservation Service (NPCS), en collaboration avec les limiers de la Special Mobile Force (SMF), a abattu des milliers de chauves-souris durant le mois de décembre. Selon le ministère de l’Agro-industrie, ce mammifère a quadruplé après le dernier exercice d’abattage qui date de 2017. Selon nos recoupements, le pays comptait environ 75 000 de chauves-souris.
Le gouvernement a voulu diminuer la population de chauves-souris, car il estime qu’ils sont grandement responsables des pertes dans nos vergers. « L’abattage a aidé à réduire les dommages causés aux récoltes de mangues, de litchis et d’autres fruits tropicaux, souligne un cadre du NPCS. Cette décision a pour but d’augmenter les revenus des producteurs de fruits. »
Depuis ces quatre dernières années et afin que les vergers ne soient pas affectés, les producteurs de fruits reçoivent une assistance financière de 75% pour l’achat de filets, afin que les chauves-souris n’endommagent pas leurs fruits.
Selon Kheswar Beeharry Panray, directeur de l’Environnent Protection & Conservation Organisation (EPCO), le gouvernement n’aurait pas dû abattre des chauves-souris. « C’est une espèce endémique aux Mascareignes, fait-il comprendre. C’est vrai que, pendant les quinze dernières années, Maurice n’a pas été frappé par un cyclone intense et la population de ces mammifères a augmenté, mais elle a été diminuée par la nature. Maurice vient de faire une Assise de l’Environnement mais il tue des chauves-souris et nous perdons ainsi d’autres espèces. »
Un rapport de l’IUCN, en juillet 2018, démontre que la roussette noire est désormais en danger à la suite d’une campagne d’abattage. La roussette est endémique à Madagascar de même que dans les îles voisines, dont Maurice fait partie. L’espèce est également menacée par la déforestation, les cyclones, la chasse illégale et la mortalité accidentelle liée aux fils électriques. Le rapport indique que l’espèce a pourtant un rôle crucial dans l’écosystème de Maurice en pollinisant les plantes natives et en dispersant les graines.
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