Poste de Premier ministre : Pravind Jugnauth optera pour la voie westminstérienne

Paul Bérenger, le leader du MMM, semble être très bien renseigné. Quelques semaines de cela, il avait annoncé d’importants développements politiques en octobre.

Lundi, sir Anerood Jugnauth en a apporté la confirmation en révélant qu’il ne resterait pas en poste pour longtemps encore, compte tenu de son âge. Et qu’il n’a d’autre choix que de passer le témoin à son fils Pravind, le leader du MSM et ministre des Finances.

Cette annonce nourrit un débat passionné sur la voie au fauteuil de Premier ministre. Ceux qui ne sont pas d’accord que ce poste lui soit servi sur un plateau martèlent à tue-tête qu’il doit rechercher le plébiscite populaire. D’autres considèrent que sous le système parlementaire westminstérien, il n’y a pas lieu de passer par des élections législatives. En Angleterre, récemment Theresa May a succédé à David Cameron au poste de Premier ministre, sans avoir recours aux urnes.

Tout comme l’avance son père, Pravind Jugnauth semble n’avoir pas d’autres choix que d’accéder au poste de Premier ministre par la voie westminstérienne, car celle du plébiscite populaire est trop sinueuse. Bien que Navin Ramgoolam soit politiquement « à genou » avec l’affaire des coffres-forts et Paul Bérenger affaibli par les départs d’Ivan Collendavelloo et d’Alan Ganoo entre autres, Pravind Jugnauth ne peut pas courir le risque d’inviter les électeurs aux urnes prématurément. S’il maintient l’Alliance Lepep, il n’est pas impossible que le Parti travailliste et le MMM s’allient à nouveau, mais avec une nouvelle formule. Pour la bonne et simple raison que Paul Bérenger possède une lessiveuse qui blanchit ses nouveaux alliés – sir Anerood Jugnauth en 2000 et Navin Ramgoolam en 2014.

Si Pravind Jugnauth décide de se défaire de l’Alliance Lepep, il aura forcément besoin de s’allier au MMM. Mais dans la conjoncture actuelle, il n’est pas à écarter que Paul Bérenger exigera un partage à l’israélienne du poste de Premier ministre. Il est peu probable que le leader du MMM acceptera d’être l’adjoint d’un Premier ministre néophyte. Compte tenu des résultats des élections de 2014, cette formule risque de ne pas marcher à nouveau.

Tout compte fait, Pravind Jugnauth va opter pour la voie westminstérienne.