Le leader du MMM est assez sceptique. Il ne croit pas à un « redécollage économique » en 2016… ni à la réalisation de six gros projets à Maurice. La conjoncture locale, et surtout internationale, ne s’y prête pas, dit-il.
La première conférence de presse de Paul Bérenger pour cette année était essentiellement axée sur l’économie. Il en a dressé un tableau sombre. « Il n’y aura pas de redécollage économique en 2016 », affirme le leader du MMM, contredisant sir Anerood Jugnauth, qui affirmait le contraire dans son message du Nouvel an.
Pour Paul Bérenger, le contexte économique international n’est pas en faveur d’une relance de l’économie cette année. « Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale prévoient que 2016 sera une bien mauvaise année pour l’économie », souligne le leader de l’opposition, qui se dit inquiet, d’un côté, de la baisse du taux d’épargne et de l’investissement, et de l’autre, de la hausse du chômage et de la dette.
Selon Paul Bérenger, le gouvernement se base sur la réalisation de six importants projets de développement. Mais lui dit « avoir beaucoup de doutes » quant à leur concrétisation. Quatre de ces projets, rappelle Paul Bérenger, seront financés par des fonds chinois. « Mais la Chine, elle-même, passe par une période de récession économique. Cela risque fort de mettre à mal les projets d’investissement à l’extérieur de ses frontières. » Le premier projet concerné : Jinfei. « Est-ce qu’il y a un business plan détaillé ? Si oui, le gouvernement doit le circuler », insiste Paul Bérenger.
Le deuxième projet concerne la création d’un port de pêche à Bain-des-Dames. Paul Bérenger demande que l’étude de faisabilité soit rendue publique. De plus, selon lui, le partenaire mauricien du projet s’est retrouvé en faillite. Troisième projet : une Smart City à Roches-Noires. À ce sujet, Paul Bérenger demande si une Letter of comfort a été émise. Quatrième projet : celui de Smart City au Domaine les Pailles par le groupe Yihai. Paul Bérenger réclame, à ce sujet, plus de détails, notamment sur les investisseurs du projet.
Deux autres projets devront être concrétisés grâce à des fonds de Dubayy, en l’occurrence la Heritage City et l’agrandissement du port. Selon Paul Bérenger, Dubayy se trouve, elle aussi, « dans une situation financière délicate ». Pour ce qui est du port, Paul Bérenger estime qu’un partenariat avec la compagnie Dubai Ports World aura de « graves » conséquences sur la Cargo Handling Corporation (CHC). « Soit DP World reprend les activités de la CHC et il y aura des pertes d’emploi, soit elle s’occupe des opérations et c’est la mort assurée de la CHC », prévient-il.
Concernant Heritage City, le leader du MMM trouve « inacceptable » que plusieurs des institutions les plus importantes du gouvernement (ndlr : le Parlement ou encore le Bureau du Premier ministre) soit relogées dans des bâtiments de cette nouvelle cité, que le gouvernement devra louer des investisseurs dubaïotes.
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